Ecotel et Solutions Ambra, deux entreprises spécialisées en télécommunication, ont annoncé à leurs 70 employés un nouveau programme par lequel les dirigeants souhaitent notamment promouvoir l’engament envers des objectifs ambitieux à atteindre.
Une telle initiative leur permet également de faire de la rétention de personnel, non pas seulement en offrant des conditions de travail avantageuses, mais en leur faisant cadeau d’une voie vers l’accomplissement et d’une occasion de remplir leurs têtes de souvenirs.
La nouvelle a été reçue avec enthousiasme chez certains et avec frayeur pour d’autres. «Ç’a fait exactement l’effet qu’on comptait avoir. C’est-à-dire de sortir les gens de leur zone de confort», souligne le vice-président de Solutions Ambra, Alex Léveillé.
C’est que comme on connaît Frédéric Dion, on se doute que les activités ne seront pas banales. Elles pourraient s’étendre de la course à relais sur plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à l’ascension d’un sommet de 4000 mètres en Europe en passant par des randonnées de vélo-camping ou encore la traversée des monts Groulx en autonomie complète, donne en exemple M. Léveillé.
C’est lui qui a approché l’aventurier afin de pousser leur partenariat un peu plus loin. L’idée est venue à la suite d’une activité de plein air qui a eu lieu l’an dernier et au cours de laquelle Frédéric Dion avait présenté une conférence au personnel. «À la suite de cette activité, nous avons immédiatement constaté une grande cohésion au sein de l’équipe et les gens s’étaient grandement rapprochés», raconte Alex Léveillé.
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Les employés devront tous participer au volet découverte, qui est à la portée de tous, dans le cadre des activités sociales de l’entreprise. Ils pourront ainsi s’initier au plein air grâce à des conseils donnés par l’aventurier.
Les plus braves pourront quant à eux prendre part au volet expédition qui servira de moteur au projet. Ils pourront ainsi s’entraîner et se préparer pendant un an pour un défi à relever. Les autres pourront aussi mettre l’épaule à la roue en offrant leur soutien de différentes façons pour aider les participants.
Le projet s’échelonnera sur quatre ans et l’objectif est d’augmenter le niveau de difficulté des expéditions année après année. Les dirigeants souhaitent ainsi cultiver la motivation, la fierté et le sentiment d’appartenance de leurs employés, tout en faisant la promotion du plein air et de l’importance d’avoir un mode de vie sain et actif.
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Une autre grande expédition à venir
Pour Frédéric Dion, ce partenariat est une occasion de financer sa prochaine grande expédition qu’il réalisera à la fin de l’été et au début de l’automne. Il est toujours à la recherche de trois autres partenaires intéressés par son programme Horizon auquel Ecotel et Solutions Ambra ont adhéré.
Celui-ci poursuit son rêve d’atteindre de façon sportive le centre de chaque continent, c’est-à-dire le pôle d’inaccessibilité ou l’endroit qui se trouve le plus loin des côtes des océans. Sur sept, il en a deux de faits, soit l’Antarctique et l’Amérique du Sud. Il lui en reste cinq pour compléter son objectif, ce qu’il compte faire au cours des dix prochaines années.
Sa prochaine aventure lui permettra d’atteindre le pôle d’inaccessibilité de l’Amérique du Nord qui se trouve quelque part au Dakota du Sud. Il en a d’ailleurs fait l’annonce sur les médias sociaux, la semaine dernière, notamment par le biais d'une vidéo.
Il partira du Mexique, le 20 août, pour un trajet de 3300 kilomètres. En 70 jours, il traversera l’Arizona, l’Utah, le Colorado et le Nebraska pour se rendre au Dakota du Sud.
«Je pouvais partir d’où je voulais, l’idée c’est juste de se rendre au centre, mais je voulais un trajet qui pouvait relier les plus beaux paysages de l’Amérique du Nord et me permettre de vivre une aventure et un dépassement de moi dans la nature», indique-t-il.
«Je vais principalement faire du vélo de montagne, mais aussi du vélo de route, de la course à pied et il y a un vingt jours de kayak. Ça me permet une belle palette d’activités, de sports et d’aventures, précise l’aventurier professionnel qui compte notamment remonter la rivière Colorado. Quand j’ai demandé mon permis, ils m’ont dit que personne n’a jamais demandé un permis pour la remonter. Les gens veulent la descendre!»
Celui qui a vécu toutes sortes d’aventures au cours des dernières années estime que sa prochaine expédition sera particulière à plusieurs égards. «C’est la première fois que je vais faire autant de vélo de montagne dans des trails. C’est engageant dans le dénivelé. Il y a 40 000 mètres de dénivelé dans le trajet! Ça fait quand même pas mal, indique-t-il. C’est aussi une des rares fois où j’aurai accès au réseau cellulaire. Je vais donc pouvoir envoyer des vidéos en direct de ce qui se passe sur le terrain, de montrer ces lieux-là et parler de comment je reste motivé.»
Puis le 26 mai, ils ont atteint le sommet du mont Saint-Elias, à 5488 mètres d’altitude après une ascension qui a duré seulement 44 heures, avant de la redescendre en seulement deux heures.
Il faut dire qu’ils ont pu grimper dans de bien meilleures conditions. D’abord parce que la météo a été plus clémente, mais également parce qu’ils étaient déjà acclimatés à l’altitude. Ce qui n’avait pas été le cas lors de leur première expédition. Si bien qu’à 700 mètres du sommet du mont Logan, ils avaient dû redescendre et prendre une pause forcée de quelques jours pour s’assurer d’une saturation en oxygène convenable.
«Il y a très peu de gens qui font l’ascension du mont Saint-Elias. C’est une montagne hyper reculée et qui est soumise à une température très humide, parce qu’elle est à côté de l’océan. On avait l’audace de se dire on va aller «essayer» le mont Saint-Elias», admet Frédéric Dion.
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Les deux aventuriers voulaient d’abord emprunter la voie d’ascension normale sur l’arête nord-est, mais le tout semblait beaucoup plus difficile que prévu. Si bien qu’ils se sont tournés vers la face nord, une voie rarement, sinon encore jamais empruntée.
«Normalement, cette face-là est barrée par d’immenses blocs de glace qui sont gros comme un immeuble et qui menacent de tomber à tout moment. Donc tu ne t’engages pas en dessous de ça, surtout que ce sont des murs verticaux et que ça ne passera pas», explique-t-il.
«En la regardant, on s’est rendu compte qu’il y avait comme une brèche, cette année. On a décidé de tenter notre chance. C’était moins dangereux et ça semblait une ascension beaucoup plus facile. (…) Il fallait juste s’assurer de passer le moins de temps possible sur cette face et se faufiler dans le passage pour éviter une potentielle avalanche, ajoute-t-il. C’est à vérifier encore, mais je crois qu’on a fait une première ascension. On a ouvert une voie sur la face nord du mont Saint-Elias. C’est qui, dans le domaine de l’alpinisme, est assez exceptionnel.»
Après avoir passé un bon moment au sommet, les deux sont ensuite redescendus en ski en seulement deux heures, sautant tout simplement les crevasses et les séracs qu’ils avaient escaladés en montant.
Ils sont d’ailleurs passés au bon moment. En arrivant en bas de la montagne, ils sont partis au plus vite, parce qu’une tempête qui devait laisser un mètre de neige, avec des vents de 90 km/h, était sur le point de s’abattre sur ce secteur. «On a appelé l’avion qui a pu venir nous chercher juste avant que la tempête rentre. On s’est donc sauvé de la montagne, parce qu’on serait encore là», souligne Frédéric Dion.
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Les deux aventuriers ont ensuite atterri au Yukon, fait quatre heures de voiture, avant de prendre leur vol vers le Québec. «Jeudi, on était à la montagne, et vendredi, on était à la maison, indique Frédéric Dion, lorsque joint par Le Nouvelliste, dimanche. De prendre mon café, dans mon divan, ça vaut son pesant d’or.»
«On dit qu’à regarder ce que l’on n’a pas, on finit par gâcher ce que l’on a, philosophe-t-il. Je regardais beaucoup ce que je n’avais pas dans la montagne. J’avais les paysages, le plaisir d’être là, mais de revenir et de pouvoir avoir ces images-là en tête, avec le confort de la maison, c’est vraiment génial.»