Une mère en fauteuil roulant incapable de trouver un grand logement adapté

Roxanne Lemay accompagnée de son aidante Dakota Gendron et de deux ses enfants soit Helena et Abbygael.

Victime d’un accident de la route il y a de cela quatre ans, Roxane Lemay n’a toujours pas réussi à se trouver un logement adapté. La mère d’une famille nombreuse qui vit dans un fauteuil roulant souhaiterait pouvoir occuper un plus grand logement au Plateau Laval de Bécancour, mais l’OMH indique ne pas pouvoir l’accommoder.


«J’ai frappé à plein de portes et la seule chose qu’on est capable de me dire, c’est d’essayer ailleurs», souligne celle qui peut compter sur un dédommagement de la SAAQ pour adapter un loyer ou une maison. 

Ce n’est toutefois pas si simple. D’abord en raison de la pénurie de logements, elle n’a pas été en mesure de trouver un loyer qui lui conviendrait dans les environs de Bécancour. «Il n’y en a pas de 9 et demi pas d’escalier. Il faudrait que ce soit sur un palier. Sinon, la cave devrait être la chambre des enfants où mon conjoint pourra aller, mais pas moi», indique-t-elle. 

De plus, en raison de sa situation financière, elle ne peut pas aller où elle le veut. «J’avais trouvé une maison, mais j’ai été refusée à l’enquête de crédit, ajoute-t-elle. Parce que je suis handicapée depuis quatre ans, donc le crédit, ce n’est pas ce que je me préoccupais le plus.»

Elle souhaite également demeurer sur la Rive-sud, alors qu’il lui a été offert d’être transférée du côté de Trois-Rivières, dernièrement. «Ce n’est pas possible, parce que mes enfants sont tous de ce côté-ci, et mon beau-fils, sa mère habite de ce côté-ci. Ce serait beaucoup trop de voyagements», note-t-elle.

La dernière solution qu’elle avait trouvée, c’était d’agrandir son logement au Plateau Laval à Bécancour où quelques loyers sont vacants. «Il faudrait qu’ils fassent un trou où il y a mon garde-robe du milieu pour que ça communique avec l’autre 5 et demi. Là, ça fonctionnerait quand même pas pire, mais ils ne veulent rien savoir de ça, raconte-t-elle. Parce que ça coûte trop cher et que si je m’en vais il faudrait qu’ils referment.»

L’OMH soutient avoir les mains liées

Du côté de l’Office municipal d’habitation (OMH) de Bécancour, la directrice générale Marie-Claude Blanchette soutient que de nombreuses démarches ont été effectuées, mais sans succès. «On a regardé toutes les avenues. On a fait ce que l’on pouvait, mais on ne peut pas faire plus que ça, assure-t-elle. On a comme les mains liées.»

Elle ajoute que l’OMH ne peut pas modifier son parc immobilier, selon son bon vouloir, puisqu’il ne lui appartient pas. Si bien que les demandes doivent d’abord passer par la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL). «C’est sûr que le fédéral n’acceptera pas ça, souligne-t-elle. On l’a déjà fait pour modifier des 6 et demi en 3 et demi, parce qu’on n’avait beaucoup de demandes et ç’a été super long à accepter. On a fait une autre demande et ç’a été refusé par le fédéral.»

Elle ajoute que la convention de subvention de la SCHL prendra fin en 2022, pour le Plateau Laval, ce qui fera en sorte que l’OMH de Bécancour ne recevra plus de subventions du fédéral pour faire des rénovations. Si bien que l’organisme se concentre sur les logements qui sont déjà en place afin de s’assurer de les remettre en état. 

Les loyers du Plateau Laval ne sont pas adaptables ni pour un cinq et demi, ni pour un six et demie sur deux étages. «On a même regardé pour mettre un monte-escalier, mais l’ergothérapeute confirmait que ça ne pouvait pas se faire», ajoute Marie-Claude Blanchette.

L’option du Programme de subvention au loyer (PSL) a aussi été explorée, c’est-à-dire que l’OMH aurait payé la différence de loyer que la famille aurait dû défrayer à un propriétaire privé. «On a regardé autour et des logements adaptés, il n’y en n’a pas», plaide la directrice.