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Pour le bien de la population, les salariés du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) ont été forcés de travailler dans des conditions qui mettaient en péril leur santé ainsi que leur sécurité. Et le gouvernement a suspendu leur contrat de travail. Bien que nous dénoncions certaines décisions et la manière arbitraire dont elles ont été prises, nous comprenons la situation sans précédent à laquelle nous étions collectivement confrontés.

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Cependant, les chèques en blanc que le ministre de la Santé et des Services sociaux donne aux entreprises du secteur privé sont incompréhensibles. En effet, pour plusieurs entreprises privées de la santé et des services sociaux la crise sanitaire n’est pas un drame mais plutôt une occasion en or d’augmenter leurs profits.

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Une récente étude de l’IRIS démontrait d’ailleurs que les contrats octroyés à ces entreprises privées dépassaient souvent les tarifs prévus par les propres normes du ministère. Tests en laboratoires privés, recours aux agences de placement, contrats sans appel d’offres, chaque fois on constate que la notion de «sacrifice pandémique» ne s’applique pas à tous de la même façon.

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Mettre de l’ordre

Cette situation est inacceptable et l’urgence sanitaire ne peut la justifier. La pandémie et les milliers de décès liés à la COVID nous forcent à de sérieuses remises en question. D’ailleurs, le gouvernement a lui-même reconnu cette nécessité en annonçant sa volonté de procéder à une refondation du RSSS.

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Nous subissons actuellement les conséquences de l’application de l’approche comptable basée sur l’optimisation budgétaire des gouvernements successifs: manque de lits, manque de personnel, manque de tout.

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Le gouvernement doit mettre au pas les entreprises privées qui abusent en leur imposant le même genre de restrictions qu’au personnel du RSSS. Le minimum de cohérence gouvernementale serait d’exiger le respect des tarifs fixés par le ministre. L’état d’urgence sanitaire donne toute la légitimité au gouvernement de défendre le bien commun contre la rapacité de certains entrepreneurs.

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Stabiliser le RSSS

Il manque toujours 2,5 G$ au RSSS pour revenir au niveau de financement précédant la crise économique de 2008. Réinvestir ces sommes est le minimum pour assurer l’accès à des soins et à des services sociaux de qualité pour tous. Sur le long terme, nous proposons une mesure structurante pour assurer une plus grande stabilité financière au RSSS: la mise en place d’un bouclier budgétaire.

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Cette mesure vise à éviter l’alternance déstructurante entre des périodes de compression et des périodes de réinvestissement. L’établissement du niveau de financement du RSSS devrait alors se baser sur les sommes calculées par un organisme indépendant pour maintenir le niveau des services offerts et répondre aux nouveaux besoins populationnels.

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Le gouvernement contraint déjà sa marge de manœuvre pour respecter les lois sur l’équilibre budgétaire et sur la réduction de la dette. Pourquoi ne pourrait-il pas appliquer le même type de logique contraignante au financement des soins de santé et des services sociaux? Le Québec aurait été en bien meilleure posture pour affronter la pandémie avec un financement approprié pour garantir un nombre de lits d’hôpitaux adéquat et pour offrir des budgets à la hauteur de leurs besoins à la Santé publique, aux CHSLD ainsi qu’à la protection de la jeunesse.

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Considérant les ratés du RSSS dans son état actuel, il faut de toute urgence mettre fin au recours à des entreprises privées pour pallier les failles du réseau public et réinvestir massivement dans les services publics en implantant un bouclier budgétaire. Il en va de l’accessibilité de la population à des soins de santé et des services sociaux de qualité.

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