Une crise du logement qui s'incruste [VIDÉO]

InfoLogis Mauricie était devant l'hôtel de ville de Trois-Rivières mardi midi pour dénoncer la crise du logement qui s'accentue.

La crise du logement s’accentue dans la région, a dénoncé InfoLogis Mauricie mardi lors d’une action devant l’hôtel de ville de Trois-Rivières. Le taux d’inoccupation à Trois-Rivières est inférieur à 1 % et le prix médian d’un logement d’une pièce est de 540 $ par mois. Les gouvernements doivent agir pour régler cette crise, estime l’organisme.


«Nous tenons à rappeler les chiffres de la Société canadienne d’habitation et de logement publiés la semaine dernière qui indiquent que Trois-Rivières a un taux d’inoccupation de 0,9 %. Pour les logements familiaux, il est de 0,6 %», mentionne Mylène Dupont, coordonnatrice de l’organisme InfoLogis, pour illustrer l’ampleur de la pénurie de logements.

«En ce qui concerne l’augmentation du prix des loyers, on est à 9,2 % à Shawinigan actuellement. Ça n’a pas de sens.»



La conversion de logements en unités destinés au marché locatif à court terme, comme sur la plateforme Airbnb, contribue à exercer une pression à la hausse, déplore InfoLogis. Une lettre signée par 175 Trifluviens publiée le 25 février dernier dans Le Nouvelliste dénonçait cette réalité et demandait à la Ville de Trois-Rivières d’agir. 

Mylène Dupont, coordonnatrice de l’organisme InfoLogis Mauricie.

«Des propriétaires prennent une partie de leurs logements pour les convertir en appartements Airbnb. Ça enlève des logements à des familles», affirme Mylène Dupont. «Il y en a des hôtels pour les touristes. Il ne faut pas enlever des logements pour les familles.»

Depuis son élection à la mairie de Trois-Rivières, Jean Lamarche met régulièrement de l’avant le concept de «logement abordable». Un premier projet est en cours de réalisation dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. InfoLogis demeure toutefois perplexe devant ce type de logements.

«Ça veut dire quoi un logement abordable? On ne le sait pas. Le prix d’un logement social est déterminé par le salaire des gens. Mais un logement abordable c’est quoi? On ne réussit jamais à avoir des réponses», soutient la coordonnatrice de l’organisme.



«Matente Aloue» est en ville

Avec comme objectif de sensibiliser la population à la crise du logement, un collectif de citoyennes a décidé d’adopter l’humour. Elles ont installé sur place le «logement» de «Matente Aloue» fait «de boiseries d’origine» et «très bien aéré». Une affiche indiquant 540 $ par mois pour un 1 et demi avait été installée devant cette tente faite de branches et d’un drap fleuri afin de rappeler le prix médian de ce type d’appartement à Trois-Rivières. «Matente Aloue est un projet tout en humour et en ironie. On est allé à la rencontre de la population avec cette tente et ça touche vraiment des gens», mentionne Carol-Ann Hobbs, membre du collectif de citoyennes mobilisées pour l’accessibilité au logement.

«On a eu beaucoup de témoignages de personnes qui vont perdre leur appartement parce que ça devient des condos-hôtels ou des logements Airbnb. C’est vraiment un gros problème dans les grandes villes, on ne veut pas que ça le devienne à Trois-Rivières. Et que notre centre-ville ne se vide pas de ses habitants.»