L’événement a pour objectif de soutenir la lutte contre le racisme et la discrimination envers les Premières Nations et les Inuits et vise aussi à souligner la mémoire de Joyce Echaquan ainsi que celle des enfants autochtones disparus dans les pensionnats.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/54Z3R2GH7BFHBCPGZZF6PPGU6M.jpg)
Réunis sur la plage du bas des Forges, les supporteurs étaient nombreux pour démontrer leur appui à la cause et aux athlètes qui ont effectué le trajet en canot.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/6X2M7Y7BPJC5NE57OPQEQTK2OI.jpg)
«C’est grandiose. Ce n’est pas tout le monde qui va faire ça, qui peut faire ça», soulignait Thérèse Ottawa, impressionnée par le défi que relevaient les participants.
André Hayes, qui a souligné avoir travaillé avec des membres de la nation pendant plusieurs années, trouvait important de soutenir leurs démarches pour une meilleure justice sociale.
«Je suis d’accord avec leurs procédures. Ils méritent le respect. Ils ne méritent pas de vivre du racisme. Ils ont tout mon appui», a-t-il mentionné.
Pour Thérèse Niquay, le parcours effectué par les différentes équipes de canotiers signifie beaucoup.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/TPZ4KLT335H2NPDAXPKXRHXJZM.jpg)
«La rivière Saint-Maurice, elle veut dire beaucoup pour moi. Je viens aussi parce que, comme mère, mes enfants ont dû combattre le racisme, notamment à l’école. Quand c’était le temps de trouver un logement, par exemple, on subissait de la discrimination. Il a toujours fallu se battre pour faire notre place, une place qu’on apprend à reprendre», confie-t-elle.
Laurianne Petiquay, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de La Tuque abondait dans le même sens.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/OWBCC62E5NBIDNJ3AF5D7RF3PI.jpg)
«Le message porté par le groupe est formidable. Ils se battent pour de meilleures conditions et une meilleure qualité de vie. Ça représente l’essence de notre mission au Centre d’amitié autochtone.»
Sa collègue de Trois-Rivières, Maude Flamand, a salué le courage des participants, tout en concédant qu’il s’agit d’un bon moment pour se faire entendre de la population.
«Je crois qu’il y a une plus grande ouverture chez les gens depuis l’histoire de Joyce Echaquan. On sent qu’ils veulent faire attention à ce qu’ils font et à la manière dont ils disent les choses», exprime celle qui est directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières.
Mélissa Quoquochi, participante de l’événement, a précisé qu’il s’agit de bien plus qu’une activité physique exigeante.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/NNOZU75AENDZXHEQ7EMMONBD7E.jpg)
«C’est sûr qu’au début, c’était difficile, mais quand tu trouves ton rythme, ça se passe bien. On est bien entourés, il y a un esprit de famille. Ma grand-mère est une survivante des pensionnats autochtones. Pour moi, c’est un défi personnel et une façon de retrouver mes racines.»
À l’inverse, pour Paul Niquay, 81 ans, les cours d’eau n’ont plus de secrets.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/VEQUJU76PNFEJLU6KVDRPS2F2E.jpg)
«Ça a bien été, je me sentais comme avant, dans ce que j’ai vécu. Je suis habitué. C’était important pour moi de le faire pour les autres et pour les jeunes», a-t-il affirmé, fier de son exploit.
La députée Marie-Louise Tardif s'était installée dans son canot pour l'occasion, effectuant une partie du trajet, soit la portion Shawinigan - Trois-Rivières.
«Je suis ici pour leur donner mon appui et pour la signification du geste. Ça touche tout le monde. Ce qu'ils font, c'est pour le monde entier, aussi», a-t-elle partagé.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/XCJM37R65ZDEXPVX6A276R3HVM.jpg)
L’activité s’est terminée en queue de poisson pour une équipe qui a chaviré, mais cette dernière était confiante de pouvoir reprendre le collier dans quelques heures, pour effectuer le dernier droit du trajet, à Québec, et ainsi clore l’impressionnant périple de 13 jours.
Les responsables de l’événement ont indiqué qu’un aîné prendra part à l’aventure et que son expérience sera d’une grande utilité pour les canoteurs. Le voyage, qui devrait durer près de deux semaines, se terminera devant l’Assemblée nationale le 5 août. À cet endroit, les participants vont livrer un message d’espoir et de solidarité envers la lutte contre le racisme. Les organisateurs qui ont mis en œuvre l’Expédition des grands aventuriers, il y a plusieurs années, tenaient cette année à rendre hommage aux victimes des Premières Nations qui ont vécu des injustices et des drames douloureux.
«Initialement nous avons créé cet événement afin de faire revivre à nos jeunes et à nos moins jeunes une expérience similaire à ce que nos ancêtres vivaient lorsqu’ils parcouraient le Nitaskinan. Une époque où la vie nous amenait, à force de bras, d’entraide et de courage, à lutter contre les éléments pour avancer. Mais cette année, avec tout ce que nous avons vécu collectivement en tant que Premières Nations, nous voulions également affirmer notre solidarité envers la lutte aux inégalités et aux injustices», a affirmé l’une des organisatrices de l’expédition, Lisanne Petiquay.
Le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) a aussi annoncé son soutien financier et sa participation à l’Expédition des grands aventuriers. Le CNA permettra à des jeunes Atikamekws, sous la responsabilité des Services sociaux Atikamekw Onikam, de prendre part à l’expédition.
Le grand chef Constant Awashish fera d’ailleurs une partie du trajet avec les participants. Il tenait à souligner le travail des organisateurs et le courage des participants de cette aventure qui sera remplie de défis.
«Nos ancêtres ont parcouru le Nistakinan depuis des temps immémoriaux, et de voir des jeunes se donner comme objectif le défi de suivre le même chemin est très inspirant et me rend particulièrement fier. Je suis aussi très reconnaissant de voir nos gens organiser ce genre d’événement pour les jeunes. Je tiens à souligner leur leadership et leur esprit d’engagement. C’est ce genre d’esprit qui permettra à notre nation d’aller de l’avant et de progresser. J’ai bien hâte de pagayer à leurs côtés», a déclaré le grand chef Constant Awashish.