«Je l’ai fait avant tout pour foncer, continuer, m’inspirer, me donner tous les outils de mon côté sur lesquels j’ai du contrôle», explique-t-elle.
Évidemment, son idée d’en faire un endroit événementiel a vite été mise sur pause en raison de la crise sanitaire. «J’ai un peu changé ma vision de mon entreprise. Je me suis concentrée vraiment sur mon site web et je reçois des gens sur rendez-vous», précise l’artiste peintre bien connue.
Non seulement a-t-elle renoué avec son pinceau en cours d’année pour peindre tantôt des œuvres abstraites, tantôt des vagues et des inspirations marines, en passant par des visages de femmes, mais Patricia Kramer a aussi lancé une collection de vêtements, imprimés de ses créations, en fin d’année.
«Quand la pandémie est arrivée, je n’étais tellement pas inspirée. Je voyais les gens mourir et je ne voyais pas ce que je faisais avec mes pinceaux. J’ai commencé à faire des masques, j’ai sorti ma machine à coudre, ayant été en mode. Par après, j’ai trouvé une entreprise à Montréal qui peut produire de manière écoresponsable, avec l’exclusivité de l’impression de mes œuvres», fait-elle savoir.
Car celle-ci est diplômée de l’UQTR en arts plastiques et du Collège Lasalle en dessin de mode. La lauréate du prix Pythagore 2021 de l’UQTR, dans la catégorie Arts et Sciences humaines, exerce son métier depuis plus de 15 ans.
Ses toiles ont trouvé preneur dans différentes régions du Québec, mais également aux États-Unis, en Europe et dans l’Ouest canadien.
Or, le chemin vers la reconnaissance a exigé d’elle beaucoup de détermination, de persévérance et de résilience. D’origine hollandaise, Patricia Kramer émigre au Québec, à Trois-Rivières en 1984. Elle ne parle alors aucun mot de français. Dix ans plus tard, elle entreprend sa formation artistique à l’UQTR au sein d’un milieu inspirant qui, dès le départ, lui transmet un savoir de qualité, complet et diversifié.
Elle amorce sa carrière, en 1997, à Montréal, comme dessinatrice de tricot chez Rue de la Maille, avec des clients comme MEXX, Historia, Philippe Dubuc et bien d’autres noms connus du milieu de la mode. Quelques années plus tard, son élan artistique la dirige vers une autre passion : la confection de lampes en acier plié à froid. L’unicité des lampes de Patricia Kramer réside dans leurs abat-jours peints à la main.
C’est lorsqu’un client lui fait la demande de peindre sur toiles ce qu’elle réalise déjà sur les abat-jours que s’allume l’étincelle de départ. À partir de ce moment, la voie à suivre se précise. Patricia Kramer reçoit la dose de confiance qu’elle a besoin pour créer des œuvres uniques sur toiles et entrevoit pour la première fois la possibilité d’en vivre.
Les premières années ne sont pas faciles alors qu’elle enchaîne plusieurs boulots à temps partiel tout en prenant soin seule de son fils en bas âge, un contexte qui ne lui permet pas de développer pleinement son art et son talent.
C’est pourquoi en 2010, de retour à Trois-Rivières, elle prend la plus grande décision de sa vie, soit celle de se consacrer à 100 % à son art. L’artiste passe des soirées et des nuits à peindre, perfectionnant sans cesse son style et sa technique. Son objectif est d’y exceller. Pas de plan B. L’intérêt du public pour son art s’intensifie alors que ses œuvres sont présentes dans plusieurs galeries au Québec et diffusées lors de différentes expositions et autres événements artistiques.
En 2015, elle établit un partenariat avec l’hôtel Delta de Trois-Rivières afin de mettre en place une exposition permanente d’une quarantaine de ses œuvres. Elle propose également d’y peindre sur place tous les mercredis afin de partager sa passion et initier un contact direct avec les amateurs d’art, éventuellement, avec sa clientèle.
Elle profite du réaménagement de l’hôtel pour proposer ses œuvres afin de meubler ses chambres. Son projet est accepté et elle obtient alors un contrat sans précédent en réalisant 280 œuvres à la main, en séries limitées.
«Mon art représente pour moi la liberté. Comme artiste, je suis libre de créer de la beauté pour les autres. C’est ce que j’ai de mieux à offrir», a-t-elle conclu.
Atelier & Galerie Kramer en chiffres
2020: fondation
40: oeuvres