{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"slacroix@lenouvelliste.qc.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F0a017ee7-e29e-46a1-a87a-a3623237aeb9.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Sébastien Lacroix","source":"Le Nouvelliste"}],"channel":"Actualités","chapters":[{"position":0,"text":"

Bien qu’un lieu de culte sera conservé dans la salle multifonctionnelle qu’aménagera la Municipalité au cours des prochains mois, c’était un moment chargé en émotions pour plusieurs personnes qui étaient présentes.

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Le doyen des paroissiens, Rosaire Therrien, âgé de 96 ans, a allumé un cierge devant un tableau de sainte Monique, la patronne de l’église et ancienne paroisse. Un geste symbolique pour que la flamme continue de veiller sur les communautés de Sainte-Monique et de Grand-Saint-Esprit et qu’elle les éclaire dans cette épreuve.

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L’évêque du diocèse de Nicolet, Mgr André Gazaille, a ensuite lu un décret juridique pour indiquer les étapes qui ont conduit à la désacralisation et à la vente pour la somme symbolique d’un dollar à la Municipalité de Sainte-Monique.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Rosaire Therrien a allumé un cierge devant un tableau de Sainte-Monique, la patronne de l’église et ancienne paroisse.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fc03d04c8-2283-4c11-a7fb-bc526163d5af.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"

S’il a convenu que la désacralisation de l’église pouvait être une source de tristesse et d’inquiétude, durant son homélie, Mgr Gazaille a insisté pour que les paroissiens saisissent l’opportunité de vivre leur foi autrement. «C’est une occasion de faire un pas vers cette église missionnaire dont nous parle continuellement le pape François, a-t-il lancé. La communauté demeure et elle est encore plus importante que son église. Elle était là au tout début, elle a été là pendant tout le temps de l’église et elle va demeurer après.»

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Il a d’ailleurs invité les gens à poser des gestes pour continuer de vivre leur foi, comme l’a fait sainte Monique. «C’était une mère de famille qui a réussi, par la tendresse et sa prière acharnée, à convertir son mari qui n’était pas facile. Elle a ensuite prié pour son fils Augustin, qui tournait mal, et qui est devenu le grand saint Augustin que l’on connaît», a-t-il raconté.

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En entrevue avec Le Nouvelliste, après la célébration, Mgr André Gazaille, qui a déjà procédé à quelques désacralisations depuis son entrée en poste il y a une dizaine d’années, convenait que ç’a été vécu différemment d’une communauté à l’autre. «Il y en a pour qui ça va très bien, mais il y en a d’autres pour qui c’est plus difficile. Ça dépend de leur réaction et des situations», a soutenu l’évêque du diocèse de Nicolet.

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«Quand ça reste dans la communauté [comme à Sainte-Monique], c’est mieux. On privilégie toujours ça, parce c’est plus facile pour la population. Sinon, ils sont coupés du lieu et ça, c’est beaucoup plus difficile, ajoute Mgr Gazaille. Ils vont pouvoir en profiter encore pour se rassembler et vivre les autres activités qui vont se tenir dans cette église qui deviendra une salle communautaire. Alors, il va se passer toute sorte de choses avec les années.»

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De vivre sa foi différemment est d’ailleurs une dynamique qui est bien connue dans la nouvelle paroisse de L’Assomption-de-la-Vierge-Marie qui regroupe cinq communautés, étant donné que l’église de Sainte-Monique est la dernière qui a été désacralisée après celles de Baie-du-Febvre, La Visitation, Saint-Elphège et Saint-Zéphirin.

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«On peut continuer à célébrer grâce à une entente avec l’acheteur. On a un horaire où l’on circule dans chacune des anciennes paroisses», explique l’ancien recteur de l’UQTR, Daniel McMahon, qui est diacre permanent depuis un an.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Le diacre Daniel McMahon assure que la réponse est bonne pour ce qui est des célébrations qui se tiennent dans les autres communautés.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":10,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F5dc772ca-626a-4be0-adc9-bb0e6a6c08e4.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":11,"text":"

«La réponse est bonne. On réussit à travailler au niveau de la célébration. Comme on a seulement un prêtre pour toute l’unité pastorale, on a introduit des assemblées dominicales en absence de célébration eucharistique, ce qui est axé autour de la Parole. On partage les textes de la semaine et l’évêque nous permet de donner la communion, explique-t-il. C’est une autre façon de fonctionner, mais ça permet de garder la flamme allumée.»

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Une cérémonie émotive

Rosaire Therrien, qui a allumé la flamme symbolique en début de cérémonie, raconte que ce geste a été particulièrement émotif. «Toute ma vie, je suis venu ici tous les dimanches, a-t-il souligné après la messe. Ce que je trouve de valeur, c’est que notre église perd son nom. Ce ne sera plus une église. Ça s’en vient comme ça partout.»

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Raymonde Guévin, une bénévole impliquée au sein de l’unité pastorale, avait également travaillé très fort pour cette cérémonie de désacralisation en dressant notamment l’historique de l’église de Sainte-Monique.

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«C’est un passage obligé et n’importe quel passage obligé demande un détachement. On vient donc jouer dans des émotions, c’est sûr, parce qu’on a vécu tellement d’événements ici, mentionne-t-elle. Puis, comme monseigneur le disait, on ne connaît pas l’avenir, mais je suis remplie d’espérance et je fais confiance.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Mgr André Gazaille convient que la désacralisation de l’église peut être une source de tristesse et d’inquiétude pour les paroissiens.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":15,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fdcfde5ce-015d-4621-990b-aac51054813f.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":16,"text":"

Quelques paroissiens et paroissiennes ont également témoigné leur attachement à leur église après la cérémonie. «On revit des années de notre vie et des moments qu’on a vécus», a rappelé Monique Chabot. «On savait tout le temps qu’il y avait une possibilité de réconfort avec la communauté. Le rassemblement, ça va nous manquer», a lancé Denise Tourigny.

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«Je leur souhaite que ça fonctionne, les ambitions qu’ils ont. Les projets, ce n’est pas facile des fois de mettre ça sur pied. Je leur souhaite une bonne réussite», a pour sa part ajouté Denis Rousseau.

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Encore des démarches à faire

La mairesse de Sainte-Monique, Denise Gendron, était également sur place pour assister à la cérémonie qu’elle a trouvé particulièrement émouvante. Elle se réjouit tout de même que l’église puisse demeurer dans la communauté.

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«Je suis un peu soulagée de voir que le choix de la population a fait que l’église va rester pour la pratique pour encore bon nombre d’années et qu’elle sera accessible à tous les citoyens. Je suis contente de la décision de Mgr Gazaille et des paroissiens», a souligné la mairesse.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"La mairesse de Sainte-Monique, Denise Gendron, indique qu’il reste encore des discussions avec la Fabrique avant de passer chez le notaire.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":20,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7b07c5a6-664a-449d-8477-261be2e0eb74.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":21,"text":"

Celle-ci a déjà visité quelques conseils municipaux qui ont procédé à une transformation du genre pour apprendre de leurs expériences, mais elle indique que les démarches ne sont pas complétées. «On ne se précipite pas là-dedans. On a eu d’autres dossiers à régler. On va y aller à notre rythme, continue Mme Gendron. On a reçu la liste des équipements que la Fabrique veut garder et il faut discuter là-dessus pour s’entendre.»

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130 ans d’histoire

La communauté de Sainte-Monique a vécu plusieurs épreuves au cours de son existence, à commencer par l’incendie d’une première église près de 50 ans après sa fondation en 1842.

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L’église qui a été désacralisée, dimanche, avait été construite en 1892. Elle était la toute première de l’architecte et entrepreneur de Nicolet, Louis Caron, qui en a fait une centaine d’autres par la suite.

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Sainte-Monique a ensuite vécu de nombreux problèmes avec son église, selon l’historique qui a été présenté lors de la cérémonie. Dès 1905, on apprend que la façade coule, si bien qu’il faut procéder au remplacement de la monture des cloches.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Raymonde Guévin a dressé un historique de l’église bénite en mai 1893 par Mgr Elphège Gravel.","contentType":"image","credits":"OLIVIER CROTEAU","position":25,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fa9aebfa9-c506-4cfa-9bf9-a0fe1e7aa12b.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":26,"text":"

Puis en 1916, on observe que la façade de l’église penche dangereusement, si bien que l’édifice doit subir des modifications majeures. Elle sera ensuite fermée par mesure préventive en 1924 et les messes se tiendront dans la sacristie.

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Elle sera finalement rouverte en 1925, après que l’église soit demeurée intacte malgré un important tremblement de terre dans la région de Charlevoix qui avait occasionné des dommages dans la région.

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En 1948, de nouvelles dépenses sont engagées afin de réparer les faiblesses structurelles du bâtiment. Puis, vers 1970, il faut procéder à l’amputation de la partie supérieure du clocher afin d’éliminer du poids sur la façade.

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En 1982, une subvention de 250 000 $ provenant du Fond Laprade est obtenue pour des travaux de restauration ainsi que la réfection du système électrique et de l’éclairage. Puis, en 1984 et 1985, l’intérieur et l’extérieur de l’église sont repeints, tandis qu’un clocher en fibre de verre – une première au Québec – remplace l’ancien.

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En 1990, grâce à une collecte de fonds, 80 000 $ sont amassés pour la restauration de la maçonnerie de l’église. En 1992, dans le cadre des festivités entourant le centième anniversaire de l’église, de nouvelles statues sont installées dans les niches de la façade.

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Au printemps 2002, on procède à la restauration de l’orgue qui avait été installé en 1892 et qui comporte des tuyaux qui avaient été sauvés de l’incendie de la première église.

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