Il s’agit de 16 résidents de la Villa du Parc 2012, sur la rue Corbeil, et de huit autres de la résidence Saint-Pie X, sur le boulevard Laviolette. Ceux-ci seront dirigés vers différentes ressources à la suite de la décision du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec et un accompagnement personnalisé leur sera offert.
En raison d’enjeux de confidentialité, il ne nous a pas été possible de connaître les motifs qui ont mené à cette décision. «On peut cependant dire que la sécurité et la qualité des soins et services étaient compromises à un niveau où des actions étaient nécessaires», soulève l’agente d’information du CIUSSS MCQ, Julie Michaud.
Comme le rôle du CIUSSS face aux résidences privées pour aînés est d’assurer la santé, la sécurité et la protection des résidents, les RPA sont soumis à des normes de certification et des critères à respecter.
«Advenant le cas où on a des préoccupations sur différents éléments, il y a des démarches qui sont enclenchées pour améliorer la situation, explique Julie Michaud. La relocalisation n’est jamais la première étape. On commence toujours par un accompagnement de la ressource et un soutien pour qu’elle respecte les normes pour opérer.»
«Ici, malgré notre soutien, on a noté certaines observations et reçu des informations qui nous ont amenés à faire des actions rapidement pour assurer la protection des résidents», soutient Julie Michaud qui ajoute que le CIUSSS n’en est toutefois pas à retirer la certification des deux RPA à ce moment-ci.
Le Nouvelliste a tenté de joindre les propriétaires pour avoir leur version des faits, mardi soir, mais ceux-ci n’ont pas donné suite à nos demandes d’entrevues. Selon ce que rapportait Radio-Canada Mauricie, qui a passé une partie de la journée sur place, quelques personnes ont parlé de «certains problèmes» ou «d’abus verbal», sans donner plus de détails.
L’artiste trifluvien Jean Beaulieu, qui rend quotidiennement visite à sa mère qui habite la résidence Saint-Pie X, n’a pas l’intention de la déménager d’ici jeudi soir, lui qui est entièrement satisfait des soins qu’elle y reçoit.
Il presse d’ailleurs le CIUSSS de donner les motifs, le nombre de plaintes reçues et les personnes qui ont dénoncé les deux résidences, parce qu’il assure qu’il n’a été témoin d’aucune situation qui pouvait remettre en cause la sécurité ou la qualité des soins.
«Ma mère est comme moi, elle a un franc parlé. S’il y avait eu quelque chose, elle m’aurait dit Jean, il faut que tu me sortes d’ici, soutient-il. Je n’aurais jamais accepté que ma mère soit à une place où moi-même je n’accepterais pas d’être.»
«Une fois, j’arrive et ma mère avait un bleu sur le bras. Je lui ai demandé si elle s’était cognée. Elle m’a dit, c’est une femme qui travaille ici, elle a tassé ma marchette avec son pied et mon bras est resté pris entre la marchette et la table. Cette dame-là a été congédiée en dedans d’une heure, raconte-t-il. Ça prouve à quel point la propriétaire prend soin des résidents.»
«Quand ils disent qu’il y a de l’abus verbal, ils peuvent bien parler fort, ils sont tous sourds! Mais il y a une différence entre parler fort et parler bête, soulève l’artiste. Ma mère n’a jamais voulu porter ses appareils [auditifs], alors c’est normal qu’elle [la propriétaire] parle plus fort.»
«Ils sont changés plus qu’une fois par jour, ma mère a les bains auxquels elle a droit. Elle peut se faire coiffer. Elle a des soins de pieds. Elle a mal dans le dos, et ils lui font des massages, énumère-t-il. Ça doit être quand même pas si pire comme soin!»
Jean Beaulieu ne comprend pas non plus où il peut y avoir des problèmes de sécurité. «Ils ne veulent même pas me donner le code de la porte, note-t-il. La propriétaire couche au sous-sol de sa résidence et ils ont tous un bouton de panique et une corde au mur. Elle a juste à monter l’escalier et elle arrive.»