Intégration des réfugiés: des jeunes du Québec présentent leurs recommandations

Le député ministre Jean Boulet a eu des mots d’accueil et de reconnaissance pour les jeunes, réunis à Trois-Rivières, tout en reconnaissant les différents obstacles qu’ils rencontrent dans leur intégration.

Ils habitent Trois-Rivières ou Rimouski, Granby, Victoriaville ou Sherbrooke, soit l’une des 14 villes désignées pour l’accueil des réfugiés au Québec. Ils sont âgés de 12 à 25 ans et vivent des défis d’intégration propres à leur âge. Mais ce qui distingue le plus ces jeunes, c’est leur expérience de réfugiés venus ici de différents pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud ou du Moyen-Orient, pour trouver la paix et la sécurité au Québec.


Samedi, c’est au bord du fleuve Saint-Laurent, au Centre de Plein air Ville-Joie, qu’ils se sont retrouvés pour la deuxième fois depuis le début de l’année 2021, alors qu’ils commençaient à travailler au projet Orion. Leur invitation de samedi avait pour but de faire part de leurs recommandations aux représentants du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), ministère dirigé par le député de Laviolette, Jean Boulet.

En une dizaine de rencontres virtuelles supervisées par la coordonnatrice du projet, Nicole Gouin, ces 28 jeunes ont identifié 27 recommandations qui faciliteraient l’intégration de jeunes, comme eux, qui arriveraient pour s’installer au Québec dans des conditions qu’ils connaissent bien.



C’est le ministre Jean Boulet qui a été invité à ouvrir la rencontre, en sa qualité de ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. Il s’est adressé aux jeunes participants de toute la province: «Vous avez des rêves, vous avez des ambitions, et notre rôle, c’est de vous accompagner dans votre accomplissement humain et votre intégration sociale et professionnelle. Indépendamment de vos besoins, l’important c’est que vous les exprimiez, ces besoins-là, pour qu’on soit en mesure de faire ce qui s’impose pour que votre intégration soit réussie et que ça puisse se faire dans l’harmonie sociale, humaine et économique la plus complète».

Alliant créativité et technologie, les jeunes ont commencé l’animation avec un jeu-questionnaire en ligne sur les grandes lignes du projet Orion.

Parmi les 14 organismes d’accueil qui participent à ce projet, le SANA de Trois-Rivières était représenté par son directeur général, Ivan Suaza. «La force d’une société c’est la jeunesse», a-t-il dit aux personnes rassemblées pour cette présentation. «On est en train d’écrire l’histoire. Vous, les jeunes, vous avez commencé à écrire l’histoire depuis longtemps, mais en arrivant dans un nouveau pays, vous commencez à vivre l’histoire d’une manière différente. Mais vous êtes aussi des transmetteurs de foi et d’espoir. Croyez-moi, il y a une grande force derrière vous, pour que ce rêve que vous avez puisse se réaliser!», leur a-t-il lancé.

Les jeunes participants ont été, par la suite, les grands maîtres d’œuvre de la rencontre. Faisant les choses à leur manière, celle des jeunes, mettant de l’avant la technologie au service de leur créativité, l’audace au service de leur idéalisme. Malgré les enfers souvent traversés dans leur passé.

Les recommandations formulées dans cette première phase du projet Orion sont regroupées en huit thématiques qui vont du choc climatique à la langue française, en passant par les relations d’amitié et les enjeux du racisme et de la discrimination.



Le projet Orion a vu le jour en juin 2020, à la suite de propositions formulées par des membres de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), comme le SANA à Trois-Rivières ou le SERY à Granby. Son financement provient du MIFI et sa coordination a été confiée à l’organisme de Québec Motivaction jeunesse.

Ivan Suaza, du Service d’accueil des nouveaux arrivants de Trois-Rivières, l’un des 14 partenaires du projet.

L’objectif de cette journée est de célébrer la fin de la première phase du projet qui durera un peu plus de deux ans, explique Nicole Gouin, la coordonnatrice du projet Orion. Le fruit de leur travail, à ce jour, ce sont ces recommandations visant à améliorer la préparation, l’accueil et l’intégration des jeunes réfugiés qui arrivent au Québec dans les 14 villes d’accueil.

À Trois-Rivières comme dans les autres villes d’accueil, deux jeunes font partie du projet. Ces deux fiers Trifluviens d’adoption sont Souleymane Abderaman, de Centrafrique, et Khattab Al-Dulaimi, arrivé de Syrie en 2015, quand il était encore jeune. Ils sont accompagnés, au SANA, par Adis Simidjiza, dans le cadre de leur participation à ce projet.

De gauche à droite: Ahmed Bakour, Francine Willy (à l’avant), Nicole Gouin (coordonnatrice du projet Orion), Daniela Rosero (à l’avant), Abdel Mahamat, Souleymane Abderamane et Luc Richer (directeur de Motivaction jeunesse).