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Effet COOP: un modèle qui continue de faire ses preuves

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Pour le mouvement coopératif et mutualiste, le contexte de la crise sanitaire a généré son lot de défis, mais a également permis au modèle d’affaires de se positionner et de se distinguer. Résilience, innovation et audace ont ainsi marqué les derniers mois.


«Les presque deux ans qui viennent de s’écouler nous ont rappelé à quel point la solidarité est importante. Les gens ont développé des réflexes d’achat local et se sont engagés plus activement dans leur communauté. La crise de la COVID a aussi accéléré certains enjeux, entre autres dans les domaines de la santé et de l’économie», résume la directrice générale du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), Marie-Josée Paquette.

Au moment où plusieurs entreprises ont connu des difficultés, les coopératives ont démontré leur résilience. Leur force a notamment été mise en lumière avec le repreneuriat collectif, une avenue qui permet d’assurer la pérennité des organisations. On doit en outre -garder en tête que les coopératives et mutuelles agissent en complémentarité avec l’État. Les coops de santé, par exemple, couvrent tout le territoire québécois et ont offert des services pendant la pandémie.

Marie-Josée Paquette, directrice générale du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM)

Les coops sont confrontées aux mêmes défis que les ­entreprises traditionnelles. Celui auquel elles ont dû faire face au cours de la dernière année a été d’assurer leur capitalisation. ­Plusieurs programmes ­gouvernementaux existent pour les appuyer, en plus de nombreux outils financiers. À cela s’ajoute tout un ­écosystème de soutien très efficace qui peut intervenir à chaque étape de ­développement de l’organisation.

Souligner les bons coups

«Au cours de la dernière année, dans différents secteurs d’activité, de nombreuses coops ont émergé ou se sont démarquées dans des sphères très compétitives. Il faut signaler leur caractère novateur et leur audace, note Mme Paquette. Pensons à Eva, qui propose des services de covoiturage et de livraison. La coopérative est présente un peu partout dans la province et même à l’extérieur du Québec. C’est un modèle qui a une belle force collective.»

Récemment, la Coopérative de Transport Régional du Québec (TREQ) a aussi fait couler beaucoup d’encre. L’organisation, qui vise à doter le Québec d’une desserte aérienne hors des grands centres, a ouvert son adhésion aux entreprises, groupes et associations, après l’avoir fait pour les membres individuels. En offrant des billets à bas prix, elle veut participer à la revitalisation des régions et lie intimement sa mission à l’essor de l’industrie touristique.  

Dardan Isufi , Co-fondateur et chef d’orchestre opérationnel d’Eva

Des défis pour l’avenir

Si les bons coups du mode coopératif en 2021 ont été soulignés lors d’une rétrospective qui a eu lieu le 14 décembre, la formule fait également face à des défis. Les efforts doivent se poursuivre pour mettre de l’avant cette option, encore méconnue. D’autre part, il est essentiel de continuer à se positionner comme solution d’affaires innovante. Les nouvelles tendances adoptées par les entreprises traditionnelles obligeront enfin les coopératives à se distinguer.     

«Considérant que bon nombre d’entrepreneurs utilisent aujourd’hui les éléments clés du modèle afin d’évoluer avec les besoins de la société, il sera crucial de bonifier notre impact, de s’outiller pour mieux témoigner des critères de solidarité, d’achat local et de création de retombées sociales qui constituent notre ADN. Nous allons employer la force des données et partager davantage nos meilleures pratiques», termine la directrice générale du CQCM.

Quelques chiffres…

  • Le Québec regroupe 3000 coopératives et mutuelles, qui génèrent des revenus de 51,7 milliards de dollars et emploient 122 000 personnes. Elles comptent pour 14,5 % du PIB du Québec.
  • Au cours des prochaines années, le mouvement coopératif et mutualiste souhaite continuer à appuyer le repreneuriat collectif des 14 000 PME qui auront besoin de relève. La reprise collective permet le maintien des expertises et des savoir-faire tout en engageant la communauté dans l’entreprise.
  • En 2021, 98 coopératives ont reçu des services d’accompagnement pour le démarrage. Près de 2000 emplois ont été créés et plus de 11 800 ont été maintenus.

Un programme d’aide bonifié

Une nouvelle mouture du Programme de soutien à l’économie sociale (PSES) 2021-2024 vient d’être lancée. La formule révisée propose aux entreprises d’accroître leurs retombées locales en misant sur la collaboration. Assorti d’une enveloppe de 14 millions de dollars, le PSES comporte quatre volets: accompagnement spécialisé des entreprises d’économie sociale; développement de secteurs stratégiques en économie sociale; projets structurants de mutualisation; et approvisionnement auprès des entreprises d’économie sociale.

Entrevue et rédaction : Johanne Martin