Le maître d’œuvre a conçu un projet énorme qui se décline en plusieurs volets dont la première étape est la création d’une œuvre musicale symphonique en hommage à Jean Paul Riopelle dont on célébrera le centenaire de la naissance en 2023. L’œuvre, composée par Serge Fiori et arrangée par le Torontois Blair Thompson, sera enregistrée au cours du mois de juin avec l’Orchestre symphonique de Montréal et l’album sera lancé officiellement en novembre. Une première série de trois spectacles multimédias avec l’OSM est aussi programmée à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts dans le cadre du festival Montréal en lumière en février prochain. La conception visuelle et la mise en scène du concert ont été confiés à Gabriel Poirier-Galarneau.
D’autres composantes misant sur l’expertise d’entreprises montréalaises du milieu des arts et des nouvelles technologies viendront se greffer à ce grand projet. Il est déjà acquis qu’il fera l’objet d’une tournée sur le territoire québécois, ailleurs au Canada et même à l’international.
Le directeur artistique de Riopelle symphonique raconte sa génèse. «En partenariat avec l’OSM, l’idée initiale est de construire une nouvelle grande série mélangeant l’art musical, symphonique, le mapping, l’art innovant, etc. Je voulais faire quelque chose de nouveau avec eux. C’est ainsi que j’ai proposé la série Tableaux. C’est une vision sur dix ans dans laquelle on va rendre hommage à nos grands peintres canadiens.»
«Le premier qui s’est imposé, c’est Riopelle, d’autant qu’on va célébrer le centenaire de sa naissance en 2023. C’est tout un honneur que l’OSM ait accepté d’embarquer dans un projet comme celui-là. Ça va assurément être quelque chose de grandiose. J’estime que la musique symphonique reste le meilleur véhicule pour témoigner de la grandeur de Riopelle; je ne connais rien qui puisse s’approcher de ça pour la majesté.»
Restait la tâche de donner forme concrète au projet. «Je me vois un peu comme le chef d’orchestre qui doit impérativement trouver les bonnes personnes pour réaliser ça. S’attaquer à une œuvre comme celle de Riopelle à travers un poème musical pour ensuite le véhiculer à l’aide de nouvelles technologies, c’est vraiment tout un défi.»
Pour rendre hommage à ce peintre qu’il considère comme un des plus grands de tous les temps, il lui fallait des collaborateurs d’exception. Sa réflexion l’a rapidement guidé vers le compositeur torontois Blair Thompson qui assurera les arrangements symphoniques. «Je trouve que Blair a une énergie formidable qui se rapproche beaucoup de celle de Riopelle. Pour composer la musique, je lui ai proposé Serge Fiori. Pas seulement parce que je le connais bien et que je sais ce qu’il peut faire mais aussi parce qu’il est un fan inconditionnel du travail de Riopelle. Lui aussi a accepté de plonger tête baissée dans cette formidable aventure et je me compte vraiment choyé de pouvoir compter sur de tels talents.»
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Mariage de tempéraments
Lemieux a su d’emblée qu’il devait prendre une direction très différente de ce qu’il avait privilégié avec Harmonium Symphonique. «Ce fut très clair dès le départ avec Serge. Or, je viens tout juste de recevoir la version finale de l’œuvre musicale et je suis profondément bouleversé et fier de ce que ça donne. Serge a brillamment relevé le défi.»
«Je pense avoir eu une excellente idée en mariant les personnalités très différentes de Serge et de Blair. Le premier apporte la sensibilité à l’œuvre avec son extraordinaire sens mélodique. La fougue de Blair et son côté très éclaté qui se mélangent à la douceur de Serge, c’est ça qui crée quelque chose de véritablement unique. On arrive à approcher l’aspect grandiose de l’œuvre de Riopelle tout en exprimant sa fragilité d’artiste.»
L’enregistrement aura lieu en juin sur une durée de cinq jours. Ce n’est cependant que le début de ce projet hors normes. «L’expérience Riopelle symphonique, je veux la décliner en sept volets, explique le directeur artistique. Les deux premiers sont l’album et la série de concerts dans le cadre du festival Montréal en lumière en février 2023. Par ailleurs, j’ai réuni six grosses entreprises culturelles de Montréal dans une variété de disciplines artistiques pour mettre sur pied la création d’œuvres qui vont découler de l’expérience musicale Riopelle symphonique. Les évènements vont se dérouler à partir de 2022 jusqu’à 2025 alors qu’on procédera à l’ouverture du grand musée dédié à Jean Paul Riopelle à Québec.»
La nature précise de ces volets sera dévoilée au moment du lancement officiel de l’album musical en novembre. Lemieux donne un avant-goût: «Par exemple, j’ai fait ressortir le thème de l’oie sauvage. On l’aborde comme si Riopelle prenait la forme de cet animal. Le peintre était un être complètement libre qui a adopté l’oie sauvage comme un symbole fort et récurrent. J’ai décliné ce qu’une oie peut faire dans sa migration, sa gestuelle, les étapes de ses voyages. Une œuvre innovante va donc être créée sur ce thème.»
«C’est quelque chose qu’on veut présenter à travers le Québec. On va aussi organiser une tournée canadienne et plusieurs activités vont avoir lieu à l’international. Je me sens privilégié parce que je travaille en collaboration avec Manon Gauthier de la Fondation Riopelle qui a prévu un déploiement extraordinaire pour le centenaire. À ce titre, je suis un des trois élus avec Robert Lepage et la compagnie Les 7 Doigts pour assurer le côté événementiel de cette célébration.»
«Mon plus grand désir, poursuit Lemieux, c’est que l’ensemble du public ait le goût de découvrir ce peintre. Ce n’est pas tout le monde qui va se rendre dans un musée pour voir du Riopelle. En amenant le public vers l’oeuvre incroyable de ce peintre grâce à un autre mode d’expression, ça va contribuer à le faire découvrir. Le legs de Riopelle est gigantesque. C’était un artiste absolument incroyable.»
Le directeur artistique considère comme la chance d’une vie de pouvoir travailler à partir d’un aussi riche matériel. D’avoir pu découvrir l’artiste avec le concours de sa famille, d’avoir pu fouiller son œuvre comme il l’a fait constitue à ses yeux un immense privilège. «La beauté de tout ça, c’est que Blair et Serge ont réussi à créer une musique qui est à la hauteur de l’oeuvre dont elle s’inspire. Blair est un homme extrêmement intelligent et talentueux; je lui ai donné carte blanche en lui disant: “Impressionne-moi!” Quand j’ai entendu le résultat préliminaire, j’ai été profondément ému. Il s’est dépassé. Ça va donner une dimension complètement inattendue à l’œuvre de Riopelle et c’est quelque chose qui sera susceptible d’avoir un rayonnement international.»
Tant pour l’enregistrement que les concerts, l’OSM sera sous la direction d’Adam Johnson, un chef charismatique que les habitués des concerts de l’OSTR connaissent bien.
L’album n’existe pas encore mais il est déjà offert en prévente au www.riopellesymphonique.com. Il se présente sous plusieurs formats: album numérique, album numérique HD, coffre CD signature. Coffret vinyle deluxe, coffret vinyle collection numéroté 100e anniversaire. On peut, au même endroit, réserver ses billets pour assister à l’une ou l’autre des représentations des 16, 17 et 18 février 2023 du grand spectacle multimédia avec l’OSM accompagnée des Petits Chanteurs de Laval.