Originaire de Louiseville, elle y a passé tout son primaire et son secondaire. Elle s’est ensuite dirigée vers le Cégep de Trois-Rivières pour y compléter le programme préuniversitaire en sciences de la nature, dans l’objectif de se créer un parcours dans le domaine de la santé.
«Je me suis inscrite en kinésiologie, donc vraiment, ce n’est pas dans le même domaine du tout. Après une année, j’ai réalisé que ce n’était pas ça que je voulais et que c’était l’enseignement qui me tentait», confie celle dont la mère est directrice d’école, expliquant la souche de sa passion et de sa vocation.
Même si la santé offre des métiers qui développent une relation d’aide avec les gens, ce n’était pas tout à fait ce que Maude recherchait dans sa carrière. «Je voulais vraiment faire la différence au niveau des élèves et de leurs apprentissages pour pouvoir les aider à développer des stratégies qu’ils utiliseront pour le reste de leur vie.»
C’est donc à ce moment qu’elle s’est inscrite au baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire. «Pourquoi en adaptation scolaire? C’est surtout parce que ce n’est pas toujours facile pour les petits cocos qui ont de la difficulté. […] Je vais pouvoir les aider, plus concrètement que dans une classe régulière», raconte l’aspirante enseignante.
En effet, l’enseignement en adaptation scolaire se concentre sur des clientèles spécialisées qui se retrouvent dans des classes adaptées à leurs besoins. On parle notamment de jeunes vivant avec le spectre de l’autisme, des déficiences intellectuelles ou des difficultés langagières. «On a le même titre d’enseignant que des enseignants réguliers au primaire ou au secondaire. […] On a le même programme, c’est juste qu’on va plus se spécialiser dans les difficultés et les différences des élèves», explique Maude.
Partir loin
Pourquoi aller au Yukon? Ce rêve de faire un stage à l’étranger ne date pas d’hier: même en étant en kinésiologie, elle aurait voulu le réaliser, combinant ainsi ses ambitions de carrière et sa passion pour les voyages. «Ma copine et moi on s’est justement acheté une van et on voyage dans différentes villes du Québec et on aime vraiment ça», illustre celle qui a aussi eu la chance d’avoir des parents qui lui ont permis de faire plusieurs escapades au cours de sa vie, allant des États-Unis jusqu’à passer un mois en Europe.
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C’est donc avec la volonté de découvrir de nouveaux milieux et de sortir de sa zone de confort qu’elle se trouve maintenant au Yukon, dans une classe primaire francophone. «Ce n’est pas tout le monde qui a l’occasion de faire ça. Je me suis dit, je vais en profiter, je vais l’essayer», avoue l’étudiante passionnée qui avait le choix entre ce territoire ou la Colombie-Britannique.
«Je me disais que la Colombie-Britannique,c’était plus accessible, peut-être que je vais y retourner avec ma van et ma blonde plus tard», explique celle qui a justifié son choix en se disant que peu de personnes avaient la chance d’aller où elle est présentement.
«Aller étudier ailleurs, je trouve tellement que ça permet d’apporter d’autres connaissances, d’autres gens, d’autres milieux, ce qui fait qu’après ça, ça apporte tellement un grand bagage que je peux repartager aux élèves», continue-t-elle.
Il était donc indéniable pour Maude de faire cette aventure, autant pour elle que pour son futur. «Ça modifie mes façons de percevoir l’enseignement dans différents systèmes scolaires.»
Elle a d’ailleurs la chance d’être en présentiel avec les élèves, les mesures sanitaires étant moins restrictives qu’au Québec. La plus grande différence entre les écoles d’ici et son milieu de stage est que malgré le fait que l’établissement soit francophone, les jeunes, eux, vivent dans un milieu anglophone.
«On travaille beaucoup avec les élèves sur la prononciation, les phrases, essayer de parler français pour que la langue reste vivante dans cette communauté-là», fait valoir la jeune femme.
Une autre réalité
Outre l’adaptation au sein de l’école, il y a également celle sur le plan climatique: les journées sont très courtes au Yukon. «Le soleil se lève à 10h30 et se couche à 18h30. Donc ça fait que quand je commence à enseigner, jusqu’à 10h30, il fait noir, les enfants vont à la récréation et il fait noir aussi.»
Elle compte d’ailleurs bien s’imprégner des paysages et de la culture de ce coin de pays en explorant par elle-même lorsqu’elle le pourra. «On va se le dire, autour de la ville qui est quand même petite, c’est vraiment des montagnes. […] J’aimerais vraiment ça faire du plein air et me développer autant personnellement que professionnellement à travers cette aventure-là.»
C’est certain que partir seule pendant un si grand laps de temps, laissant famille, amis et copine de côté, amène son lot d’inquiétudes. Heureusement, elle a pu bénéficier du soutien de tous ses proches, l’aidant ainsi à pousser son idée jusqu’au bout. «Des fois j’avais des inquiétudes, des incertitudes et ils me poussaient en me disant ‘‘Tu vas le faire, tu vas être heureuse, tu vas revenir et tu vas nous raconter ça’’», partage l’étudiante le sourire aux lèvres.
Aux jeunes qui auraient des projets semblables au sien, elle souhaite leur dire de s’écouter et d’y aller à fond dans leurs ambitions. «Que ce soit un petit rêve ou une pensée, vraiment de l’exploiter et d’y aller, d’essayer, de découvrir des choses qui vont permettre de leur ouvrir plein de portes et de leur apporter un grand bagage pour plus tard», a conclu avec conviction et ambition la future enseignante.