Des fouilles archéologiques au Parc de la rivière Gentilly

Le parc dévoile même sa nouvelle mascotte, River. Sont présentes sur la photo: Chantale Bédard, directrice générale du Parc, et Irina Gato de la Fondation Alcoa.

Le Parc de la rivière Gentilly dévoile son nouveau sentier en l’honneur du patrimoine Waban-Aki du territoire. Ce nouveau sentier est le résultat d’un projet de mise en valeur de ce patrimoine et d’un rapport de caractérisation écologique dans le but de respecter la biodiversité présente au parc.


En collaboration avec le Grand conseil de la Nation Waban-Aki, le Parc de la rivière Gentilly a découvert un ancien site de transformation de l’ocre rouge, exploité entre autres par la famille Thibodeau, qui habitait le territoire du parc au début du 20e siècle.

Les Premières Nations utilisaient également cette substance pour en faire de la peinture.



«La nation Waban-Aki nous a précédés et a laissé des traces qui, sans le savoir à ce moment-là, nous permettent aujourd’hui de mieux connaître leur façon de vivre à cette époque», souligne la mairesse de Sainte-Marie-de-Blandford, Ginette Deshaies.

Tout au long du sentier, des affiches sont présentes pour raconter l’histoire du territoire et de la famille Thibodeau.

Quatre capsules vidéo expliquant le projet sont également disponibles sur leur site internet et éventuellement, un audioguide sera mis à la disposition des visiteurs du sentier, par l’entremise d’une application.

Des recherches archéologiques ont été faites pour découvrir le patrimoine du territoire. Pour ce faire, une étude de potentiel a été effectuée pour trouver les endroits qui auraient pu être occupés par le passé de manière théorique, puis ils se sont rendus sur les lieux à la recherche de site archéologique.



Des panneaux explicatifs ont été installés tout au long du sentier.

C’est grâce au soutien financier de la Fondation Alcoa que ces recherches ont été possibles.

«L’archéologie ce n’est pas seulement de creuser des trous, c’est aussi d’analyser le paysage et d’évaluer son changement à travers le temps. On travaille sur ce projet depuis plusieurs années et on est fier de ce qu’on a trouvé», mentionne l’archéologue au Grand Conseil Waban-Aki, Geneviève Treyvaud.

La directrice générale du parc, Chantale Bédard, souhaite pouvoir rendre public le site archéologique dès l’année prochaine et ainsi développer son offre d’activités touristiques.

Programme de développement de l’offre touristique des parcs régionaux

À la suite du premier appel de projets du Programme de développement de l’offre touristique des parcs régionaux, le Parc régional de la rivière Gentilly recevra une aide financière gouvernementale de 226 810 $. Cette aide lui permettra de développer son offre d’activités et ses infrastructures touristiques.

«Le Parc régional de la rivière Gentilly est un site superbe qui mérite d’être mis en valeur. Avec la croissance économique exceptionnelle attendue dans notre région au cours des prochaines années, il va également de soi que nous allons tous collectivement profiter des améliorations apportées à notre offre touristique», note le député de Nicolet-Bécancour et adjoint parlementaire du premier ministre, volets projet Saint-Laurent et zones d’innovation, Donald Martel.

La ministre du Tourisme et ministre responsable des régions de Lanaudière et du Bas-Saint-Laurent, Caroline Proulx, a d’ailleurs annoncé un investissement supplémentaire de 6 millions de dollars destiné à ce programme.



La décision, qui a été rendue publique la semaine dernière, vient également encadrer les activités sur le site. En refusant la demande d’exclusion, mais en autorisant une utilisation à des fins autres qu’agricole, la CPTAQ s’assure en effet qu’il n’y ait pas d’autres activités récréatives ou de villégiature qui apparaissent au fil du temps et qui auraient des effets indésirables sur l’agriculture.

Il ne sera donc pas possible de faire autre chose que l’utilisation qui a été autorisée, soit l’exploitation d’une ARCC comportant 16 emplacements de repos – six avec boxes pour les chevaux et dix avec enclos – ainsi que l’utilisation du bâtiment d’accueil et des sentiers déjà aménagés.

La direction a bel et bien l’intention de rouvrir cet été, mais elle n’est toutefois pas en mesure d’annoncer de date pour le moment. C’est que des travaux de voirie auront lieu sur le chemin qui mène au site. Si bien qu’il est possible que les gens doivent emprunter un détour sur un chemin en gravier. «On a une rencontre lundi prochain pour savoir comment on s’enligne», indique l’agent aux communications, Sébastien Jubinville.

D’ici la réouverture, quelques travaux devront être réalisés sur le bâtiment d’accueil qui avait été touché par un dégât d’eau. Il devra également être mis aux normes sur le plan sanitaire, puisqu’il n’avait pas encore été ouvert depuis le début de la pandémie. De la maintenance devra aussi être faite sur le terrain.

La direction du parc souhaite également valider ce qu’il sera possible de faire avec la salle pouvant contenir 50 personnes dans son bâtiment d’accueil. Une salle qui pourrait changer de vocation pour devenir multifonctionnelle, servir pour de la location d’équipement ou à l’aménagement d’un musée, par exemple.

«Ce sont les avenues que nous regardons pour voir ce qu’il est possible de faire [en fonction de la décision de la CPTAQ]», précise Sébastien Jubinville, qui ajoute que depuis deux ans, un plan d’affaires a été monté pour maximiser les retombées du côté de Sainte-Gertrude.

L’ARCC permettra de maintenir une personne en permanence sur le site et pourrait se traduire par quelques embauches pour veiller au bon fonctionnement du site. Le tout est toutefois conditionnel à ce que la direction soit en mesure de trouver des employés dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre. «Pour l’instant, ce seront les mêmes que ceux sur le terrain, indique l’agent aux communications. C’est avec l’achalandage que l’on va voir si l’on doit et si l’on peut en engager.»

Rappelons qu’en 2020 et en 2021, le site avait été fermé et il ne pouvait servir qu’à l’accueil de dix cavaliers par jour. Ceux-ci pouvaient utiliser l’aire de stationnement pour aller faire de l’équitation dans les sentiers, mais ils ne pouvaient pas rester à coucher. Ceci avait réduit de beaucoup les revenus liés à ce secteur.



Sauver les meubles

La décision de la CPTAQ vient en quelque sorte sécuriser les installations qui avaient été aménagées depuis plus de dix ans et dont l’exploitation avait été tolérée jusqu’en 2020. Le site avait fait l’objet d’un investissement d’un demi-million de dollars, mais la direction n’avait pas d’autorisation officielle pour exploiter le camping.

«On avait une menace d’être obligé de démolir. C’est ce qui faisait peur, rappelle le président du conseil d’administration du Parc régional de la rivière Gentilly, Karl Grondin. Tout ça avait été fait de bonne foi à l’époque. La Ville de Bécancour nous avait donné le permis. Ils pensaient que l’autorisation le permettait, mais ce n’était pas possible.»

Plutôt que de demander à agrandir le site de 4,4 à 6 hectares pour l’aménagement d’un terrain de camping équestre et de certaines activités touristiques, récréatives et éducationnelles, comme ils souhaitaient le faire en 2019, la Ville de Bécancour et l’administration du Parc se sont donc contentées de reformuler une demande pour sauver les meubles.

En renommant l’endroit comme une aire de repos pour cavalier et son cheval (ARCC), ça évite d’utiliser la terminologie de camping. Ceci élimine ainsi toute application des normes de distances séparatrices envers les activités agricoles, ce qui était le principal enjeu pour les agriculteurs des environs.

Des travaux seront nécessaires sur le bâtiment d’accueil.

«Si ça devenait un immeuble protégé au sens de la loi, on aurait pu leur interdire d’étendre du fumier et on ne voulait pas ça. Sur le camping, il y a des chevaux et il y en a du fumier. On a même des ententes pour disposer du fumier avec un producteur de bleuets à côté. On essaye d’être le meilleur voisin possible», explique le président.

Celui-ci avait d’ailleurs entrepris des discussions avec la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec pour s’assurer d’avoir leur appui avant de retourner devant la CPTAQ. «Ils nous ont dit qu’ils n’allaient pas s’opposer à notre demande. Parce que quand on fait une demande à la CPTAQ, elle demande toujours l’avis de l’UPA, rappelle Karl Grondin. Ça ne veut pas dire qu’ils vont en tenir compte, mais on s’entend qu’ils sont pesants.»

«J’ai discuté avec le président de l’UPA en lui disant qu’on cherche une solution pour régulariser ça, parce qu’il y avait quand même des investissements importants. Comme je disais, ce n’est pas un commerce ou un atelier d’usinage, c’est une activité touristique liée à l’équestre et au monde agricole», plaide-t-il.

La CPTAQ change son fusil d’épaule

En août 2021, la CPTAQ avait émis une orientation préliminaire dans laquelle elle indiquait son intention de refuser la demande comme elle l’avait fait en 2019, alors qu’elle soutenait qu’un site de moindre impact se trouvait à l’est de la route des Flamants, à Sainte-Marie-de-Blandford, dans un secteur agroforestier et moins dynamique sur le plan de l’agriculture.

La Commission a finalement réévalué sa position à la suite d’une rencontre qui s’est tenue le 25 janvier dernier, lors de laquelle des représentants du Parc régional de la rivière Gentilly, de la Ville de Bécancour, de Tourisme Centre-du-Québec et de Cheval Québec ont fait valoir leurs points.

Des arguments auxquels s’est rendue la CPTAQ. «La Commission ne peut être insensible au fait que l’activité recherchée aura un impact économique stimulateur pour l’économie locale et régionale et que cet impact pourrait même avoir une incidence positive sur le développement de l’agritourisme régional», peut-on lire dans le jugement.



Pour ce qui est des impacts sur l’agriculture, les commissaires au dossier ont été à même de constater qu’ils étaient minimes, alors qu’il n’y a aucune perte additionnelle de terres en culture.

Après avoir visualisé le site à vol d’oiseau et en circulant dans les sentiers grâce à une vidéo prise par un drone, ils ont noté que les aménagements nécessaires à l’exploitation de l’ARCC sont minimes, peu nombreux et plutôt sommaires.

L’ARCC comprendra seize emplacements.

Ils ont également convenu que l’achalandage des lieux ne risque pas de générer des irritants pour la communauté en raison du nombre limité de places offertes (16) et du fait que l’ARCC ne sera en opération que durant les mois de mai à octobre.

Une passerelle pour relier les deux sites

Une autre bonne nouvelle pour les gens de Sainte-Gertrude, c’est qu’un pont au-dessus de la rivière Gentilly sera bientôt construit pour permettre d’accéder au site principal de Sainte-Marie-de-Blandford par le sentier principal du Grand Tronc.

Des tests de sols ont déjà été faits à l’automne et la solution qui a été retenue est celle d’une passerelle. Celle-ci permettra d’enjamber la rivière Gentilly à pied ou à vélo, sans problème, mais doit également être conçue pour permettre de faire traverser les chevaux sans qu’ils soient effrayés par la hauteur. Dans l’attente, les cavaliers devront continuer de traverser la rivière à gué.

Le tout devrait se réaliser en 2022 ou au plus tard en 2023, tout dépendant de la durée des travaux de voirie à Sainte-Gertrude. Sa construction pourrait également être conditionnelle à l’obtention de subventions, puisque les coûts sont estimés entre 400 000 $ et 600 000 $.

Rappelons qu’un pont constitué d’une ancienne remorque couchée sur des piliers de bois avait longtemps été installé pour lier les deux rives, mais il avait dû être retiré, en 2013, pour des raisons de sécurité.