Au printemps 2020, en pleine pandémie, alors que les érables coulaient abondamment, les équipes des entreprises spécialisées dans sa transformation travaillaient d’arrache-pied à préparer, à emballer et à commercialiser les bouteilles de sirop d’érable qui étaient destinées aux quatre coins de la planète.
C’est que les Québécois n’étaient pas les seuls à cuisiner davantage. La demande pour le sirop d’érable a grimpé en flèche non seulement au Québec, mais aussi dans les autres marchés, principalement aux États-Unis, en Europe et au Japon.
Selon le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE), l’ensemble des exportations a enregistré en 2020 un bond spectaculaire de 20,9%, par rapport à l’année précédente. Cette année record a fait augmenter la moyenne annuelle des exportations sur dix ans à près de 7%.
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Un savoir-faire québécois
Peu connues du grand public, les entreprises québécoises qui en font la transformation et l’exportation sont de véritables ambassadrices du sirop d’érable à l’international, soutient le CIE.
«Les transformateurs sont un joyau de l’industrie alimentaire, soutient le directeur général, Daniel Dufour. Par leurs démarches et leurs actions concertées, ces entreprises québécoises permettent de faire connaître notre produit emblématique à travers le monde.»
Ces quelque 25 entreprises exportatrices québécoises créent plus de 1000 emplois directs, dont plusieurs postes sont directement liés à la recherche et l’innovation, afin de développer de nouveaux produits et marchés.
Parmi elles, la coopérative Citadelle est une pionnière dans l’industrie. Depuis près d’un siècle, elle regroupe des producteurs et vend leur sirop sur les tablettes des supermarchés, ici et ailleurs. Elle est aujourd’hui présente dans 48 pays, lance fièrement le directeur des affaires coopératives, Rick Lavergne.
Basée à Plessisville, Citadelle fait aussi le commerce et la promotion des produits de canneberge et de miel québécois. «Ce qui nous permet d’employer 300 personnes à l’année», d’ajouter M. Lavergne.
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Développer de nouveaux marchés
Avec ses quatre usines de transformation, dont trois sont situées au Québec, la Corporation des Produits de l’Érable (Maple Treat Corp.) emploie plus de 250 personnes. Elle est constamment à développer de nouveaux marchés, indique le directeur général Louis Turenne.
«Durant la dernière année, nous avons poursuivi notre développement, en participant à des marchés virtuels et en faisant toujours connaître nos produits par le biais de notre vaste réseau de détaillants, d’importateurs et de distributeurs situés dans 52 pays.»
Une forte demande pour le sirop bio
Le sirop certifié biologique du Québec fait actuellement sensation en Europe et c’est pourquoi l’entreprise Érablières des Alleghanys a misé sur le créneau biologique dès le départ il y a plus de 25 ans.
Située à Saint-Pacôme, l’entreprise familiale exporte ses produits outre-mer, avec une offre diversifiée de bouteilles attrayantes destinées aux différents marchés. «Les consommateurs ont des préférences de goût selon leurs habitudes alimentaires et leur culture», indique Marie-Pier Lalli, d’Érablières des Alleghanys. Toutes les catégories de sirops d’érable sont distribuées, allant du sirop doré au goût délicat jusqu’au très foncé au goût prononcé.
C’est que l’industrie de l’érable est en constante évolution, soutient Mme Lalli. «Notre usine de transformation a pris le virage technologique, permettant une cadence de production élevée pour être en mesure de répondre à la demande mondiale croissante et de respecter les plus hauts standards de qualité à l’international.»
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Changer les habitudes de consommation
Populaire et polyvalent, le sirop d’érable a de nombreux bénéfices pour la santé et autant d’utilités en cuisine. «Les chefs utilisent le sirop d’érable dans leurs recettes comme sucrant naturel. Ce n’est plus simplement un sirop pour les crêpes du dimanche matin», martèle le directeur général du CIE, Daniel Dufour. En plus du sirop, les entreprises québécoises exportent aussi du sucre d’érable granulé et des flocons d’érable.
L’année 2021 sera-t-elle aussi prospère pour ces entreprises? Difficile de le prévoir à ce moment-ci de l’année et, malgré un certain optimisme, plusieurs facteurs externes (comme la conjoncture économique, les taux de change, les conditions sanitaires et les défis liés à la chaîne logistique) peuvent influencer la progression des ventes. Chose certaine, les érables coulent actuellement comme à chaque printemps et l’eau recueillie sera transformée en sirop pour le plus grand bonheur de tous et toutes, de l’érablière à la table!
Voir la vidéo sur À table Québec!
Rédaction: Annie Lafrance