Sublime noirceur est présentée en collaboration avec la Galerie Simon Blais de Montréal et c’est Anne-Catherine Léonard qui a la responsabilité du dossier de l’artiste à la galerie agissant à titre de commissaire de cette exposition tout à fait exceptionnelle qui se veut un survol de son oeuvre.
Peut-être convient-il de préciser ici que Marc Séguin est un peintre, graveur, romancier et cinéaste québécois qui rayonne aussi bien ici qu’à l’international. Il a exposé au Musée d’art contemporain et au Musée des beaux-arts de Montréal de même qu’au Musée national des beaux-arts du Québec. Il a aussi exposé en solo, en groupe et dans des foires internationales à Madrid, Barcelone, Venise, Berlin, Cologne, New York, Miami, Chicago, Bruxelles et Namur.
«Cette exposition représente des œuvres de plusieurs périodes de la production de Marc, indique la commissaire, ce qui est plutôt rare. Marie-Andrée Levasseur (la directrice du Centre Raymond-Lasnier) nous l’a demandée et comme elle dirige un centre d ‘exposition sérieux, on a accepté, tout simplement. On ne veut pas réserver les œuvres de Marc à des endroits élitistes: ce n’est pas notre mentalité et ce n’est surtout pas celle de Marc.»
«Pour ce qui est du choix des oeuvres, j’ai pigé parmi celles de la galerie, celles que possède Simon Blais personnellement ainsi que dans des œuvres que Marc avait dans son atelier.»
Pourquoi Sublime noirceur? «Il y a toujours présence de quelque chose de noir dans ses œuvres, que ce soit dans le traitement ou le sujet, mais il possède ce talent unique de le rendre de façon très esthétique et attirante. En jonglant avec différents mots pour donner un titre à l’exposition, la conjonction de sublime et de noirceur m’a frappée par ce que ça révèle du travail de Marc.»
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L’exposition se décline en deux volets plus ou moins distincts, chacun ayant sa salle. À l’arrivée, on est plongé dans les portraits alors que dans la seconde, on baigne dans la portion paysages de son œuvre. Il est intéressant de noter que l’exposition présente quelques exclusivités, des œuvres qui n’avaient encore jamais été vues par le grand public.
Marc Séguin est une vedette incontestable du monde des arts visuels au Québec, mais il est permis de se demander ce qui lui vaut cette popularité exceptionnelle. «C’est quelqu’un qui fascine et en même temps, c’est quelqu’un de très humain et très terre à terre, répond Anne-Catherine Léonard. C’est aussi un érudit qui s’intéresse à plein de choses. Si vous allez prendre un café avec lui, il sera à 100 % avec vous malgré les nombreux projets qu’il a simultanément sur sa table de travail. Je pense vraiment que c’est sa personnalité qui fait qu’il est un artiste aussi apprécié, mais je constate que son œuvre intrigue, notamment parce qu’il s’inspire beaucoup d’évènements de l’actualité au même titre que de son actualité personnelle comme la chasse qu’il pratique et qui l’inspire beaucoup.»
La commissaire serait comblée si le public venait voir l’exposition, même en nourrissant certaines appréhensions préalables, et qu’il y découvrait tout simplement des œuvres qui lui parle.
De son côté, la directrice des arts visuels à Culture Trois-Rivières et responsable du Centre Raymond-Lasnier, Marie-Andrée Levasseur, contenait assez mal sa fébrilité et sa joie de voir enfin les œuvres de Marc Séguin orner les murs du Centre au terme d’un report d’un an sur la date initialement choisie.
«Personnellement, j’avais un grand intérêt à l’égard de son œuvre. Elle faisait partie de ma liste d’expositions dont je rêvais et j’ai tout bêtement demandé à la recevoir. Eh bien, la voici! Elle est à l’image de notre centre d’exposition à savoir que c’est une exposition accessible tout en étant d’un très haut niveau de qualité. De façon générale, nous invitons le public à venir prendre une pause de la vie folle qui est la nôtre pour entrer en communication avec des œuvres d’art qui nous parlent fortement et Sublime noirceur peut certainement inspirer cela chez énormément de gens.»
«C’est le genre d’expo qui peut nous inciter à revenir une deuxième ou une troisième fois parce que ce sont des œuvres fortes, pleines de sens avec plusieurs niveaux de lecture. Chaque personne avec son bagage propre peut y voir quelque chose qui va échapper à une autre. Je trouve que les œuvres invitent au dialogue.»
La directrice a fait preuve d’une confiance aveugle en la commissaire au point où elle n’a découvert qu’au moment de l’installation la teneur de Sublime noirceur dont certaines toiles datent de 2021 et sont sorties tout droit de l’atelier de l’artiste. «J’aurais envie d’installer mon bureau au milieu de la salle pour avoir constamment les œuvres sous les yeux, rigole-t-elle. Je suis super satisfaite. Je trouve que c’est un corpus extrêmement intéressant qui est diversifié, mais qui se tient. Il nous amène de belles rencontres non seulement avec les œuvres, mais avec l’artiste, l’humain qui a des choses à dire sur la société dans laquelle on vit. J’ai vraiment hâte que le public vienne vivre cette expérience.»
L’envergure de cette exposition justifiait la mise en place d’activités parallèles pour enrichir l’expérience. Les visiteurs sont toujours invités à faire la visite en compagnie des guides du centre d’exposition et/ou à utiliser les audioguides disponibles.
Par ailleurs, les 28 novembre et 12 décembre 2021 ainsi que le 16 janvier 2022 à 10h, le public est convié à une visite en famille pour les 5 ans et plus qui sera suivie par un atelier d’exploration du fusain et du pastel dans la création d’une œuvre. C’est gratuit, mais il faut réserver au (819) 372-4611.
Une conférence sous le titre des Belles rencontres de Patricia Powers: Marc Séguin sera présentée à la salle J.-A.-Thompson le 5 décembre à 10h30. Entrée gratuite avec réservations obligatoires au 819-380-9797 ou sur le site web de Culture Trois-Rivières.
Également, notez la présentation du film Bull’s eye, un peintre à l’affût, un portrait de Marc Séguin suivi d’une discussion avec le réalisateur Bruno Boulianne le 9 janvier 2022 à 13h30 à la salle Anaïs-Allard-Rousseau. Entrée gratuite, toujours, avec réservation obligatoire au 819-380-9797 ou sur le site web de Culture Trois-Rivières.
Est-il besoin de rappeler que l’entrée au Centre d’exposition est toujours gratuite?