Réalisation d’une deuxième murale: de la couleur au centre-ville

L’artiste montréalais Julian Palma est le créateur de la murale qui est en train de se réaliser sur un mur au coin des rues Notre-Dame Centre et Saint-Georges. Il est ici en compagnie de la jeune artiste trifluvienne Andrée Godin à qui il sert de mentor.

Une deuxième murale extérieure est en train de voir le jour sur un mur du centre-ville trifluvien dans le cadre d’un projet visant à réaliser trois murales, et peut-être quatre, sur des bâtiments de ce coin de la ville.


La première œuvre avait été réalisée l’an dernier sur un mur de l’immeuble municipal abritant un comptoir de Desjardins face au parc Champlain. La nouvelle est en train de prendre forme sur le mur ouest de l’immeuble situé au coin des rues Notre-Dame Centre et Saint-Georges et abritant notamment le Studio MIUZ.

C’est à l’artiste montréalais Julian Palma, originaire de Colombie, que le comité de travail formé de 11 personnalités trifluviennes a confié ce mandat. Il est assisté de l’artiste trifluvienne Andrée Godin à qui il sert de mentor. Le choix de cette récente diplômée en arts visuels de l’UQTR fait suite à un appel de proposition lancé au printemps dernier.



«La création d’une murale extérieure à cet endroit contribuera à l’attractivité et à la revitalisation de ce secteur en plus de créer la surprise et de piquer la curiosité des visiteurs et des citoyens à l’entrée du centre-ville, a indiqué par voie de communiqué Marc-André Godin, chef de service – Planification et programme à la Ville de Trois-Rivières et membre du comité de travail.

On retrouve dans ce même groupe de travail Nancy Kukovica, chef de division Culture, Loisirs et Vie communautaire, Denis Roy et Dany Carpentier, conseillers municipaux, Marie-Andrée Levasseur, directrice des arts visuels à Culture Trois-Rivières, Gena Déziel, directrice générale de Trois-Rivières Centre, Laurence Gagné, chargée de projet chez Halo Trois-Rivières, Thomas Grégoire, directeur général du FestiVoix, Marie-Joëlle Houle, représentante citoyenne, Anne-Marie Lavigne représentante citoyenne sur le comité d’aménagement et Geneviève Guillemette, coordonnatrice des arts visuels chez Culture Trois-Rivières. Le projet est mené en collaboration avec MURAL, producteur du festival du même nom à Montréal et spécialiste de production d’art urbain depuis 10 ans.

Julian Palma est un artiste multidisciplinaire qui consacre une grosse part de sa production à des murales. «J’ai été approché pour ce projet par MURAL et au départ on m’a donné carte blanche quant à ma proposition, commentait-il à sa descente de nacelle lundi midi. J’ai choisi de miser sur la relation de la ville avec le fleuve tout près. Comme c’est la première fois que je viens à Trois-Rivières, je me suis informé sur la ville, son histoire et j’ai retenu le lien spécial entre Trois-Rivières et le fleuve auquel je rends hommage. La nature est un thème récurrent dans mon travail.»

L’oeuvre est inachevée mais on peut déjà constater que les couleurs vives y joueront un rôle prépondérant.

«Je suis aussi toujours intéressé par la vibration des couleurs entre elles qui viennent ici changer un peu le paysage urbain. Je cherche des palettes aux tons vifs et joyeux qui attirent le regard.»



Marie-Andrée Levasseur révèle d’ailleurs certains mots-clés qui ont guidé les membres du comité de travail dans le choix de l’artiste et de l’oeuvre: surprenant, éclaté, ludique, coloré pour témoigner d’une joie de vivre et agrémenter un milieu de vie.

Julian Palma a débuté son travail le 12 octobre et a calculé une dizaine de jours de boulot en autant que les conditions météorologiques demeurent bonnes. Par ailleurs, il utilise une peinture au latex de qualité supérieure qui, affirme-t-il, saura résister aux affronts de la météo pour au moins sept à dix ans avant que des retouches ne soient rendues nécessaires.

Pour ce qui est d’Andrée Godin, si elle est là pour apprendre, elle a quand même apporté sa contribution à l’oeuvre proprement dite. «Je n’ai pas participé à l’élaboration du croquis de base mais Julian m’a soumis le dessin préalable que j’ai commenté et il a modifié certaines choses en fonction de mes remarques. J’ai donc ma touche personnelle dans l’oeuvre!»

«Ce n’est pas comme un travail en atelier : il faut penser à un concept qui se marie à son environnement. Mine de rien, on entre dans la vie du quartier. Jusqu’ici, les commentaires reçus par des passants sont très positifs et on n’a même pas fini. On dirait qu’on a bien ciblé.»

«Même si j’ai suivi des cours de peinture à l’université, la murale est une technique très particulière qui a ses propres défis. C’est beaucoup plus compliqué que ce à quoi je m’attendais : travailler sur la surface accidentée d’un mur de brique, en tenant compte des fenêtres, portes et autres sans compter qu’on travaille depuis une nacelle. C’est tout à fait différent de ce que je connaissais et c’est une expérience extraordinaire. J’aime toucher à tout en arts visuels et pour la murale, comme ce n’est pas une spécialité qu’on peut simplement exercer seul chez soi, cette offre de mentorat était très précieuse.»

«Nous souhaitons amener une professionnalisation des artistes à Trois-Rivières, explique Marie-Andrée Levasseur, et leur offrir des avenues nouvelles et différentes incluant l’art muraliste. Pour ce faire, nous avons offert une formation gratuite il y a quelques semaines à des artistes trifluviens. Pour ce qui est du mentorat, nous souhaitions qu’un artiste d’ici puisse vraiment travailler sur tout le processus de réalisation de l’oeuvre avec Julian Palma, du dessin jusqu’à la fin de la réalisation.»