Au total, c’est entre 200 et 250 chambres qui ont été traitées par les Trifluviens en plus des ascenseurs et des espaces communs. C’est donc pour cette raison qu’ils sont arrivés dès le 4 juillet, soit 19 jours avant le début des compétitions. Selon leur échéancier, leur travail devrait être terminé juste à temps, ce qui permettra de diminuer de 80% à 90% la présence bactérienne sur les surfaces.
«Nous appliquons un produit sur les surfaces qui donne une protection antibactérienne qui peut durer jusqu’à un an. C’est le traitement que nous sommes venus faire en amont des compétitions. Ce n’est qu’une portion de notre service. Nous nous occupons de toute la gestion sanitaire. Nous validons les mesures déjà en place. Nous prenons notamment des cultures bactériennes à différents endroits et moments durant la journée afin de voir s’il y a des moments problématiques», a expliqué Massie.
Grâce à ces méthodes, Proaxion peut déterminer s’il est nécessaire d’ajouter des rondes d’entretien ménager ou de désinfection ponctuelle. Leur but est donc de déposer des recommandations au Comité olympique canadien pour ajuster leurs mesures.
C’est en 2017 que Proaxion a débuté sa collaboration avec le Comité olympique canadien. À l’époque, la toute nouvelle entreprise trifluvienne ne comptait qu’une poignée d’employés, mais les dirigeants de l’organisation ont rapidement été charmés par le potentiel de Proaxion.
«Pour commencer, nous nous sommes lancés dans la désinfection électrostatique. Nous étions un peu les pionniers dans ce domaine. Cette technologie permet de désinfecter de grands espaces en très peu de temps. Ça n’a pas réponse à tout, mais ça permet de nettoyer de grands endroits rapidement. Nous venons jumeler ça avec d’autres mesures, comme la désinfection mécanique. Donc, quand nous avons proposé ça au Comité olympique canadien, ils ont adoré ça. Nous avons ensuite formé une équipe à eux pour qu’elle puisse aller sur des sites.»
Encore à ce jour, le Canada est le seul pays à opter pour une telle approche sanitaire afin de s’assurer du bien-être de ses athlètes de haut niveau. Par exemple, aux Jeux olympiques de Pyeongchang de 2018, ce sont les équipements de Proaxion qui ont été utilisés. «Le Canada est drôlement en avance sur les autres! Il n’y a personne qui va faire des cultures bactériennes tous les jours. Les États-Unis ou la Grande-Bretagne n’ont pas ça. Le Comité olympique canadien met la barre vraiment haute en comparaison aux autres nations. Il était très emballé quand nous leur avons présenté ça la première fois. Nous venons en complément aux excellentes mesures déjà en place.»
La petite entreprise qui comptait jadis que quatre employés compte désormais 14 franchises avec 220 employés uniquement en Mauricie. Si l’expansion de Proaxion est bien enclenchée, Massie est bien conscient que cette carte de visite qu’ils laisseront à Tokyo sera salutaire pour la santé de leur entreprise. «Nous allons profiter beaucoup plus de cette vitrine. Selon notre vision des choses, si c’est bon pour le Comité olympique canadien, ça sera bon pour les entreprises. Par exemple, nous venons de faire la gestion sanitaire du FestiVoix. Nous avons beaucoup de mandats qui se profilent à l’horizon.»
Pas le droit de visiter
Il y a quelques jours, le gouvernement japonais a pris la décision de déclarer l’état d’urgence sanitaire en raison d’une recrudescence des cas de COVID-19. Cela a donc pour effet de limiter passablement les options des entrepreneurs québécois afin de découvrir les charmes de Tokyo. À part se rendre sur le village olympique pour accomplir leur travail, ils n’ont pas le droit de sortir de leur chambre d’hôtel pour visiter les charmes de la capitale nippone. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est de passer des commandes via Uber Eats.
«Nous dormons dans un hôtel à l’extérieur du village olympique. Nous y allons pour faire notre travail, mais c’est tout. Quand nous revenons à notre chambre, nous ne pouvons que commander de la nourriture. Nous ne pouvons pas visiter. C’est le bout un peu dommage, car nous aurions aimé pouvoir découvrir l’endroit. […] Il faut comprendre que le peuple japonais est très respectueux des mesures. Bien qu’il y a 126 millions d’habitants au pays, ils ont déclaré l’état d’urgence quand ils ont dépassé les 1000 cas de COVID-19. Simplement à Tokyo, une ville de 36 millions d’habitants, il y a 200 cas et c’est la panique. C’est un autre monde.»
Massie note que l’ambiance sur le territoire olympique est extraordinaire avec l’effervescence qui grimpe de jour en jour avec l’arrivée des athlètes. «C’est un peu un rêve de petit gars pour voir comment ça se passe! Pour nous, c’est assez fou!»
Massie et Picard demeureront sur place jusqu’au 15 juillet tandis que leur technicien restera au Japon pour l’entièreté des Jeux olympiques et paralympiques.