Bien que ces plateformes présentent plusieurs avantages pour les consommateurs, elles sont loin d’être l’espace public idéalisé, mis de l’avant par les grandes multinationales qui les développent. Souvent, les consommateurs ont à acquitter des frais substantiels pour utiliser la plateforme ou ceux-ci sont refilés aux entreprises qui fournissent le service au consommateur.
«Il a été démontré que les travailleurs autonomes de ces plateformes sont souvent des travailleurs précaires, employés à des conditions inférieures aux normes minimales établies par les lois du travail», souligne Stéphanie Guico, coordonnatrice du projet Plateformes collaboratives collectives au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM).
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Pour une alternative coopérative
Bien avant la COVID-19, des initiatives ont été mises en place au Canada et à l’étranger pour développer des plateformes collaboratives collectives (PCC). «Celles-ci mettent de l’avant la flexibilité des plateformes collaboratives, tout en s’enrichissant des valeurs coopératives qui s’appuient sur la démocratie, la satisfaction des besoins et des conditions de travail décentes», explique Alain Blanchette, directeur gestion de projets et positionnement de la marque coop, également du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité.
Les défis de ces plateformes collaboratives sont nombreux face à des géants qui visent à monopoliser leur marché, qui ont accès à d’énormes capitaux et qui ont la capacité d’encaisser des pertes pendant plusieurs années afin d’asseoir leur monopole.
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Des initiatives québécoises prometteuses
Dans le but d’amorcer ce virage vers des plateformes collaboratives viables, locales et durables, le CQCM a porté un projet de soutien aux plateformes collaboratives collectives à Montréal. «Appuyé financièrement par la Ville de Montréal, celui-ci nous a permis de travailler en concertation avec l’écosystème montréalais et d’approfondir notre connaissance des enjeux, des écueils et des opportunités posés par le développement des PCC.» Des coopératives existantes ont permis de documenter leur expérience afin de la partager à d’autres promoteurs collectifs. L’organisation a compté notamment sur la participation des coopératives Radish, Tënk et Eva.
Le CQCM souhaite maintenant étendre cette expérience à l’ensemble du Québec. L’intention est de mettre en œuvre les conditions favorisant l’émergence d’un écosystème favorable à l’implantation de PCC au Québec. Il souhaite aussi insuffler l’expérience et les valeurs du mouvement coopératif et mutualiste à des projets naissants de plateformes collaboratives et contribuer au rapprochement de deux réalités, d’une part, les développeurs et entrepreneurs de plateformes collaboratives numériques et d’autre part, le mouvement de l’entrepreneuriat collectif.
«Nous souhaitons de plus, entretenir des liens de collaboration avec le mouvement mondial des plateformes collaboratives à propriété collective et saisir les opportunités d’implanter une économie numérique mieux enracinée au Québec. Ainsi, nous proposerons une solution
compétitive et éthique pour les consommateurs québécois par rapport aux grandes plateformes établies.»
Lors du RDV 2021 coopération + mutualité, les Coopératives Eva (Montréal) et Fairbnb (Europe) viendront partager leur expérience et partager leur vision, dans le cadre d’une grande conférence et d’une table de discussion.
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