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Ubuntu

Daniel Renaud se dit confiant que sa troupe est prête pour l’examen final

CHRONIQUE / Nous y sommes.


Le noyau des Cataractes entame ses dernières séries éliminatoires dans quelques heures.

À sa première présence en séries, il y a trois ans, le groupe avait été très impressionnant face aux Huskies de Rouyn-Noranda, qui avaient eu besoin de six matchs pour s’en débarrasser avant de faire chemin vers la coupe du Président. Il y a deux ans, la COVID a annulé les éliminatoires. Puis l’an dernier, alors que l’équipe visait les grands honneurs, elle s’est lamentablement échouée au premier tour.



Nous voilà à la dernière fenêtre, avant de recommencer un cycle.

Martin Mondou a fortifié l’équipe avec quelques ajouts, mais ça revient au noyau des Bourque, Bourgault, Nadeau, Massicotte, Coulombe, Beaudoin et Lavallée de montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Dans le sport, les deuxièmes chances sont assez rares. On verra bien ce qu’ils en feront. «Des fois, on regarde ce qui se passe sur la glace pour expliquer les victoires et les défaites alors qu’on devrait plutôt regarder à l’extérieur de la glace. À ce sujet, je n’ai aucun stress cette année, l’esprit d’équipe est excellent. Ce qui s’est passé l’an dernier, je l’ai en arrière de la tête, on a appris de ce qui s’est passé. Pour gagner, tu dois vivre de l’adversité. Depuis deux ans, on en a eu pas mal. Nous sommes prêts pour les séries.»

Voilà les propos de Mavrik Bourque, à la veille du duel face aux Huskies de Rouyn-Noranda. Capitaine Bourque semble en mission depuis déjà quelques semaines. Il a joué 31 matchs cette saison. Il a été blanchi de la feuille de pointage une seule fois! Il a amassé 17 points à ses cinq derniers matchs! «J’ai une approche différente cette année. Avant, j’avais tendance à regarder trop loin dans le temps, à penser en fonction de l’année suivante. Maintenant, je suis totalement dans le présent, je prends un match à la fois. C’est ce qu’il faut faire en séries. Particulièrement dans une série trois de cinq, où tout déboule vite. Notre focus doit être uniquement sur le match 1.»

Son complice, Xavier Bourgault, vient lui aussi de terminer une saison productive. 36 buts en 43 matchs, 15 points à ses cinq derniers. Mais voilà, on lui a rappelé en point de presse mercredi matin qu’il n’avait pas encore enfilé un seul but en séries dans la LHJMQ… «Ça ne m’achale pas beaucoup comme statistique. Je joue avec confiance présentement. Quand je vais en marquer un, la glace sera brisée», fait valoir le choix de premier tour des Oilers d’Edmonton, qui reconnaît que la déconfiture face à l’Océanic il y a un an n’a pas encore été totalement digérée à l’interne. «C’est sûr que c’est une motivation de plus. Plusieurs joueurs dans notre chambre en sont à un dernier tour de piste dans le junior. La majorité joue ensemble depuis quatre ans, on a vécu beaucoup d’adversité. On s’apprête à vivre une très belle expérience. On va tout donner. C’est notre année», martèle-t-il.



«On a deux mois pour se créer des souvenirs pour la vie», reprend le pilote Daniel Renaud, venu exceptionnellement écouter ses deux vétérans avant de lui-même répondre aux questions de la presse. «On traverse un marathon de 68 matchs pour vivre le moment qui nous attend. Depuis la mi-août, chaque action servait à se préparer. Je sens le groupe confiant, affamé. J’aime notre exécution, et j’aime surtout nos progrès au plan mental. Nous sommes prêts.»

Le pilote des Cataractes n’était pas là l’an dernier face à l’Océanic, mais il est convaincu que cet échec servira sa cause. «J’ai écouté chacun des matchs des Cataractes l’an dernier en séries. Je ne suis pas gêné de le dire, mon cœur a toujours été ici. Mavrik vous a dit un peu plus tôt que le groupe a grandi dans l’adversité, je suis d’accord avec lui. On sait ce que nous avons à faire.»

Bourque, Bourgault et Renaud ne s’attendent pas à un pique-nique pour autant face aux jeunes Huskies. «Depuis 10 ans, c’est l’une des concessions qui a le plus de succès dans notre ligue. La culture de gagnant est forte chez les Huskies, c’est une équipe qu’on respecte.»

Le vétéran William Veillette sera absent au premier match. Renaud a par ailleurs refusé de dire qui sera entre les poteaux de son côté. La décision n’est pas facile. Charles-Antoine Lavallée vient de gagner le trophée Jacques-Plante, en plus de battre le record de concession de Julien Ellis pour la meilleure moyenne de buts accordés en une saison. Pour sa part, Antoine Coulombe a été le gardien le plus performant de tous les hommes masqués utilisés dans la ligue en séries l’an dernier. «On a un plan, on le garde pour nous car nos gardiens n’ont pas encore été avisés. Le message, c’est peu importe qui sera utilisé, on a confiance en nos deux gardiens. Et tout le monde aura la chance dans le vestiaire de contribuer au cours des deux prochains mois.»

À ce sujet, les Cataractes ont adopté le mot Ubuntu comme thème pour les séries. Si votre africain est rouillé, ou si vous n’avez pas vu le documentaire sur Netflix sur les Celtics de Boston, sachez que ça veut dire «il appartient à quelque chose de plus grand».

Le Centre Gervais Auto plein?

Le Canadien n’a pas fait les séries.



Les Lions sont éliminés.

Les Cataractes ont le champ libre pour garnir les estrades du Centre Gervais Auto. Au dernier match local, les joueurs ont trippé devant une première salle comble en deux ans et demi. Daniel Renaud ne cache pas qu’il espère que sa troupe aura droit à ce genre de soutien dans sa quête. «4200 personnes au dernier match, c’était incroyable. Il y avait du bruit, de l’énergie, ça s’est transporté sur la glace. Nos joueurs sont en mesure de créer leur propre énergie mais avec une grosse foule derrière eux, c’est encore plus puissant…»

Bien hâte de voir la suite.

La rondelle tombe à 19h jeudi.

Le bout facile, ce sont les entrevues.

Ce sera plus corsé sur la glace.

Les Huskies vont attendre à quatre, sinon à cinq en zone neutre. Comme l’Océanic l’an passé.

Chaque pouce de glace devra être mérité.



C’est le désir, et non le talent, qui fait cet ouvrage…

On saura rapidement de quel bois se chauffe la bande à Bourque.