Originaire de Daveluyville, M. Piché fabrique ses chaises depuis 12 ans. La piqûre du métier vient peut-être de la profession d’antiquaire qu’il a jadis exercée, propose-t-il, un peu comme pour se justifier. Les chaises peuvent en effet susciter l’envie. Celle de s’y asseoir, par exemple. Ou celle de posséder l’art de créer de si harmonieux objets. Ou, encore, d’avoir trouvé la manière de donner un sens aussi profond au seul mouvement de ses mains.
Au hasard des kiosques, on rencontrera ainsi une quarantaine d’artisans. Derrière les milliers d’objets de bois, de verre, de céramique, de textile, de cuir ou de métal, autant d’histoires, d’anecdotes et de secrets tissés dans la patiente labeur.
Ici, Annik Doucet, de Terramiel, sourit derrière des morceaux de vaisselle qu’elle a tournée sur le tour du potier, comme on le fait depuis des millénaires. «La production, très peu pour moi», souffle-t-elle. Le bonheur est dans la rareté, laisse entendre l’artisane. Sa vaisselle se veut une sorte de carte de visite. Au-delà des ventes, Mme Doucet établit des contacts. La potière de Sainte-Flore propose des ateliers dans les écoles ou donne des cours dans son propre espace de travail. Les œuvres qu’elle expose au Salon des métiers d’art de Trois-Rivières donnent un avant-goût du monde des possibles où elle se propose de vous entraîner.
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Plus loin, la mosaïste Roxanne Campeau anime un atelier grand-public. L’artiste de Saint-Élie-de-Caxton a pris une pause de sa production pour l’occasion. Elle prépare actuellement une exposition, «L’opacité du jour», qu’elle présente début décembre à la librairie Poirier de Shawinigan.
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Autour d’elle, les apprentis s’activent sur de petits éclats de verre et de céramique. C’est le cas de la peintre Suzanne Côté, qui s’affaire à fabriquer une petite étoile colorée sous l’œil averti de la mosaïste. Mme Côté a aussi profité de son passage à l’exposition pour faire quelques achats. Elle exhibe fièrement un sac à main acheté à un duo mère-fille d’artisanes, Confection Imagine.
«On recycle la fourrure, le cuir, le denim, le lainage», explique Louise Simard, la matriarche du duo Confection Imagine. Celle qui se décrit comme la couturière dans la petite entreprise explique que sa fille, Mélissa Lavoie, est détentrice d’une maîtrise en arts. La paire est originaire de Larouche, «le trait d’union entre le Saguenay et le Lac-Saint-Jean», note Mélissa. Le kiosque est garni, la mère et la fille sont arrivées préparées. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. L’étui à crayon se détaille à 15$, tandis que les plus grands sacs à main trouveront preneur pour 150$.
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Le rassemblement fait plaisir à Sylvie Leblanc, coordonnatrice du Salon des métiers d’art de Trois-Rivières. L’an dernier, un peu en guise de consolation, l’événement avait été présenté sous formule de «boutique éphémère». Or, si la solitude de l’atelier définit souvent le quotidien de l’artisan, le contact avec le public n’en est pas moins important, souligne Mme Leblanc, qui travaille elle-même le verre et la soie. «Ça lui permet de redéfinir sa pratique. L’échange avec le public va le nourrir, lui permettre de s’ajuster, de faire des tests», fait-elle valoir.
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Mme Leblanc indique par ailleurs que le public était déjà au rendez-vous vendredi et que la journée de samedi laissait entrevoir un bon achalandage. Le hall du CECi offre un cadre lumineux, propre à mette en valeur le travail des artisans, se réjouit-elle.