Recourir à la formation de la main-d’œuvre pour soutenir la productivité des entreprises

POINT DE VUE / Dans son rapport dévoilé en mars 2022, le Centre de la productivité et de la prospérité (CPP) rattaché aux Hautes Études commerciales (HEC) de l’Université de Montréal, révélait que la faible productivité est la grande responsable de l’écart de richesse de 25%, ou 13 000 $ de produit intérieur brut (PIB) par habitant, entre le Québec et un échantillon comprenant 19 pays développés. Son directeur affirme également que pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre et combattre l’inflation, les gouvernements devraient plutôt modifier la fiscalité des entreprises pour qu’elles investissent davantage dans leur productivité.


Certes, la dimension fiscale doit être considérée et évaluée par les législateurs à l’égard des aspects relatifs à la main-d’œuvre et à la productivité en entreprise. Parallèlement, le recours à l’automatisation, l’informatisation et la robotisation des processus de production contribuent inéluctablement à hausser la productivité des entreprises surtout dans un contexte où la main-d’œuvre est et sera de plus en plus rare au cours des prochaines années en raison principalement du vieillissement de la population active.

Il devient alors nécessaire pour les entreprises de miser d’abord et avant tout sur les employés déjà présents dans les entreprises pour soutenir leur productivité. Le recours à la formation en milieu de travail par le développement des compétences, l’augmentation des connaissances et la maîtrise de nouvelles habiletés de travail, notamment en matière de littératie numérique, sont des facteurs déterminants de la performance des entreprises. Or, pour toutes sortes de raisons, ce ne sont pas tous les employeurs qui investissent dans la formation de leurs employés.



Les représentants des entreprises, de la main-d’œuvre, de l’éducation, du secteur communautaire et du développement local, réunis au sein du Conseil régional des partenaires du marché du travail (CRPMT), sont bien conscients des enjeux liés à l’accroissement de la productivité des entreprises régionales. Il y va de la compétitivité et de la pérennité des opérations de ces entreprises, mais aussi de notre richesse collective tout comme de notre niveau de vie régional.

Dans cette perspective, les partenaires du marché du travail regroupés au sein de cette instance partenariale de concertation régionale en faveur de l’emploi et de la main-d’œuvre assument un rôle actif dans la détermination des interventions des services publics d’emplois qui sont offerts par Services Québec, et ce, tant auprès des entreprises que des personnes en recherche d’emploi. D’ailleurs, chaque année, des centaines d’entreprises et des milliers d’individus de la région bénéficient des interventions en formation de Services Québec, ce qui contribue à hausser la productivité des entreprises.

Nous croyons que les employeurs ont tout intérêt à instaurer une véritable culture de formation en entreprise et à réaliser des activités de formation qualifiantes et transférables auprès de leurs travailleurs, notamment pour s’adapter aux changements technologiques. De même, nous sommes d’avis qu’il serait pertinent d’adapter l’organisation du travail en entreprise pour compenser la rareté de main-d’œuvre et adopter de meilleures pratiques en matière de gestion des ressources humaines. Car, ces pratiques représentent des facteurs stratégiques pour soutenir la performance et la productivité des entreprises d’ici et d’ailleurs.