La décision a été prise à l’occasion d’une assemblée générale des membres tenue samedi dernier.
«On a fait une présentation pour expliquer où l’on en est rendu, pour expliquer qu’au bout de 25 réunions, on a fini en conciliation par déterminer les grands thèmes dont on va traiter», indique la présidente du SCCUQTR, Carole Neill.
Ces thèmes, dit-elle, sont au nombre de 14 et ce, sans compter la question salariale. Selon elle, les demandes patronales exprimées jusqu’à maintenant, «constituent un net recul.»
Au terme de la présentation de samedi, indique Mme Neill, les gens étaient en colère. «Et là, je suis très polie», souligne-t-elle en parlant d’un «manque total de respect, mais les gens ont dit que ce n’est pas un manque de respect. C’est du mépris à l’égard des chargés de cours», dit-elle.
«On fait 56% de l’enseignement et on est traité de cette manière-là», déplore la présidente. «C’est inadmissible.» Mme Neill retient des membres que «ça suffit.»
De son côté, l’UQTR ne veut pas accorder d’entrevue sur cette situation, mais dans un communiqué de presse publié lundi matin, elle indique qu’elle «prend acte du mandat de moyens de pression pouvant mener à la grève.»
La direction de l’établissement «entend continuer à s’investir pleinement dans le processus menant à une entente négociée.»
L’Université «réitère sa pleine et entière confiance envers le processus actuel de négociations mené en présence du conciliateur désigné par le ministère du Travail.»
Selon Carole Neill, après 25 rencontres, les parties devraient être près d’une entente de principe. «Mais on est loin d’une entente de principe. L’employeur nous répète qu’il ne veut pas de contrainte, mais comment voulez-vous négocier sans qu’il y ait de contrainte? C’est comme s’il nous disait: “Je veux négocier, mais je ne veux pas de changements”», analyse-t-elle. Les chargés de cours, ajoute-t-elle, ne sont pas pris au sérieux. «C’est ça le mépris», explique-t-elle. «Avec un taux de 92% pour le mandat de grève, si l’Université ne prend pas ça au sérieux, je me demande ce que ça prendra», se demande la présidente du SCCUQTR.
De son côté, la direction de l’UQTR dit reconnaître «le recours à la grève comme un moyen occasionnellement utilisé durant des négociations collectives par les syndicats afin d’essayer d’établir un rapport de force.»
Lors d’un conseil syndical tenu en décembre dernier, «c’est le conseil syndical qui nous a demandé, par le biais d’une résolution adoptée à l’unanimité, de tenir une assemblée générale le plus rapidement possible pour aller jusqu’au mandat de grève illimitée. Ce sont les membres qui nous l’ont demandé», dit-elle.
La présidente indique que lors de la rencontre du 17 janvier, «il y a eu de timides avancées. Peut-être que l’employeur a commencé à comprendre qu’il fallait qu’il trouve des solutions», analyse-t-elle, «mais ça fait près de deux ans que ça ne bouge pas. Vous comprenez mon scepticisme», dit-elle.
Parmi les points qui achoppent, «on veut que les contrats soient transmis aux chargés de cours plus tôt», illustre-t-elle.
Par exemple, lorsque les chargés de cours apprennent qu’ils enseigneront à l’automne, leur contrat leur est acheminé la première semaine du mois d’août, soit un mois avant le début des cours. «Si vous commencez à travailler avant, vous risquez de vous faire annuler le cours et d’avoir travaillé bénévolement alors que quand le contrat est transmis, on est obligé de vous verser une indemnité pour avoir commencé», dit-elle. «Quand tu t’es fait prendre une fois ou deux, tu arrêtes de faire ça. Nous voulons que ce soit transmis plus tôt pour que les chargés de cours commencent à préparer leurs cours plus tôt. Le fait de le préparer plus tôt améliore la qualité de l’enseignement», plaide-t-elle. «Mais non. Ils ne veulent pas, déplore Mme Neill, mais ils nous parlent constamment de la qualité de l’enseignement.»
Autre irritant, le Syndicat demande que les chargés de cours d’expérience puissent faire du mentorat auprès de nouveaux chargés de cours afin de les aider à s’intégrer dans leur département. «Ce qu’on nous a proposé, c’est de faire appel à une firme privée qui travaille avec l’UQAM. Donc on va payer une firme privée pour faire du mentorat auprès de chargés de cours, mais on ne paiera pas de chargé de cours pour le faire», dit-elle en qualifiant la chose «d’un peu hallucinante.»
L’Université indique que «de nombreuses rencontres de travail sont à l’horaire au cours des prochaines semaines et l’UQTR entend continuer à s’investir pleinement dans le processus menant à une entente négociée, dans le cadre d’une négociation raisonnée et de discussions franches et ouvertes menées sur la base des enjeux.