Au lieu de pouvoir serrer dans ses bras parents et amis venus lui rendre hommage, c’est de l’intérieur de la résidence Avellin-Dalcourt, par une fenêtre du deuxième étage, qu’elle a salué de la main tous les gens qui, sous un soleil radieux aux airs de printemps, agitaient ballons et pancartes pour souligner cet anniversaire exceptionnel tout en respectant les mesures sanitaires qui s’imposent.
On avait fait venir, pour l’occasion, une plateforme élévatrice industrielle de Location CDA à partir de laquelle, par petits groupes, les proches de la dame étaient hissés à tour de rôle vis-à-vis sa fenêtre.
Un peu plus d’un mois après la naissance de la petite Marie-Anne, le célèbre paquebot Titanic coulait dans les eaux glaciales de l’Atlantique Nord. Un tout autre destin attendait toutefois ce poupon.
Marie-Anne Lacombe, née le 10 mars 1912, s’est montrée insubmersible en survivant à la Première Guerre mondiale de 1914-18 de même qu’à la Seconde Guerre mondiale de 1939-45 et aux grandes difficultés engendrées par la Grande Dépression des années 1930.
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Arrivée au monde la même année que le célèbre danseur et comédien américain Gene Kelly, Marie-Anne Lacombe, originaire de Saint-Édouard-de-Maskinongé, aura connu la première transmission publique de la télévision, en 1926 en Écosse.
La vénérable doyenne aura élevé sept enfants, dont au moins un semble avoir hérité de ses gènes d’endurance et de longévité. Son fils aîné, Claude, aujourd’hui âgé de 84 ans, exerce en effet son métier de coiffeur depuis 65 ans et part de Montréal chaque week-end pour venir coiffer les quelques fidèles clients qui lui restent à Louiseville.
Le maire de la ville, Yvon Deshaies, est évidemment très fier de compter Mme Lacombe-Doucet parmi ses citoyens.
Il était d’ailleurs de la petite fête, mardi. «Elle a 44 ans de plus que moi», souligne le magistrat de 65 ans qui avoue ne pas tenir du tout à atteindre un si grand âge, à moins d’être en pleine capacité de ses moyens, comme c’est toujours le cas pour Mme Lacombe-Doucet. La dame vivait encore dans sa maison avec un de ses fils il y a à peine un an. Elle vit maintenant à la résidence Avellin-Dalcourt.
«Je l’ai connue quand j’avais 8 ans», raconte le maire, car «Mme Doucet et son mari faisaient une patinoire dans leur cour», ce qui attirait les enfants du voisinage, comme le jeune Yvon Deshaies qui venait jouer avec un autre de ses fils qui n’avait qu’un an de plus que lui.
Lors du Recensement de 2017, 8230 personnes étaient âgées de 100 ans et plus au Canada. On comptait cinq femmes pour un homme parmi ces centenaires. Les deux tiers d’entre eux vivaient dans des établissements de soins infirmiers ou dans des résidences pour personnes âgées. Selon Statistique Canada, près de 40 000 personnes seront centenaires d’ici 2051.