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On connaît tous le dénouement.

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La tête d’affiche, Mikaël Zewski, a perdu le combat le plus important de sa carrière face à Carlos Ocampo Manriquez, un Mexicain qui a montré avec panache pourquoi il était classé dans le top 10 mondial chez les 154 livres.

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Grâce à la complicité de Zewski, du Groupe Gym et de la Régie des alcools, des courses et des jeux, Le Nouvelliste vous propose de revisiter cette soirée, mais de l’intérieur.

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Une caméra a en effet suivi le Trifluvien, de son arrivée au Colisée Vidéotron, jusqu’à sa marche au ring devant les 2500 personnes présentes.

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Cet accès privilégié est assez rare. La Régie tolère normalement les caméras pendant cinq à dix minutes dans le vestiaire d’un boxeur. Cette fois, Stéphane Lessard était aux côtés de l’équipe Zewski tout au long de sa préparation, qui a duré 90 minutes.

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Calme

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Comme prévu, l’athlète de 33 ans s’est présenté au Colisée en compagnie de son amoureuse Sabrina et leurs deux héritiers à 19h45. Sabrina et ses garçons ont pris place à une table tout près du ring, Zewski a eu droit aux consignes de l’arbitre avant de payer une petite visite au comité antidopage.

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Puis il a pris place dans son vestiaire.

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Pas de traitement princier pour lui. Si Simon Kean a droit au vestiaire des Cataractes au centre Gervais Auto, Zewski se contente d’un petit vestiaire, qu’il partage avec Marie-Pier Houle. Cette dernière se bat plus tôt, alors il se retrouve seul rapidement dans son espace. La porte est ouverte, il entend très bien la foule.

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Une heure avant le combat, il amorce son échauffement. Beaucoup de boxe imaginaire et de visualisation. En après-midi, pour se mettre dans l’ambiance, il avait visionné le premier combat entre Gennady Golovkin et Canelo Alvarez!

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Zewski est calme, serein.

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Il est business.

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Son entourage est un peu plus détendu. Son clan commente les combats précédents du gala, discute de lutte (!), évoque même l’invasion en Ukraine. Le boxeur se mêle peu aux discussions, il est à l’écart, dans sa zone.

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Il écoute toutefois à la lettre les recommandations de ses deux entraîneurs, son papa Jean et Sébastien Gauthier. Le plan est revu en détail. Les choses à mettre en place en début de combat, celles à éviter, sont répétées. Les entraîneurs sont confiants. Du moins c’est ce qu’ils souhaitent dégager. Ce n’est plus le temps des doutes, la guerre s’en vient!

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L’horloge bouge. Il est temps de passer aux choses sérieuses. Mikaël enfile ses gants. Un responsable de la Régie est aux aguets pour s’assurer que tout se passe dans les règles de l’art.

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Une courte, mais intense séance de mitaines permet au boxeur de finir son activation avec Gauthier. Les coups rentrent au poste! Il est temps d’enfiler le peignoir, et de rejoindre les fans.

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La marche au ring est à l’image de la soirée jusqu’à maintenant. Sans artifices, dans le calme. Mikaël a rêvé à cette soirée depuis qu’il est gamin. Il s’en vient faire son travail. L’enjeu est énorme.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"L’entrée au ring Mikaël Zewski a été sobre, vendredi soir dernier au Colisée Vidéotron.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":18,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F87482cbc-57c7-4682-8caf-0b5fcc933ad3.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":19,"text":"

Il esquisse quand même un petit sourire quand il est présenté à la foule, qui lui témoigne son affection.

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Briseur de party

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Ocampo Manriquez se charge toutefois de briser l’ambiance assez vite merci.

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Sa portée est d’un demi-pouce plus grande que celle de Zewski et ça semble faire toute la différence. Il prend le centre du ring dès le premier round, et il trouve illico la distance idéale entre lui et le favori de la foule. Zewski se déplace, cherche des angles, mais il finit toujours par se retrouver là où Manriquez l’attend.

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Plus les minutes passent, plus le fossé se creuse.

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Au troisième round, le Trifluvien se fait pincer d’un coup court, il visite le tapis.

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À partir de là, le Mexicain n’a plus de doute. Il se met aux trousses de son rival. Il gagne les rounds un par un. Il a les mains basses. Visiblement, il ne craint pas son ennemi.

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Zewski est à l’écoute de son coin, qui lui propose des ajustements. On lui demande notamment de viser davantage le corps de Manriquez, ce qu’il fait. Il le touche à quelques reprises, mais ce dernier ne bronche pas. Est-ce parce que Zewski, qui vient tout juste de monter de catégorie, ne dispose pas de la puissance pour se faire respecter à 154 livres? Ou est-ce parce les coups encaissés en début de combat l’ont privé de son autorité? Ses jambes sont bonnes, il se déplace. Il se bagarre, aussi. Il accepte de se faire punir pour entrer à l’intérieur. Malheureusement, il n’arrive pas à décontenancer Manriquez, frais comme une rose même si la mi-combat est derrière lui.

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Au neuvième round, Jean Zewski en a assez vu. Mikaël vient de chuter au tapis pour la deuxième fois de la soirée. Il semble à bout de souffle depuis deux rounds. L’entraîneur lance la serviette et personne ne se plaint dans l’aréna. Tous ont vu que le Mexicain était le plus fort…

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Des pros

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«J’ai protégé mon fils», a expliqué Jean Zewski en point de presse.

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Malgré la défaite, les Zewski ne se défilent pas. Une dizaine de minutes à peine après être sortis du ring, ils se rendent disponibles pour les médias. Des pros.

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Et, pas d’excuses. «Ocampo était le meilleur ce soir. C’est comme s’il devinait toujours ce que j’allais faire», indique Mikaël.

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Pas de regrets non plus. À 33 ans, il voulait un combat du type ça passe ou ça casse. Aucun intérêt à se produire devant les siens devant un rival de second ordre. De toute façon, il pensait avoir les ressources pour maîtriser Manriquez. Ce dernier l’a surpris avec sa puissance.

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«Il faut se méfier de ce qu’on souhaite car des fois, ça se matérialise», a répété Yvon Michel toute la semaine, à propos de la volonté de son protégé à se mesurer à un top 10 mondial.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Carlos Ocampo Manriquez touchait facilement Mikaël Zewski, surpris par sa puissance.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":34,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F47ee84b6-0a03-492d-b286-46178e79dfb9.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":35,"text":"

Une victoire, et Zewski se plaçait à un coup de fil d’un combat d’un championnat du monde. Une défaite, et il déboulait dans les classements.

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Il en est là aujourd’hui.

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Sans surprise, il va donc réfléchir à son avenir.

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Il peut opter sagement pour la retraite.

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Il peut aussi très bien prendre un combat de retour, puis s’offrir quelques combats locaux.

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Yvon Michel a été très clair, il a du boulot pour lui s’il veut continuer à boxer.

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La décision lui revient.

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Un privilège mérité grâce à une splendide carrière amateur marquée par une victoire aux dépens d’un médaillé olympique cubain en championnat du monde. Puis chez les pros, il fut longtemps considéré comme un espoir de premier plan aux États-Unis. Après son premier revers, il s’est rebâti chez lui en livrant la marchandise dans des conditions pas faciles. Il a perdu les trois plus gros combats de sa carrière mais les deux dernières fois, incluant celui de vendredi dernier au Colisée Vidéotron, il a tout laissé sur le ring.

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Ce genre de guerrier peut choisir quand il est temps de rendre les armes…

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