L’un des grands défis demeurait de pouvoir visiter le pavillon du Japon, mon grand coup de cœur de tout l’événement.
L’expérience proposée durait d’environ une heure. Pour y accéder, des plages de rendez-vous s’ouvraient sur l’application mobile d’Expo 2020 tous les matins, à 9 h pile-poil, et s’envolaient à la vitesse de l’éclair. Pas le temps de niaiser, comme disait l’autre.
Après deux tentatives infructueuses de me faufiler dans le bâtiment nippon, reconnaissable à sa façade inspirée de l’origami et campé dans un bassin d’eau artificiel servant de climatisation naturelle, je me suis assuré d’être sur le site dès l’ouverture des portes, à 9 h, et de ne lâcher mon téléphone qu’une fois mon succès garanti. Le karma me réservant de bien vilaines surprises, la technologie n’a pas collaboré. Ni pour moi ni pour personne. Il fallait donc faire la file à l’ancienne, en personne, pour obtenir un billet. Bingo!
Le Japon a compris comment garder l’attention des foules, distribuant des téléphones à tous les participants pour rendre la visite interactive. L’appareil enregistrait les choix des visiteurs de même que leurs mouvements. Par exemple, sur un écran de cordages, une projection illustrant divers pans de la culture japonaise servait d’introduction avant d’inciter les participants à choisir d’instinct une saison qui les interpellait et à traverser l’écran. Selon la saison choisie, le reste du parcours changeait.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MORAVJXVTBF5ZLFXXCK6FVKJMY.jpg)
Dans une autre pièce, des maquettes aux allures futuristes éblouissaient au premier coup d’œil. Ce n’est qu’après deux ou trois clignements qu’on réalise que les mini-écosystèmes, sous des cloches de verre, ont été construits à l’aide d’objets du quotidien. Des boules de crème glacée agissent comme des planètes, un épi de maïs devient une fusée alors qu’une pizza devient une grande roue dans un parc d’attractions. La créativité de cette exposition m’a tout simplement renversé.
Mais il y avait plus direct aussi, comme ce miroir infini où défilaient les défis de l’humanité — pollution, changements climatiques, etc. — en même temps que nos propres réflexions.
Difficile d’insister de façon aussi claire sur la cause des problèmes environnementaux.
À la fin, tous les visiteurs étaient réunis autour d’un écran sphérique représentant la Terre pour une activité virtuelle démontrant qu’en unissant nos efforts, nous pourrions surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés. La leçon était somme toute efficace, et surtout, en droite ligne avec le thème de l’expo : « Connecter les esprits, créer l’avenir. »
Le Japon, qui a remporté le prix pour la meilleure exposition d’Expo 2020, prendra le relais de Dubaï pour organiser Expo 2025. Il s’agissait donc d’une belle vitrine pour promouvoir Osaka 2025, où la façade du pavillon actuel sera utilisée à titre de rappel.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RWVIUU4N3VF2ZGW3RAV74V2PL4.jpg)
L’autre grand coup de cœur de cette Expo, pour moi, aura été le pavillon de l’Arabie saoudite, où la longue file d’attente était constamment en mouvement. Parce qu’il a su maximiser son espace, le grand pays arabe aura remporté le titre du pavillon le plus visité, avec plus de 4,6 M de passages. Il a aussi remporté le premier prix d’architecture avec son bâtiment incliné et recouvert de miroirs. Il s’agissait du deuxième pavillon le plus imposant d’Expo 2020.
Orné de 650 panneaux solaires, il détient apparemment trois records Guinness, soit celui de la plus longue fontaine interactive verticale, avec 32 m, du plus gros plancher lumineux interactif et du plus grand écran digital en miroir. Celui-ci, où on pouvait s’observer pendant qu’on patientait, le jour, s’animait de colorées projections en soirée.
Voilà une des forces de ce pavillon, qui changeait d’allure chaque fois qu’on passait devant lui. Même quand les foules nous indisposent et qu’on n’en peut plus de se tenir debout, on s’amuse devant l’ingéniosité arabe. Le circuit de l’exposition était conçu de manière à laisser circuler ceux qui veulent poursuivre leur chemin tout en gardant suffisamment d’espace pour les autres, qui choisissaient de s’attarder.
D’emblée, la fameuse fontaine verticale, en forme de cylindre, incitait les plus aventureux à sauter en son centre, sur une plateforme où on pouvait s’entasser dans l’espoir de rester bien au sec. Les plus lents en étaient quittes pour une petite ondée et des vêtements trempés. Je me suis contenté du rôle d’observateur.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MY4ANZHSTVG27DIQSDABSKLDU4.jpg)
Des escaliers roulants attiraient ensuite les foules dans une ascension à travers la culture et l’histoire arabe. S’ensuivait une kyrielle d’images des beautés naturelles du pays sur un écran à 360 degrés et un plancher interactif. Ça fait beaucoup à regarder d’un seul coup.
Étrangement, ou pas, Riyad est en lice pour l’obtention d’Expo 2030. Si son pavillon 2020 servait à épater la galerie et à mousser une future candidature, c’est réussi.
Le journaliste était l’invité de Turkish Airlines.