Philippe Sly en tournage à l’église Saint-Zéphirin: un cadeau pour les Latuquois

On voit sur la photo : Philippe Sly, Jeffrey Bazett-Jones, Lizann Gervais, Raymond Perrin, Emmanuel Vukovich.

La Tuque — Des capsules musicales dans la somptuosité de l’église Saint-Zéphirin en compagnie de musiciens d’expérience et du baryton de renommée internationale Philippe Sly, voilà ce qui sera offert en cadeau aux Latuquois et aux internautes à Noël. Le tournage vidéo a eu lieu cette semaine en collaboration avec l’équipe multimédia du Complexe culturel Félix-Leclerc.


Une série de vidéos de musique classique seront diffusées sur YouTube, à une semaine d’intervalle, à partir de Noël sous le thème «La voie de la passion».

«On s’est donné comme mandat cette année de faire des piqûres d’art et de culture un peu partout dans la ville et surtout de faire des choses qu’on ne faisait pas. On voulait offrir quelque chose à la population latuquoise pour Noël», explique Marie Pierre Mailhot, directrice générale et artistique du Complexe culturel Félix-Leclerc.



Avec les travaux de rénovation majeurs et l’arrêt complet en raison de la pandémie, le moment était parfait pour l’équipe du Complexe culturel qui développe depuis plusieurs mois sa branche multimédia.

«On voulait se lancer dans une production à la hauteur de ce que l’on est capable de faire. Avec la formation qu’on est allé chercher, avec les équipements qu’on a, on était prêt pour ce genre de production. Le timing était parfait. […] On a aussi engagé un caméraman et réalisateur qui a sa boîte de production pour s’assurer qu’on soit au niveau top qualité. On voulait faire la grosse affaire.»

Le Complexe voulait mettre les Latuquois et le patrimoine culturel en valeur. L’église Saint-Zéphirin s’imposait d’elle-même. C’est d’ailleurs un peu grâce à Marc Lahaie, le prêtre modérateur de la paroisse, que Philippe Sly et l’équipe du Complexe se sont arrimés. Il avait été consulté par l’un et par l’autre pour des projets qui avaient plusieurs similitudes.

«Dans une année normale, c’est inimaginable de penser faire quelque chose ça. C’est un cadeau de la pandémie de pouvoir faire un projet comme celui-là», lance Marc Lahaie.



Réunir tous ces artistes aurait relevé de l’impossible en temps normal confirme le chanteur lyrique Philippe Sly, qui a profité de la pandémie pour poser ses valises à La Tuque. C’est lui qui assure la direction artistique sur le terrain.

La Latuquoise Lauriane Filion a participé au projet.

«L’idée a été entamée par une envie de mettre l’orgue Casavant en valeur. On a un orgue exceptionnel ici. Au début, il y avait l’idée d’un petit récital avec l’orgue, mais j’ai réalisé avec le répertoire que je voulais faire qu’il fallait d’autres musiciens […] Je n’aurais pas pu faire ça tout seul. C’est un projet d’équipe, c’est le fun de pouvoir gérer des professionnels accomplis.»

«C’est un projet pour tous, pour les jeunes, pour les vieux, pour les croyants, les non-croyants, ça va beaucoup plus profond que le dogmatisme», ajoute le chanteur lyrique.

Il y aura trois grands chapitres: la prophétie, la passion et le message. Le lancement officiel se fera dans les prochains jours.

«Quand on est face à l’orgue dans le jubé et qu’on fait de la musique pour nous, l’acoustique est vraiment phénoménale. J’espère qu’on va pouvoir capter ça dans notre projet», lance-t-il.

«L’orgue, c’est une expérience transcendantale. C’est énorme. C’est beau. C’est feutré. On est vraiment chanceux et il faudrait l’entendre plus souvent. J’aimerais que les gens puissent venir écouter une série de récitals avec l’orgue Casavant ici… C’est un autre projet!»



Il n’est pas le seul Latuquois de la distribution, la violoniste Lizann Gervais est elle aussi native de la Haute-Mauricie.

«Je reviens assez souvent à La Tuque, mais de venir ici dans l’église, ça me rappelle plein de bons souvenirs. J’ai passé beaucoup de temps ici quand j’étais plus jeune. Ma mère jouait l’orgue, ma grand-mère était dans la chorale de l’église, j’ai fait beaucoup de messes ici. Cette église-là, je la connais par cœur. J’ai de beaux souvenirs.»

Philippe Sly n’a pas eu besoin de convaincre la musicienne de l’orchestre Métropolitain de Montréal, elle a accepté d’emblée.

Philippe Sly et Lizann Gervais ont tous les deux un lien d’attachement à La Tuque.

«Ça marchait bien dans mon horaire. C’est un magnifique projet avec de super musiciens. C’est émouvant aussi, surtout par rapport à ce que l’on vit présentement. C’est mon high light de l’automne de revenir ici et de jouer avec des musiciens. Ça nous fait aussi oublier tout ce qui se passe présentement», souligne Mme Gervais.

Jamais deux sans trois, dit le dicton. Une jeune Latuquoise de 14 ans, qui baigne dans la musique et le chant depuis longtemps, s’est également jointe aux artistes le temps d’une pièce. Une expérience hors du commun pour cette adolescente.

«J’ai aimé ça, je me trouve vraiment chanceuse d’avoir pu faire cette expérience-là avec des professionnels. J’ai adoré. […] C’était la première fois et c’était grandiose, j’espère que ce ne sera pas la dernière fois», lance Lauriane Filion.

Le tout n’a pas été sans effort, elle a dû pratiquer son allemand accompagné de Philipe Sly pour l’occasion.

«Elle n’avait jamais chanté en allemand, j’ai dû lui enseigner. On a travaillé tous les deux ensemble à l’église à côté de chez moi. […] J’ai hâte de voir comment ça va sonner dans l’enregistrement, mais moi je suis très fier d’elle. C’est vraiment un beau travail et ça montre à quel point on est ouvert d’esprit ici à La Tuque», note-t-il.



La directrice générale du Complexe culturel Félix Leclerc est extrêmement fière de ce projet qui mettra en valeur les Latuquois.

«Je suis contente, j’ai toujours voulu faire des produits de fierté locale. Quand on exporte des produits, les gens en sont fiers. Ce projet-là, ce n’est pas juste latuquois parce qu’il y a des artistes de renommée internationale. C’est un beau produit qu’on va pouvoir exporter au-delà de La Tuque qui va rendre les gens de La Tuque fiers», insiste Marie Pierre Mailhot.

Un avant-goût du projet sera possiblement diffusé au courant de la semaine prochaine sur le web. À cet effet d’ailleurs, le chanteur lyrique est partagé, lui qui préfère de loin que la musique soit entendue en temps réel.

On voit le baryton-basse Philippe Sly devant l’orgue Casavant de l’église Saint-Zéphirin.

«On doit être en communion ensemble. On doit être témoin de la musique en temps réel et dans un sens, être forcé de l’écouter du début jusqu’à la fin sinon, le chemin intérieur ne se fait pas. J’espère juste que les gens vont écouter les œuvres au complet», soutien Philippe Sly.

«C’est aussi un cadeau qu’on donne ce projet-là», a-t-il conclu.