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Relève coopérative: des jeunes leaders qui ont choisi le modèle coopératif

Thomas Boisvert St-Arnaud, membre fondateur du projet coopératif et doctorant en administration.
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Ils sont jeunes et ils ont plein de rêves et d’ambition. Mais ce qui unit surtout Thomas, Amélie et Camille, c’est le désir de donner un sens à leur projet, tout en restant fidèles à leurs valeurs. Pour mener à bien ce projet, ils ont opté pour le seul modèle qui, à leurs yeux, allait leur permettre de répondre à toutes leurs aspirations : le modèle coopératif. Ils nous racontent leur cheminement.


Coopérative d’habitation Dorimène

La Coopérative d’habitation Dorimène propose une réponse à un besoin de logements locatifs coopératifs abordables. Elle innove de par son mode de financement et son approche de mixité sociale, où il n’est plus question de compromis entre l’abordabilité et l’efficacité énergétique. Elle permettra d’offrir 16 unités d’habitation  dont 8 logements réservés aux ménages vulnérables. 

Dans un contexte de spéculation immobilière et de flambée des prix de terrains dans les quartiers centraux de la Ville de Québec, Dorimène permet de créer de nouveaux logements abordables, entre autres en sortant des terrains de la spéculation immobilière. Pour ce faire, elle a constitué une fiducie foncière communautaire. La coopérative récolte les investissements solidaires de citoyens qui agissent ainsi en se réappropriant leurs quartiers. «Il s’agit d’un véritable levier pour favoriser le vivre-ensemble, et les citoyens, les organismes communautaires et les coopératives peuvent agir pour une densification urbaine mixte, responsable et verte », indique Thomas Boisvert St-Arnaud, membre fondateur du projet coopératif et doctorant en administration. « Nous espérons leur en donner les moyens. D’autres projets semblables sont déjà dans les boîtes.»

La Coopérative d’habitation Dorimène, située à Lévis, propose une réponse à un besoin de logements locatifs coopératifs abordables.

Le projet Dorimène, c’est aussi répondre au défi d’allier abordabilité et environnement sans faire de compromis. Au sous-sol du bâtiment, la Ferme coopérative Entêté est une coopérative de travailleurs agricoles sans but lucratif qui opère des systèmes de culture verticaux hors-sol innovants. Des légumes, des plantes aromatiques et des fruits sont cultivés à longueur d’année à quelques mètres des consommateurs. La ferme Entêté valorise le plein potentiel d’un espace ur­bain. La chaleur produite par ses activités agricoles surpasse les besoins énergétiques en eau chaude et en chauffage du bâtiment d’habitation. Grâce à la valorisation des rejets thermi­ques générés par la ferme, à l’usage ingénieux d’un plancher radiant et à des échangeurs géothermiques horizontaux, Dorimène deviendra la première habitation multifamiliale Net Zéro au Canada.

Le projet est entièrement opéré par des bénévoles, qui ont la chance d’être bien entourés et suffisamment instruits pour pouvoir mener des projets complexes et d’envergure. Le projet, situé à Lévis, est fortement soutenu par l’administration municipale, de même que par les élus municipaux, provinciaux et fédéraux. Aussi, bien que l’équipe projet soit citoyenne, le projet prend appui dans les univers communautaires, parapublics et publics, tant à l’échelle locale que nationale.

Le réseau Ôrigine

Après 31 ans d’histoire et un virage majeur en 2018 vers un modèle coopératif, le réseau Ôrigine artisans hôteliers compte maintenant près de 40 hôtels et auberges dans 15 régions touristiques du Québec, un nombre record de membres depuis sa création. «L’histoire de notre réseau est pour moi très inspirante, raconte Amélie Leduc-Dauphinais. Lorsque nous avons décidé de passer d’un modèle associatif (Hôtellerie Champêtre) à un modèle coopératif (Ôrigine artisans hôteliers), ce sont nos hôteliers qui ont été à la base de ce grand virage et qui nous ont permis de devenir la première coopérative hôtelière du Québec.»

Ôrigine artisans hôteliers a été la première coopérative hôtelière du Québec et compte plus de 40 hôtels et auberges dans 15 régions touristiques du Québec.
Amélie Leduc-Dauphinais, du réseau Ôrigine artisans hôteliers.

«Pour ma part, ce que j’ai obser­vé comme avantage majeur dans le changement vers un modèle coopératif, c’est vraiment le sentiment d’appartenance au réseau et l’implication de nos hôteliers dans le succès collectif, renchérit-elle. La notion de solidarité prend un sens nouveau grâce au modèle coopératif qui permet réellement aux hôteliers d’échanger, de partager leurs expériences et leurs expertises, d’avoir accès à des services avantageux, à une offre de services exclusive qui leur permet de tirer profit de leur adhésion au réseau. Au-delà de notre principale
mission de marketing et commercialisation pour nos hôteliers, la coopérative a pour objectif d’être un facilitateur d’échanges et de partage.»

Ce lieu de connexion permet aux hôteliers du réseau et à leurs gestionnaires de s’outiller collectivement afin de réussir à se posi­tionner le plus stratégiquement et solidement possible sur le marché comme hôteliers indépendants.

Coop Couturière Pop

La Coop Couturière Pop est une entreprise manufacturière de Montréal qui fabrique des vêtements et qui offre également des cours de couture et un service de réparation de vêtements. La coop s’est faite énormément connaître durant la pandémie puisque l’équipe a réussi un exploit, c’est-à-dire mobiliser une main-d’œuvre qui travaille habituellement de façon individuelle. 400 couturières du Québec se sont ainsi mobilisées autour d’un même projet, soit de fabriquer des masques et vêtements de protection individuelle pour les travailleurs de la santé.

Lucie Lecours, ministre déléguée à l’Économie, Camille Goyette-Gingras et Zaida Melo de Coop Couturières Pop et Marie-Josée Paquette, directrice générale du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, lors de l’annonce de la contri­bution de 9840000$ pour le développement des coopératives, le mois dernier.
Camille Goyette-Gingras, co-fondatrice de la Coop Couturière Pop, une entre­prise manufacturière de Montréal.

Dès sa création, la coop a voulu donner du sens au métier de couturière. La co-fondatrice Camille Goyette-Gingras s’explique: «La coopération, pour nous, a été un moyen de fonder l’entreprise que nous aurions voulu avoir, de mettre en valeur la richesse de notre métier, de nous rassembler et surtout, de faire l’apprentissage de la responsabilité individuelle et collective. Faire une entreprise coopérative en milieu manufacturier, c’est tout un défi; mais si l’on veut sincèrement rapatrier la fabrication au Québec, c’est aussi une nécessité.»

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