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«Bien des gens étaient sceptiques mais nous y sommes. Notre saison sera lancée dans quelques jours. On va jouer au hockey le 2 octobre.»

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Gilles Courteau est fébrile. Son circuit va vraisemblablement pouvoir lancer ses activités régulières vendredi prochain, même si le Québec affronte actuellement une deuxième vague de COVID-19.

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Si autour de la LHJMQ, la situation se complique, à l’intérieur le protocole tient. Ça fait un mois que les équipes ont amorcé le camp d’entraînement dans 18 villes. Il n’y a toujours eu aucun cas de COVID-19.

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«Je lève mon chapeau aux joueurs et aux équipes. Le protocole et les restrictions en place font le travail. Ça veut dire que les directives sont claires, et que les gens sont disciplinés. Je sais aussi que la Santé publique est très impressionnée par notre travail. Ça nous permet de reprendre l’action.»

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Bien sûr, cette campagne sera unique dans l’histoire de la ligue, puisque les matchs seront présentés à huis clos. Un scénario qui était totalement écarté par Courteau au moment d’annuler la précédente saison l’hiver dernier. Comment expliquer un tel revirement? «On ne voulait pas perdre nos joueurs, ni nos hommes de hockey. Un directeur général, ça ne se trouve pas sur les sites de recherche d’emplois! Il y a aussi le fait que nous ne voulions pas perdre notre statut de ligue de développement la plus importante pour la LNH. Pour toutes ces raisons, nos propriétaires ont décidé d’aller de l’avant.»

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Les franchises s’exposent ainsi à des pertes financières substantielles. À moins que le gouvernement provincial n’accepte de verser une aide monétaire importante. Le gouvernement s’est, semble-t-il, montré très réceptif à la cause du hockey junior. Il est toutefois faux de prétendre que cette aide est déjà scellée. «Les premières discussions avec le gouvernement ont été encourageantes. J’ai fait rapport de ces discussions aux propriétaires, en plus de partager mes expériences passées avec eux. Ils ont alors décidé d’aller de l’avant, confiants que nous allions en arriver à une entente», expose-t-il, en concédant que les négociations s’étiraient maintenant sur plusieurs mois. «Il n’y a pas encore d’entente officielle mais les discussions vont bon train», ajoute-t-il.

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Les bagarres comme monnaie d’échange?

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Courteau monte aux barricades lorsqu’on lui demande si l’aide financière du gouvernement sera conditionnelle à l’élimination des bagarres dans son circuit.

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La ministre Isabelle Charest s’est positionnée assez clairement à ce sujet en février dernier. En coulisses, elle a bien fait comprendre à Courteau qu’elle espérait que la ligue fasse un pas supplémentaire pour diminuer les commotions cérébrales. Les membres de la ligue ont abordé le dossier jeudi dernier, sans arriver à adopter de nouvelles mesures pour contenter la ministre.

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«C’est complètement faux (de lier les deux dossiers). Dans mes discussions avec la ministre, elle a été très claire avec moi qu’elle n’exigeait rien de la LHJMQ. Elle voulait par contre que je lui dise que j’allais continuer à travailler pour diminuer les commotions cérébrales, ainsi que sur la réglementation des bagarres et j’ai donné ma parole que c’est ce que j’allais faire», explique-t-il. «Je sais qu’elle est déçue du dénouement. Moi aussi j’aurais aimé que ça passe. Mais ça s’en vient. On a avancé beaucoup dans le dossier depuis quelques années. Il y a cinq ans, le vote pour un règlement semblable s’était terminé 3-15. Cette fois, ce fut 10-8. On n’est pas loin, même si c’est un sujet sensible.»

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Comptez sur Courteau pour ramener les bagarres sur le tapis lors de la prochaine réunion des membres, en février. Ou peut-être même avant, si la ministre Charest exprime le désir de voir la LHJMQ revisiter cette décision plus rapidement. «Selon nos règlements, les modifications potentielles aux règles de jeu, ça se passe en février. Mais bon, la ministre nous a dit qu’elle allait nous revenir. S’il y a une demande du gouvernement, on va s’ajuster.»

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Une webdiffusion améliorée malgré tout

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Avec les matchs à huis clos, la webdiffusion devient un enjeu majeur pour la ligue. Courteau et ses lieutenants souhaitaient s’entendre avec un nouveau partenaire pour offrir un produit de plus haute qualité mais Rogers et Québecor ont utilisé une clause dans leur contrat comme diffuseur officiel afin de bloquer ce changement. Ce sera donc encore Neulion qui nourrira les fans de la LHJMQ.

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«Le produit sera quand même amélioré», martèle Courteau. «Neulion n’était pas responsable s’il n’y avait qu’une caméra au plafond au Cap-Breton, ou s’il manquait d’éclairage à Victoriaville. Il y a une mise à niveau à faire point de vue équipement dans certains arénas. On aura des multicaméras partout, on regarde pour ajouter de la couverture avant et après les matchs. Il y a du travail aussi à faire avec nos équipes pour augmenter la puissance du réseau Internet. On s’en va dans la bonne direction.»

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Si le lancement de la saison réjouit tout le monde sur la planète LHJMQ, il reste fragile. Au Québec particulièrement, la Santé publique a haussé le ton avec la courbe des infections qui est repartie vers le haut. «C’est sûr qu’on va suivre les recommandations de la Santé publique. Dans notre calendrier de 60 matchs, nous avons des dates ouvertes si on devait reporter des matchs. Ce qui nous aide, c’est que tous les matchs seront intradivision… Ceci dit notre protocole de retour au jeu a été accepté par la Santé publique. Tant que nos joueurs et nos équipes seront disciplinés, je suis convaincu que ça va bien aller.»

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Un invité surprise?

La LHJMQ devrait accueillir un invité surprise au cours des prochaines semaines : Alexis Lafrenière!

Selon Gilles Courteau, le surdoué sera de retour à Rimouski après le repêchage de la LNH. «L’équipe qui va le repêcher ne voudra pas qu’il reste à la maison à patiner en solitaire. Or, il n’y a qu’à Rimouski où il est autorisé à jouer», indique le commissaire, en écartant toute possibilité de libération afin que Lafrenière puisse plutôt joindre une ligue européenne, un scénario étudié par son agent l’an passé. «Les règles sont claires. S’il veut jouer, ce sera avec l’Océanic. Je m’attends à ce qu’il joue à Rimouski.»

Lafrenière pourra ensuite se joindre à la LNH quand celle-ci va amorcer sa saison. La date de retour n’est pas fixée. Est-ce que ce sera en décembre? Janvier? Février? «La LNH a des problèmes avec certaines villes américaines. Et je suis loin d’être convaincu qu’elle peut traverser une saison complète en jouant à huis clos, contrairement aux autres sports majeurs…»

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Il faudra être patient pour les Européens

Le sort des joueurs européens fait jaser à travers la ligue.

La majorité de ces hockeyeurs sont toujours coincés dans leur pays. Courteau assure que sa ligue a fait ses devoirs. Du même souffle, il ne voit
pas un règlement à court terme à l’horizon.

«Le monde entier est dirigé par la santé publique de chaque pays. Elle a ses règles très strictes, avec des priorités et malheureusement, nous ne faisons pas partie des priorités.»

Ces joueurs ont obtenu la permission spéciale de disputer des matchs dans leur patelin, en attendant le feu vert du gouvernement fédéral.

Deux autres nuages noirs

Les avocats de la LHJMQ ne manquent pas de boulot, avec ces poursuites qui s’accumulent. Une première, à propos du statut du joueur (étudiant ou salarié), a été réglée le printemps dernier pour 30 millions $, soulageant les équipes de plus de 200 000 $chacune. En juin, l’ancien joueur de la LNH Daniel Carcillo a intenté un recours collectif contre la LCH au nom des joueurs qui auraient subi des sévices lors des initiations.

Et puis la semaine dernière , une demande d’action collective de 825 millions $allègue que la LNH et ses ligues affiliées dont la LCH ont comploté pour empêcher une tonne de jeunes joueurs d’accéder aux rangs professionnels en raison d’ententes abusives contraignantes. La requête a été déposée en Cour fédérale par l’ancien joueur de la Ligue de l’Ouest, Kobe Mohr, et s’appuie sur l’article 48 de la Loi canadienne sur la concurrence pour dénoncer que les hockeyeurs de 18 à 20 ans de la LCH ne peuvent accéder aux rangs professionnels mineurs selon le système actuel.

«Je suis extrêmement déçu de ces poursuites-là. Dans le dossier de Carcillo, on veut que ça soit traité sur une base individuelle et non via un recours collectif. L’autre poursuite qui implique les ligues, on dirait que certaines personnes ont pris connaissance de l’entente survenue hors cours (à propos du statut du joueur) et qu’elles cherchent n’importe quelle raison pour essayer elles aussi de soutirer de l’argent», rage Courteau, en confiant que les gens autour de sa table sont un peu irrités en ce moment. «Faut comprendre ce qui se passe. On a des propriétaires passionnés dont les clubs ont été privés de séries. Ils acceptent de repartir une nouvelle saison à huis clos en pleine pandémie, je trouve qu’ils ne reçoivent pas assez de crédit pour les risques qu’ils acceptent de prendre. Et là, arrivent de nouvelles poursuites. C’est sûr qu’il y a de la frustration.»

«La situation me préoccupe quand je pense à nos propriétaires. Ces gens doivent continuer à avoir du plaisir à être associé à une franchise de hockey junior. Il ne faut pas les perdre.»

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