«Même si on achète un item dit de luxe à une famille qui semble avoir une magnifique maison, rien ne garantit que l’objet soit nécessairement sans insectes», fait valoir Anne-Marie Rouillier, agente de recherche à la Direction de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Selon Mélanie Tailhandier, hygiéniste de l’environnement à la Direction régionale de santé publique de Montréal, les punaises de lit et les coquerelles sont les deux types de parasites que vous pourriez le plus facilement rapporter chez vous. Il est cependant facile d’éviter un tel désagrément.
Questionnez le vendeur
Commencez par interroger le vendeur concernant l’état de l’objet convoité: date d’achat (attention à la sécurité), conditions de stockage, raisons de la vente, etc.
Au-delà des bibittes, un objet qui n’a pas été entreposé de façon adéquate ou qui a passé du temps dans un sous-sol humide pourrait présenter des signes de moisissures. «Si un item semble avoir été au contact d’eau ou de moisissure, ou dégage une odeur forte, je recommanderais de s’abstenir de l’acheter», dit Anne-Marie Rouillier.
Inspectez l’objet en détail avant de l’acheter
Selon les expertes consultées, c’est le réflexe prioritaire à adopter. «On recommande de vérifier les articles qui vous intéressent sous toutes les coutures, au sens vraiment littéral», insiste Anne-Marie Rouillier. Lorsque vous magasinez des vêtements, vous devriez prendre le temps de les regarder sous tous les angles et d’inspecter coutures et boutons, pour vous assurer qu’ils sont intègres et pour déceler la présence éventuelle d’insectes.
Sachez que les punaises de lit se retrouvent surtout dans les matelas, les vêtements et les sofas. «On peut voir les insectes à l’œil nu, mais aussi détecter des signes de leur présence, comme des taches noires, des taches de sang ou encore des peaux mortes», détaille Mélanie Tailhandier. Les coquerelles préfèrent les vieux meubles, les bouteilles vides et les boîtes d’expédition.
Vous avez repéré la présence de parasites? Évitez d’acheter l’article concerné! Vous devriez aussi indiquer la présence de vermine au vendeur, qui n’est peut-être pas au courant, afin qu’il ne vende pas l’objet en question et le rende inutilisable avant de s’en débarrasser.
Effectuez un traitement préventif
Si vous ne voyez rien, vous pouvez procéder à l’achat, tout en adoptant des mesures de prévention, qui diffèrent en fonction du bien considéré.
Concernant les items en tissu (literie, vêtements, toutous, etc.), Anne-Marie Rouillier recommande de les transporter dans un sac en plastique fermé, de les laver à l’eau chaude dès votre arrivée, puis de les passer à la sécheuse au cycle le plus chaud. Cette méthode a l’avantage de faire disparaître les allergènes éventuels, comme une lessive irritante pour bébé.
Mélanie Tailhandier conseille pour sa part de passer directement les vêtements à la sécheuse au cycle le plus long et le plus chaud (généralement plus de 30 minutes à 50 OC). La température uniforme permet d’éradiquer à coup sûr les insectes adultes et leurs œufs. Bon à savoir: cette méthode est accessible aux textiles délicats, puisqu’en théorie, les vêtements qui n’ont pas été mouillés ne rétrécissent pas. On peut ensuite les laver normalement.
Les jouets pour enfants, les meubles en bois, les lampes, les bijoux, les cadres et articles de sports peuvent simplement être nettoyés avec de l’eau et du savon ou un nettoyant contre les taches, si nécessaire.
Que faire pour les objets qui ne se lavent et ne se sèchent pas? Si vous voulez rapporter un matelas, passez l’aspirateur sur toutes les surfaces pour aspirer les punaises de lit, mais aussi les poux qui pourraient subsister après un usage récent. N’oubliez pas de jeter le sac d’aspirateur à l’extérieur après avoir terminé!
Effectuez ensuite un traitement avec un appareil à vapeur, disponible en location, ou apposez une housse anti-punaises autour du matelas.
Généralisez ces réflexes à tous vos achats d’occasion
Ces conseils ne s’appliquent pas qu’aux brocantes ou aux ventes de garage. Ils sont aussi valables pour tous les achats de seconde main auprès de particuliers (Kijiji, Facebook Marketplace, etc.) et aux objets récupérés sur les trottoirs lors des périodes de déménagement.
Qu’en est-il pour les friperies et les organismes d’échange et de vente de seconde main? Généralement, ils vont faire un tri préalable et éliminer les éléments problématiques, d’après Anne-Marie Rouillier. Ce n’est pas dans leur intérêt d’avoir une infestation. Néanmoins, ils ne sont pas infaillibles: une contamination est toujours possible, et votre niveau de vigilance devrait rester le même.
À LIRE AUSSI : Ce qu’il faut savoir sur la revente d’objets vintage en ligne
----
Les Coops de l'information sont fières de faire équipe avec Protégez-Vous afin de vous offrir chaque vendredi des contenus qui sauront vous conseiller sur divers facettes de nos réalités quotidiennes. Découvrez plus de contenus sur le site de Protégez-Vous.