L’institution financière est la seule au service exclusivement de l’économie sociale. Elle détient une expertise spécialisée mise à la disposition des coopératives. Elle veut fortifier la coopération qui est une manière moderne d’entreprendre, un outil puissant au service des communautés. Elle permet de reprendre possession de certains biens collectifs parfois délaissés par l’économie privée.
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«Nous sommes des partenaires de premières lignes, nous sommes un support pour les coopératives naissantes ou en développement à la recherche d’un modèle d’affaires ou d’un montage financier. Nous ne disons pas simplement oui ou non, mais nous accompagnons les projets et cherchons des solutions pour les compléter», précise Janek Thibault. La caisse d’économie solidaire Desjardins est fière de présenter des coopératives qui démontrent que le modèle coopératif n’est pas lié à un seul domaine ou à une seule région.
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Ancrage: Ensemble, contribuons à votre bien-être
Ancrage est une coopérative de psychologue installée dans le quartier Villeray à Montréal. Fondée en 2020 par deux psychologues et une gestionnaire, elle est la première du genre au Québec. En se fondant sur des valeurs comme la confiance, l’esprit d’équipe, l’engagement et la stabilité, elle offre aux adultes, aux adolescents, aux enfants et aux parents des services spécialisés et un accompagnement de qualité.
«Notre travail en clinique privée ne nous satisfaisait plus. Le peu de droits de regard sur nos patients, nos conditions de travail ne comblait pas nos attentes. C’est pourquoi avec ma collègue Caroline Mouries et une gestionnaire, Sophie Jarlet, nous avons cherché une autre voie. Nous voulions sortir du bureau, aller à la rencontre de la communauté», commence Émilie Bedel, cofondatrice d’Ancrage.
Après quelques recherches, le modèle de la coopérative, inconnue jusqu’alors des fondatrices, s’est imposé comme une évidence. En mettant les employés au centre de la gestion de l’entreprise, les valeurs recherchées et surtout la transparence pouvaient s’épanouir pleinement. Il a fallu ensuite convaincre l’ordre des psychologues de la pertinence de la démarche. Le statut juridique de la coopérative était ignoré de ce milieu. Il est accepté aujourd’hui et d’autres équipes pourraient s’en inspirer.
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CETAM: le pouvoir de mieux vous servir
Si le modèle d’affaires coopératif permet l’implication de ses coopérateurs, cela s’avère encore plus vrai dans une coopérative du domaine préhospitalier comme la CETAM. Le chef de file des soins préhospitaliers d’urgence, se positionne ainsi depuis plusieurs années grâce à son savoir-faire, sa crédibilité, la mobilisation de ses membres et la saine gestion de ses avoirs. C’est ainsi que 440 membres, dont 420 paramédics, prennent la décision ensemble de s’offrir de meilleures conditions de travail, des outils technologiques à la fine pointe et d’investir dans des projets novateurs afin de convaincre le gouvernement de la nécessité de services tels la paramédecine communautaire et les soins avancés.
«Nous avons la prétention d’être une coopérative atypique. Des paramédics passionnés qui veulent constamment améliorer le service à la population, faire connaître le plus beau, même si parfois très dur, métier du monde et améliorer leurs conditions de travail.» mentionne Janie Gagnon, coordinatrice communications et marketing RH à la CETAM. Si la crise sanitaire a pu se vivre jusqu’ici sans mesures d’urgence, la gestion coopérative a aussi permis de trouver diverses solutions locales au manque d’équipements de protection individuelle et inspire ainsi le domaine des soins préhospitaliers.
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Méduse: une coopérative au service de l’art
Née de l’idée de regrouper dix organismes culturels, Méduse est reconnue aujourd’hui comme un pôle majeur de production et de diffusion de l’art contemporain au Canada. Elle propose, depuis la fondation de la coopérative
en 1993, des espaces de recherche et de création hautement équipés, des services artistiques professionnels, des résidences artistiques, des activités de formation et de diffusion.
Ses activités d’accueil d’artistes en résidence et ses projets d’échanges à l’étranger en font un acteur majeur du rayonnement national et international du Québec à l’étranger. Depuis décembre 2020, la coopérative a entrepris d’importants travaux dans ces locaux de la côte d’Abraham afin de rénover et d’améliorer les espaces et les équipements à disposition des artistes et des organismes membres.
Un investissement de plus de 6 millions de dollars a été rendu possible par des aides des différents paliers de gouvernement, d’un emprunt de la coopérative et de dons, dont plus de 12 000$ de la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Afin de fêter en grande pompe la fin des travaux, un événement d’envergure organisé par la coopérative sera proposé au public pour le mois d’octobre 2021.
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RAPPEL: des plans d’eau attrayants et en santé
Né en 1997, le Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des bassins versants (RAPPEL) a pris le statut de coopérative de solidarité en 2015. Aujourd’hui, le RAPPEL regroupe plus de 225 membres engagés dans la protection de l’eau. Au fil des ans, l’équipe professionnelle a développé une solide expertise en gestion de l’eau afin de soutenir ses membres dans la protection des lacs, cours d’eau et milieux humides du Québec.
L’exemple de la lutte contre le myriophylle à épis illustre bien la philosophie du RAPPEL. Ses experts sont sans cesse à la recherche de mesures novatrices et adaptées aux conditions locales pour combattre cette plante aquatique envahissante. Barge conçue sur mesure, drone aquatique, «aspiriophylle»… Le RAPPEL travaille avec des partenaires universitaires pour élaborer différentes solutions pragmatiques et efficaces.
La coopérative élabore aussi des outils didactiques afin de poursuivre la sensibilisation et la formation de ses membres. Actif en premier lieu en Estrie, le RAPPEL a aujourd’hui élargi son champ d’action au reste du Québec. L’objectif est de réunir les associations de riverains et les municipalités au sein d’un regroupement national afin de partager les compétences et les expertises au bénéfice de tous.
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Coopérative La Siembra: semer les graines du changement
Si le nom de la coopérative La Siembra veut dire semence, le nom sous lequel sont distribués leurs produits, Camino, signifie chemin. Ces noms espagnols évoquent d’une part les
pays producteurs du sud, Pérou, République dominicaine et Paraguay, pour les principaux et d’autre part la philosophie de la coopérative qui veut semer le changement en rapprochant les producteurs et les consommateurs.
«L’idée est partie de trois jeunes, qui en 1999, voulaient lutter contre les inégalités causées par le commerce alimentaire entre le Nord et le Sud. À l’époque, le commerce équitable n’existait que pour le café. Cherchant un produit qui parlerait plus aux générations futures, ils se sont intéressés au chocolat. Tout a débuté avec du chocolat chaud», lance Mélanie Broguet.
La responsable du marketing et du développement de nouveaux produits précise que Camino propose aujourd’hui trois gammes de produits équitables et biologiques (tablettes de chocolat, produits à cuisiner et chocolats chauds) qui sont disponibles dans près de 3500 points de vente au Canada (April et Rachelle Béry entre autres au Québec) et sur leur boutique en ligne. La coopérative démontre ainsi que le modèle d’affaires profite à toute la communauté, des producteurs aux consommateurs.
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Coop BIZZ: pour une alimentation saine et locale
«Notre épicerie est basée sur des produits bios et locaux, mais elle comporte aussi un volet santé naturelle. C’est important pour nous, car ça fait partie d’un tout. Nous voulons aussi contribuer à la santé collective », explique Guylaine Pelletier. La Coop BIZZ veut rendre accessible des produits alimentaires de qualité, biologiques, régionaux, frais et sains.
L’idée de cette coopérative est née en novembre 2019 lorsque l’épicerie de quartier qui portait le même nom annonça sa fermeture. Pour quelques habitués, l’idée de perdre ce lieu était inacceptable. Ils ont alors travaillé rapidement pour créer une solution de rechange. «L’idée d’une coopérative s’est imposée immédiatement et, grâce à une population engagée, il a été facile de mettre des forces ensemble», ajoute Guylaine Pelletier.
En une année, le financement était trouvé, grâce à l’appui de partenaire de première ligne comme la Caisse d’économie sociale Desjardins. L’épicerie put rouvrir en décembre 2020. Composée de membres autant producteurs, que transformateurs, que clients, mais aussi des travailleurs, BIZZ coop se veut un exemple qui démontre que l’alimentation saine peut-être maîtrisée localement d’un bout à l’autre de la chaîne.
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COOPSCO: au service de l’éducation et de la culture
«Nous sommes souvent la première coopérative avec qui un jeune fait affaire et à laquelle il participe », commente Mathieu Thériault, directeur marketing et mise en marché chez COOPSCO. En effet, depuis les années quarante, de nombreuses coopératives ont vu le jour en milieu scolaire afin de contribuer au développement et au succès de leurs membres par leur proximité et leur offre complémentaire à leur mission pédagogique.
Depuis 1983, la Fédération québécoise des coopératives en milieu scolaire (FQCMS) est l’organisme provincial qui représente les 60 coopératives membres de COOPSCO. Celles-ci opèrent près de 90 établissements, des librairies scolaires, des services alimentaires et des magasins offrant une foule de produits utiles à la vie étudiante. En participant aux conseils d’administration, de nombreux jeunes s’initient à la gestion d’entreprises importantes. Ces coopératives sont donc aussi un outil pédagogique crucial.
Pour compléter ces services, COOPSCO a fait l’acquisition des Éditions La Presse en 2020, alors qu’elle possédait le Groupe Fides depuis 2010. «Nous sommes donc devenus un acteur incontournable du secteur du livre, tant du côté de la création de contenu que dans la commercialisation en librairie», ajoute Mathieu Thériault.
Dialoguer sur la reprise d’entreprises privées: une occasion pour votre coop
Selon le Centre de transfert d’entreprise du Québec, il y a un potentiel de 15 000 entreprises à vendre d’ici 2022. Pour une coopérative, racheter une entreprise peut être une option intéressante. Stabiliser ou combler sa main-d’oeuvre. Consolider ou compléter sa mission d’impact social. C’est aussi une possibilité pour des travailleurs. Reprendre collectivement, sous forme de coopérative, l’entreprise afin d’en assurer la pérennité et maintenir la vitalité d’une région ou d’un quartier.
Pour l’heure, les reprises d’entreprises privées par des entreprises collectives se font principalement en cas de faillite. Conserver des emplois ou des services dans des quartiers ou des régions. La Caisse d’économie solidaire Desjardins a relevé le défi de réunir les conditions gagnantes pour que ces organisations continuent à répondre aux besoins de la population. C’est le cas du groupe Capitales Média qu’ont repris ses employés en créant la Coopérative nationale de l’information indépendante. Ce groupe de presse coopératif, assure la survie de leurs six quotidiens régionaux (Le Soleil, Le Quotidien, Le Nouvelliste, La Tribune, La Voix de l’Est et Le Droit). Au Saguenay, la coopérative BIZZ est née, quant à elle, grâce à ses membres qui se sont regroupés pour éviter la fermeture d’une épicerie de produits naturels à Chicoutimi.
Pourquoi partir de zéro?
Garderies, traiteurs, librairies, micro-brasseries ou épiceries, de nombreux secteurs d’activités sont propices aux rachats d’entreprises privées en vue de les transformer en entreprises collectives. Pour en savoir plus, Janek Thibault répondra à vos questions le 31 août à la conférence de Novae sur la finance durable. Nous avons quelques billets à offrir.
Consultez la version électronique intégrale de note cahier spécial.