Si la candidature de l’ancien maire de La Tuque ne faisait plus de mystères, Éric Duhaime s’est avancé davantage en affirmant qu’après Québec et Chaudière-Appalaches, les conservateurs québécois ont maintenant la Mauricie dans leur ligne de mire.
«C’est certain que la première région où l’on devra performer, où l’on devra faire élire des députés, c’est ici même en Mauricie», déclare M. Duhaime, visiblement heureux d’avoir M. Tremblay à ses côtés pour voir à la réalisation de ses ambitions. «Ça va être un de nos candidats vedettes», clame-t-il.
Annonce sur fond de bisbille
Toute vedette qu’elle soit, la candidature de Pierre-David Tremblay n’aurait pas fait l’unanimité parmi les militants conservateurs de la circonscription.
Les instances nationales de la formation politique confirment qu’au moins une autre militante, Nathalie Forget, avait manifesté son intérêt à se porter candidate.
On explique qu’il revient à l’association locale de désigner son candidat. Les campagnes d’investiture ne serviraient qu’à statuer quand l’exécutif local ou les instances nationales ne parviennent pas à trancher en faveur d’une candidature.
Dans le cas présent, selon Jimmy Voyer, vice-président du parti pour la Mauricie et le Centre-du-Québec, après rencontre avec M. Tremblay, les deux tiers de l’exécutif local se seraient rangés derrière lui. Insatisfait, le tiers restant, soit quatre membres, auraient démissionné.
De son côté, Nathalie Forget relate qu’on lui avait promis une investiture. La travailleuse de la santé raconte que c’est au retour d’un voyage professionnel de trois semaines qu’on lui aurait signifié qu’elle devrait passer son tour.
«C’est pas très démocratique. M. Tremblay avait dit que s’il y avait une investiture, il n’y allait pas. À partir de là, je comprends qu’ils ont fait un choix. Je trouve juste ça plate, parce que j’ai quand même ramassé beaucoup de cartes de membres, pour en arriver là au final», confie Mme Forget.
Pas question pour la militante de s’engager davantage avec le parti. «C’est fini pour moi, lâche-t-elle, et les gens qui étaient censés se déplacer en investiture pour moi ne sont pas très très contents».
Quant à la candidature de M. Tremblay, Mme Forget se montre dubitative. «Si on regarde les gens avec qui il a des relations, c’est pas tout le temps rose», souffle-t-elle.
«Je ne ferai pas de commentaires là-dessus», déclare pour sa part le nouveau candidat.
GNL, enjeu électoral
La formation à qui on a beaucoup reproché d’être le parti d’une seule cause – celle de la contestation des mesures sanitaires – a plutôt misé sur le projet GNL pour enrober son annonce du jour.
C’est en l’entendant à la radio défendre le projet de gazoduc de gaz liquéfié qu’Éric Duhaime aurait la première fois pris la mesure de Pierre-David Tremblay. «C’est là que j’ai découvert un maire qui avait à cœur le bien-être de sa communauté, qui était préoccupé par les finances de sa ville, qui était un bon communicateur», fait valoir le chef conservateur.
Le projet de 14 milliards $, qui trouvait toute sa raison d’être dans sa mouture originale, devient d’autant plus incontournable avec la guerre qui fait rage à l’heure actuelle en Ukraine, pointe Éric Duhaime.
«Le Canada et le Québec doivent faire face à leurs obligations, aider nos partenaires et développer davantage notre autonomie et notre indépendance énergétique, soutient le chef conservateur. Ça va être un gros enjeu de la prochaine campagne électorale».
Pour Pierre-David Tremblay, défenseur de la première heure du gazoduc, avec les retombées de 10 millions $ par année que l’on espérait à La Tuque, le projet en est un de transition énergétique. «On comprend l’environnement au Parti conservateur», martèle-t-il.
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M. Tremblay a par ailleurs eu à justifier sa décision de «fermer la route», au moment de la première vague de la pandémie. La loi et l’ordre sont des valeurs conservatrices, se défend-il. Il note au passage que La Tuque a complètement été épargnée par les deux premières vagues. Son chef s’est aussi porté à sa défense, faisant valoir que nous savions peu de choses de la maladie au début de la pandémie.
L’ancien maire de La Tuque a également été questionné sur la lutte qui s’annonce avec l’actuelle députée de la circonscription, Marie-Louise Tardif, avec qui les relations ont souvent été tendues. «Il y aura des débats», observe-t-il, diplomate. Pierre-David Tremblay souligne cependant que de nombreux dossiers – téléphonie cellulaire, route 25, bioraffinerie, etc. – demeurent en suspens. «On pourrait en parler jusqu’à minuit», laisse-t-il tomber.
Notons enfin que Pierre-David Tremblay avait à ses côtés Guy Éthier, attaché politique de Julie Boulet pendant 17 ans, à La Tuque. M. Éthier a décliné notre demande d’entrevue, mais a indiqué que sa présence à la marina de Grand-Mère pour l’annonce du jour pouvait être interprétée comme un appui formel.
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