Et ça, c’était avant la sortie du premier ministre, François Legault cette semaine, qui réfléchit à la possibilité d’imposer une taxe supplémentaire aux non-vaccinés.
À lire des centaines de commentaires cette semaine, j’ai réalisé que dans la tête de plusieurs, non-vaccinés riment avec complotistes et anti-mesures sanitaires. Parce que ce sont eux les plus vocaux. Mais derrière les non-vaccinés se cachent des centaines de personnes avec un profil différent. Personnes immigrantes venant d’arriver au pays, personnes vivant seules et isolées, clientèle défavorisée et démunie. D’autres vivent dans la peur. Et plus que ce que l’on pourrait croire.
Un collègue de travail me racontait mercredi sa conversation avec un ami. À la suite de la conférence de presse du premier ministre mardi, son ami a communiqué avec Jean-Simon par écrit. Il est hypocondriaque et non vacciné. C’est vrai que ça peut paraître contradictoire, mais c’est une réalité.
La contribution santé du premier ministre l’a amené au bord du précipice. Mais ça ne l’a pas convaincu. Jean-Simon a pris le téléphone pour lui parler. Il a senti toute sa détresse et son désarroi.
En raccrochant, Jean-Simon a craqué. Voir son ami dans cet état de détresse lui a arraché le coeur.
Ce que Jean-Simon nous a raconté a touché le coeur de plusieurs de nos auditeurs au 106,9. Trente minutes plus tard, je recevais un appel en ondes. Elle vient de perdre un ami de la COVID dimanche dernier. Il n’était pas vacciné. Johanne aurait aimé qu’il le soit. Ils auraient pu profiter de bons moments ensemble encore. Il n’y a pas si longtemps, ils préparaient leurs vacances d’été.
Des vacances, ils n’en passeront pas ensemble.
Johanne refuse de tomber dans le jugement. Elle a dit: «Je l’aimais mon ami, de tout mon coeur et là, il n’est plus là.»
Des drames comme celui-là, le virus va en avoir causé.
Ces deux histoires m’ébranlent et me font réfléchir. Dans quelle société voulons-nous vivre dans les prochaines années? Quel avenir voulons-nous léguer à nos enfants? Une société déchirée, qui s’autodénonce, une société conflictuelle où bons et méchants se font la lutte.
Pas certaine.
C’est pour cette raison que je crois que le vaccimpôt n’est pas une bonne idée. Ça ne fait qu’augmenter la haine entre les individus. Et de la haine, il y en a assez actuellement au Québec. De la haine, du mécontentement, du découragement.
Nous sommes fatigués, irrités, épuisés.
Le variant Omicron est très contagieux. Mais avec une dose de rappel de vaccin qui s’active de plus en plus, nous pouvons espérer revivre à nouveau.
Mais cette fois-ci, la réouverture de nos services et de nos activités doit se faire pour de bon. Parce que comme disait le Dr Vincent Oliva, de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, ce n’est plus la même maladie. Ça veut dire que la gestion de la crise ne peut pas être la même.
Selon lui, il faut réduire l’isolement des travailleurs de la santé. Il faut recommencer à opérer nos malades. Sinon, on se dirige tout droit vers une catastrophe.
Une catastrophe humaine.
Souhaitons maintenant que la Santé publique entendra le message de nos experts. Ils sont nos plus précieux alliés, dans un retour vers la normalité.
À la Santé publique et à notre gouvernement, je dis ceci: soyez clairs, précis et rassurants. Assurez-vous de bien expliquer la suite des choses à la population. Parce que plusieurs sont inquiets.
Laissons tomber le slogan «diviser pour mieux régner» et optons pour mieux communiquer dans un Québec moins divisé.