«Entendre le recteur, en fin de mandat, dire que le lock-out est dû à l’exécutif syndical, c’est quelque chose d’inadmissible», estime le président du SPPUQTR, Gilles Bronchti.
Malgré la fleur que cela représente pour l’actuel exécutif syndical, faire une telle déclaration, «c’est complètement ignorer comment ça marche, ignorer la démocratie syndicale», fait-il valoir.
«J’étais là, en 2018. Rien ne s’est fait directement par l’exécutif syndical. Les propositions sont amenées aux membres et votées», fait-il valoir.
M. Bronchti précise que «les propositions de l’Université qui étaient décidées par l’administration et impossibles à accepter ont été rejetées par la très grande majorité des professeurs», dit-il.
«Un exécutif syndical ne peut rien faire si les membres refusent», fait-il valoir.
«On ne peut pas dire des choses comme ça. On le voit même comme une insulte, en quelque sorte», ajoute le président du SPPUQTR qui a tenu à réagir même si le recteur achève son mandat à la fin décembre, et justement parce qu’il achève son mandat et qu’un autre viendra prendre sa place, dit-il.
La question de recourir éventuellement à un autre lock-out, dans le temps, a justement été posée au candidat actuel au rectorat, Christian Blanchette, par le Syndicat.
Le geste d’imposer un lock-out et de mettre ensuite la faute sur l’ancien exécutif syndical, estime Gilles Bronchti, «c’est comme un homme qui frappe sa femme et qui dit, pour sa défense: elle m’a énervé», illustre-t-il. «Il a décidé, avec le CA de l’Université, de décréter un lock-out et il dit que c’est à cause de l’exécutif. C’est quoi cette histoire? On ne peut pas l’accepter», fulmine le président.
Gilles Bronchti estime que «le séjour de ce recteur à l’Université a été un tournant majeur pour l’Université.»
Le président rappelle les paroles du recteur selon lesquelles il est arrivé en poste alors que «l’Université était dans une situation très triste».
«Lui parle bien sûr finances. Elle est dans une situation bien plus triste actuellement, au moment où il va partir. Il a réussi à mettre en place, en forçant un peu tout le monde, une gestion d’entreprise en oubliant complètement la mission académique de l’institution. Il a réussi à détruire la confiance des professeurs, mais ce ne sont pas seulement les professeurs qui sont atteints, à l’Université, c’est tout le monde», affirme-t-il.
«Nous sommes en discussion avec les étudiants, avec l’AGEUQTR et avec tous les autres syndicats pour essayer de soutenir nos membres parce qu’il y a une vague sans précédent, qui dure depuis quelques années, de maladies longue durée, de burn-out, de dépressions qui font que les frais d’assurance maladie augmentent. C’est dramatique», constate-t-il «et ce n’est pas que dans notre université. C’est dû certainement, et un peu partout, à cette nouvelle politique de gestion des administrations publiques qui se déconnectent de la véritable mission de ces institutions publiques», analyse le professeur Bronchti.
Après s’être fait répéter qu’il ne connaît pas la recherche universitaire, le recteur a lancé le défi à ses détracteurs de comparer les résultats de son rectorat avec ceux des rectorats précédents pour voir si le développement de la recherche a été aussi pénalisé qu’on le prétend.
Cela rappelle à Gilles Bronchti qu’un ancien vice-recteur à la recherche de l’UQTR s’était vanté d’avoir obtenu une chaire de recherche du 150e du Canada (attribuée à la professeure Shari Forbes pour le site de recherche en thanatologie). «Depuis quand un vice-recteur ou un recteur obtient des chaires?», demande-t-il. Certes, les professionnels du décanat ou du vice-rectorat aident les professeurs à monter le dossier, «mais ce sont les dossiers de professeurs-chercheurs qui ont publié, qui ont des années d’expérience et qui présentent un projet qui est emballant. Bien sûr qu’il y a de l’aide, une aide cléricale, mais ils sont là pour ça, pour aider au fonctionnement», plaide le président du SPPUQTR.