«Ce n’est pas dans les plans. Hier (mardi), il y a eu une rencontre des recteurs et des rectrices des universités canadiennes qui se poursuit aujourd’hui et ça a été discuté. Je pense qu’il n’y a pas de recteur ou de rectrice qui, à ce jour, va dire qu’on exige un passeport», indique le recteur qui était le conférencier invité des Grands déjeuners d’affaires Cogeco de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières, mercredi matin.
«On incite les personnes à se faire vacciner. Si le gouvernement vient avec une idée de passeport et bien, on est une organisation comme une autre, mais pour nous, avant tout, la vaccination est libre. Si le gouvernement l’exige, on fera le débat avec lui», dit-il.
«On peut choisir de se faire vacciner ou non, mais clairement, on invite tout le monde, nos étudiants, nos employés à se faire vacciner cet été pour qu’ils arrivent immunisés en septembre», dit-il, en espérant ainsi assurer «la stabilité de l’offre de cours».
«Allez vous faire vacciner, c’est important», plaide le recteur. «C’est une manière de redonner à la société autour et de protéger les gens», ajoute-t-il en précisant qu’il a été vacciné samedi dernier.
Le recteur prévoit une rentrée accompagnée de mesures sanitaires malgré tout, notamment le respect d’une distanciation d’un mètre et le port du masque.
«L’Université est avant tout un lieu de rencontre. On veut ramener les étudiants. On veut ramener les professeurs et les chercheurs sur le campus pour qu’ils puissent se rencontrer», dit-il. C’est une question de synergie qui permet de créer et de réaliser de nouveaux projets», fait-il valoir. D’autant plus que «les enjeux sont souvent interdisciplinaires».
Depuis un ou deux mois, l’UQTR est à planifier le retour en présentiel avec «toute une série de précautions». «L’ensemble des professeurs, des programmes et des départements travaillent présentement à essayer de structurer comment l’enseignement se fera. On veut une situation qui est stable», dit-il.
Le recteur prévoit qu’une «partie du télétravail va rester. Ces rencontres en Zoom ont un intérêt. Nous sommes une Université très dispersée. On couvre un grand territoire. On a un campus à Québec. On vient d’annoncer un campus à l’Assomption. On a un campus à Drummondville qui sera bientôt saturé et on a le campus de Trois-Rivières aussi», rappelle-t-il.
C’est sous forme d’une entrevue réalisée par le président de la CCI3R, Jean Pellerin, que le recteur Blanchette est venu exposer sa vision de l’Université dont il dirigera la destinée pour les quatre prochaines années.
M. Blanchette a notamment souligné que le projet d’édifice en plein centre-ville de Trois-Rivières, où seront réunis cinq groupes de recherche qui travaillent tous sur les questions de l’environnement, mijote depuis environ trois ans à l’UQTR.
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Il provient «d’un besoin qu’on a identifié», dit-il. Cette idée «est d’autant plus intéressante qu’elle désenclave», estime-t-il. Le recteur prévoit que cet endroit sera un véritable joyau puisqu’on continuera à y mener des recherches très d’actualité en matière d’hydrogène énergétique notamment.
Des retombées pour la région
Christian Blanchette a souligné les retombées, pour la région, des recherches qui se font à l’UQTR et du transfert des connaissances qui viennent de la recherche directement vers les entreprises. Il cite notamment l’aide qu’apporte le Loricorps à la population ou encore l’apport aux entreprises de l’Institut de recherche sur les PME.
L’UQTR travaille aussi avec des agriculteurs pour les aider à mieux gérer leurs productions autour du lac Saint-Pierre. Elle s’intéresse aussi en santé mentale. On la voit également à l’oeuvre par ses PICOM (projets d’interventions communautaires) qui touchent notamment Moisson Mauricie.
Les stages des étudiants en entreprise sont également «une manière d’élargir l’impact de l’Université», fait-il valoir. «Nous avons le seul doctorat en tourisme et loisirs au monde», souligne-t-il au passage.
«On m’en voudrait de ne pas mentionner que nous avons des cliniques», ajoute-t-il, où le public peut avoir accès à des soins de santé divers. L’UQTR, «de plus d’une manière, a un impact sur la société», résume-t-il.
Le recteur s’intéresse de près à la notion de Ville universitaire. «Ce que je cherche à comprendre, c’est jusqu’où les maillages entre l’Université et la ville peuvent aller. Est-ce que c’est simplement le développement durable? Est-ce que c’est la ville intelligente? Les rencontres que j’aurai au cours des deux ou trois mois avec les rectrices et les recteurs du Québec et du Canada vont me permettre d’essayer de comprendre comment ils ont inséré leur université dans leur région. En Abitibi, il s’est fait beaucoup de travail avec les Premières Nations. À Moncton, ils sont devenus la voix propre des Acadiens. Le centre-ville de Vancouver a été complètement transformé par l’Université Simon Fraser qui a vraiment travaillé avec les groupes communautaires», illustre-t-il.
«Je découvre comment l’UQTR et ses milieux sont déjà maillés d’une manière importante et personne ne s’en rend compte, même pas à l’UQTR», s’étonne celui qui «arrive avec un regard externe», donc tout neuf, sur l’institution.
«L’UQTR est un petit joyau du monde universitaire qui est méconnu», s’enthousiasme le nouveau recteur.
«Les recherches qui se font à l’UQTR cette année influencent les entreprises l’année suivante», constate M. Blanchette. Dans le volet développement durable, l’UQTR peut aussi avoir un impact, analyse le recteur.
Ce dernier souligne que 20 % des gens de 25 à 65 ans, en Mauricie, ont un diplôme universitaire, alors qu’à Montréal, c’est 30 %. Dans la tranche d’âge de 25 à 45 ans, dans la région montréalaise, c’est 40 %, mentionne le recteur. Montréal, au niveau économique, s’appuie beaucoup sur les diplômés universitaires.
M. Blanchette souligne que 60 % des étudiants de l’UQTR sont des étudiants universitaires de première génération.
La Mauricie est passée de 16 % à 20 % de diplômés universitaires en 5 ans. «C’est majeur comme transformation, mais Lanaudière et le Centre-du-Québec sont encore autour de 12 % et «ils font la même transition économique qu’on fait à Trois-Rivières. On doit viser ces 30% », plaide-t-il, car «un indicateur de la santé économique, c’est le taux de diplômés universitaires», explique le recteur.
L’UQTR entend donc projeter son regard sur les 30 prochaines années pour s’assurer de répondre aux besoins, explique-t-il, et à entendre le recteur mardi matin, les membres de la CCI3R ont pu constater que ce ne sont pas les idées et les projets qui manquent.