Chronique|

Monsieur Tom Brady

Tom Brady, quart-arrière des Buccaneers

CHRONIQUE / 4 janvier 2020. Tom Brady connaît un match très difficile et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre sont éliminés par les Titans du Tennessee au compte de 20-3.


À ce moment, le vétéran quart-arrière semble beaucoup plus près de la retraite que du Super Bowl. À 42 ans, il vient de connaître l’une des pires saisons de sa carrière, sinon la pire avec seulement 24 passes de touché et un taux d’efficacité (QB rating) bien en dessous de ses habitudes à 55. Les semaines passent et, au lieu d’annoncer sa retraite, la rumeur d’une association avec les Buccaneers de Tampa Bay prend de l’ampleur pour finalement se concrétiser à la fin mars. À ce moment, plusieurs observateurs se demandent ce que les dirigeants des Bucs faisaient et si Brady avait encore quelque chose à offrir à une équipe. Selon eux, c’était la saison de trop, point.

Que ceux qui croyaient vraiment que Tom Brady et les Bucs allaient atteindre le Super Bowl en septembre lèvent la main ! Un an plus tard, avec le recul, les dirigeants des Bucs savaient exactement ce qu’ils faisaient en allant chercher Tom Brady, l’année où le grand match était justement disputé à Tampa Bay. À court terme, ils s’assuraient d’un vétéran avec énormément d’expérience qui pouvait les mener jusqu’au Super Bowl avec une équipe déjà redoutable, tant en défensive qu’en attaque. Tom Brady était l’élément manquant dans leur esprit et ils ont gagné leur pari haut la main. Ils ont misé sur celui qui attire la victoire, peu importe les circonstances. Si un jour on fait un film sur sa vie, celui-ci pourra s’intituler Né pour gagner.

Tom Brady a retrouvé ses airs de jeunesse à Tampa, où il était beaucoup mieux entouré qu’en Nouvelle-Angleterre avec plus de 4500 verges de gains, 40 ( ! ! !) passes de touché et seulement 12 interceptions. Tout ça à 43 ans, alors que d’autres quarts-arrière âgés, mais plus jeunes, comme Drew Brees (42 ans) et Ben Roethlisberger (38 ans), ont vraiment connu des problèmes en fin de saison. Ce qui est probablement le plus impressionnant dans tout ça, c’est que Tom Brady participera au Super Bowl pour une troisième fois depuis qu’il a passé le cap de la quarantaine. Dans toute l’histoire, seulement 15 quarts-arrière jouaient encore à 40 ans et il n’est pas question dans leur cas de Super Bowl. À le voir aller sur les réseaux sociaux, Brady a encore beaucoup de plaisir à jouer au football.

Soyons bien clairs ici, ce n’est pas Tom Brady qui a vaincu à lui seul les Packers de Green Bay en finale de la conférence Nationale la semaine dernière. Il a même été très ordinaire en deuxième demie, mais ça n’enlève rien à ce qu’il vient d’accomplir. Il participera au Super Bowl pour une dixième fois, ce qui est quatre de plus que n’importe qui d’autre dans l’histoire de la NFL, y compris son ancien coéquipier des Patriots, le botteur Stephen Gostkowski. Le 7 février, Tom Brady aura donc participé à 18,18 % des 55 matchs du Super Bowl de l’histoire, ce qui est tout simplement phénoménal. On est dans les mêmes sphères que les 12 participations de Bill Russell à la finale de la NBA ou les 11 conquêtes de Henri Richard avec les Canadiens de Montréal. Bien évidemment, Brady détient déjà le record pour le plus de bagues, avec six.

Je n’ai jamais été le plus grand partisan de Tom Brady, je m’en confesse. Le fait d’être partisan des Bills de Buffalo, qui avaient la dynastie Patriots dans les pattes deux matchs par saison, ou deux défaites, c’est selon, a probablement faussé mon appréciation de la légende de Tom Brady. Au début des années 2000, je faisais davantage partie de l’équipe Peyton Manning, mais peu importe son allégeance, il faut savoir reconnaître l’évidence et Tom Brady est le plus grand de l’histoire, il n’y a plus l’ombre d’un doute.