Le délai jusqu’au 30 avril 2021 pour soumettre son rapport et ses recommandations au gouvernement a été accepté par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant. Celui-ci a souligné par communiqué que la commission s’était «toutefois engagée à déposer des orientations au plus tard le 30 novembre 2020».
M. Carmant a déclaré qu’il s’agissait de travaux d’«une grande importance» et que les commissaires avaient «toute (sa) confiance».
L’élément déclencheur de cette commission spéciale a été la mort d’une fillette de Granby, retrouvée dans un état lamentable en avril 2019 et décédée peu après, même si elle avait fait l’objet de signalements auprès de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et de suivis depuis des années.
La Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse a indiqué mardi après-midi avoir demandé au gouvernement un délai de cinq mois.
Les audiences avaient débuté en octobre 2019, et la commission a indiqué avoir reçu 296 témoins en audiences publiques.
En tout, 42 «forums régionaux» ont permis d’entendre plus de 2000 citoyens et intervenants de toutes les régions du Québec, a-t-on souligné.
Par l’entremise de la ligne téléphonique et de la boîte courriel «Votre histoire», l’équipe a reçu et traité près de 1590 appels téléphoniques et courriels sur une période de six mois. Il y a également eu le dépôt de 225 mémoires.
Cependant, depuis le 13 mars, cinq semaines d’audiences publiques ont dû être annulées en raison de la pandémie de COVID-19. Tout de même, 18 témoignages ont été faits devant les commissaires en visioconférence et les déclarations signées de plus de 25 témoins ont été déposées en preuve.
Les commissaires ont continué à délibérer en visioconférence chaque semaine pour analyser la preuve et l’élaboration de la structure de leur rapport, a-t-on indiqué.
«Circonstances peu communes»
Malgré tout, les commissaires font valoir des «circonstances peu communes» les ayant conduits «à admettre qu’un délai additionnel est nécessaire».
Ils soulignent une «preuve abondante», le caractère délicat des données recueillies ainsi que l’étendue et la complexité du mandat.
«Je suis consciente de l’urgence de la situation et de l’importance de la question de la sécurité de nos enfants actuellement au Québec. Ce rapport est attendu et nous nous devons de rendre un document impeccable», a affirmé par communiqué la présidente de la commission, Régine Laurent.
«Nous travaillons à ce que notre rapport soit le plus clair et pragmatique possible. Nos recommandACTIONS et les actions à prendre seront concrètes», a-t-elle écrit.
La FFARIQ consternée
La Fédération des familles d’accueil et des ressources intermédiaires du Québec (FFARIQ) a dit avoir appris avec déception et consternation le report de cinq mois d’un rapport final.
«Aujourd’hui, je suis triste pour les enfants et je suis inquiète pour leurs droits, leur protection et leur sécurité. Compte tenu de la détresse que vivent bien des enfants, j’attendais ce rapport avec hâte. Pour les membres de la FFARIQ, il est urgent que des solutions concrètes soient mises en place», a déclaré la présidente de l’organisation, Geneviève Rioux.
«La FFARIQ reconnaît que les éléments d’analyse, la nature des informations transmises et la situation découlant de la COVID-19 nécessitent des ajustements. Nous réitérons la pleine confiance que nous avons en les travaux de la CSDEPJ et en sa présidente Régine Laurent», a-t-elle toutefois ajouté.