La naissance de ce projet s’inscrit dans une volonté de tout mettre en œuvre pour offrir les mêmes chances aux femmes qu’aux hommes afin qu’elles puissent atteindre leurs objectifs de carrière.

«À un certain moment, il faut que les bottines suivent les babines. Nous disons depuis plusieurs années que le baseball est en plein essor au Québec. Ça passe par un centre d’entraînement. Ce n’est pas vrai qu’une femme peut s’épanouir autant en jouant dans une équipe de gars comparativement à quand elle le fait avec des femmes. Le but de l’ABC, c’est un peu ça. Nous voulons qu’elles puissent se développer ensemble ainsi que leurs habiletés de leadership pour la suite des choses», a fait valoir le directeur général de Baseball Québec et de l’ABC, Maxime Lamarche.

L’ABC sera placée dans les mains de la native de Saint-Étienne-des-Grès, Patricia Landry, une joueuse de l’équipe nationale canadienne de baseball de 2005 à 2010. Landry occupera les fonctions de coordonnatrice et d’entraîneuse en chef du programme. Elle sera notamment entourée par Rémy Doucet comme coordonnateur adjoint et entraîneur, Alexandre Janelle-Gagnon comme entraîneur des lanceuses, Mathieu Tremblay comme préparateur physique ainsi que Steeve Ager comme conseiller stratégique au développement des programmes et des partenariats.

«Je me sens très privilégiée d’avoir ce poste. C’est une première pour les filles du Québec, du Canada et même de l’Amérique du Nord. Ayant eu la chance de vivre de superbes expériences avec l’équipe nationale, de pouvoir redonner aux filles, ce sera super», a fait valoir Landry.

En s’installant à Trois-Rivières, l’ABC offrira aux joueuses un environnement adapté et individualisé pour leur permettre d’atteindre le plein potentiel afin d’avoir accès, éventuellement, à l’équipe nationale. C’est à partir de 16 ans que les athlètes pourront être admises au sein du programme trifluvien. Elles auront donc la chance de s’entraîner à l’année dans les locaux de Baseball 360 en plus de pouvoir poursuivre leurs études dans différents établissements scolaires d’ici, soit aux Estacades (secondaire), au Cégep de Trois-Rivières ou au Collège Laflèche.

«Elles embarquent dans un processus de haute performance où elles seront entourées de spécialistes de baseball, mais également de professionnels de la santé comme des nutritionnistes et des physiothérapeutes. Tout ça sera à leur disposition pendant 365 jours par année. Nous allons tout faire pour leur permettre de devenir de meilleures personnes et athlètes», a estimé Lamarche.

Depuis septembre 2021, une douzaine de joueuses s’entraînent dans les installations afin de peaufiner le programme de l’ABC. Dès septembre 2022, une vingtaine de filles devraient être membres de ce nouveau programme et, d’ici trois ans, l’objectif est d’en avoir environ 35. Pour l’instant, il reste à déterminer où ces talentueuses joueuses pourront évoluer.

«Pour le moment, il n’y a pas de circuit élite pour les filles encore. Le volume d’athlètes est encore un petit peu trop petit. Nous sommes en train de regarder avec des partenaires du côté de l’Ontario, de l’État de New York ou encore du Massachusetts. Le point névralgique de leur entraînement se passera ici et elles feront le tour du Québec pour faire la promotion de l’ABC», a expliqué Lamarche.

Si Trois-Rivières a été choisie pour accueillir ce tout nouveau programme de baseball féminin, c’est de prime abord grâce à ses installations, que ce soit Baseball 360, le Complexe Alphonse-Desjardins ou encore le Stade Quillorama, mais également en raison de la passion de personnes comme Steeve Ager.

«Ça part avec des gens qui sont dévoués et qui ont des rêves devant eux. La gang de Steeve Ager est venue nous voir avec un projet à la suite de la lecture du plan de Better Sport, une firme que nous avions engagé pour revisiter tout le baseball de haut niveau. Steeve a été très inspiré par ça et il voulait que le projet se fasse à Trois-Rivières. Il nous a monté un beau plan d’affaires et nous sommes tombés sous le charme.»

Il est à noter que l’investissement nécessaire pour lancer l’ABC est de plus de 100 000 $ dès cette première année d’existence.

Une initiative appréciée par les joueuses

Bien entendu, de voir tous ces efforts déployés afin de permettre au baseball féminin du Québec de passer à la vitesse supérieure est quelque chose de très apprécié au sein de la communauté des joueuses. Membre de la première cohorte qui effectue le rodage de l’ABC, Éléonore Deblois s’est montrée très satisfaite par cette annonce.

«J’étais très contente de savoir ça. Ça fait longtemps que je suis dans le baseball féminin et nous n’avions pas assez de structure pour nous développer. […] Personnellement, mon objectif est de poursuivre mon cheminement avec les équipes du Québec pour aller faire des championnats canadiens. Je sais que pour d’autres, c’est de faire la formation nationale. J’ai l’impression que ce programme peut nous aider à ça. Je considère que, déjà, je ne suis plus la même joueuse en ce moment. Le ratio entre entraîneurs et joueuses est très bon, donc ça aide à bien nous développer. Les installations sont très bien!»

La jeune femme de 16 ans explique que les athlètes vont en classe dans la matinée et qu’elles passent ensuite leur après-midi à s’entraîner chez Baseball 360 de 13 h à 15 h. Elle juge miser sur un bon encadrement qui lui permet de progresser favorablement dans son sport sur les bancs d’école.