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Rebâtir maintenant le secteur public

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La Confédération des syndicats nationaux (CSN) vient de déposer sur les bureaux du gouvernement Legault sa contre-proposition pour le renouvellement des conventions collectives des travailleuses et travailleurs du secteur public. La centrale syndicale l’écrit noir sur blanc: elle veut régler maintenant les problèmes criants d’attraction et de rétention de personnel de l’ensemble du secteur public afin que le Québec soit en mesure de traverser la crise actuelle.


«La COVID-19 est venue révéler toute l’étendue des dégâts causés par des années de négligence gouvernementale, une négligence qui s’est exprimée par des compressions massives et d’importantes mesures d’austérité budgétaire au cours des dernières décennies. Les pénuries de personnel que nous vivons en sont une des conséquences directes. Même Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux, le dit: les réseaux publics étaient mal en point bien avant la pandémie», lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. 

Portrait alarmant

Selon la centrale syndicale, les problèmes de pénuries de préposés aux bénéficiaires et d’infirmières que l’on voit dans les médias depuis le début de la pandémie ne sont que la pointe de l’iceberg. En réalité, la liste des emplois en manque de personnel est longue tant du côté du secteur de la santé que de ceux de l’éducation, des services sociaux et des organismes gouvernementaux. 

Le Québec manque notamment d’éducatrices en services de garde, de travailleurs sociaux, de secrétaires médicales, d’orthophonistes, de matelots sur les traversiers, de techniciennes en éducation spécialisée, de psychologues, d’enseignantes et d’enseignants de plusieurs disciplines des formations régulière et -continue des cégeps, d’ouvriers spécialisés et de plusieurs autres catégories d’emploi. On parle ici de plusieurs milliers de travailleuses et de travailleurs.

C’est devenu un problème généralisé qui inquiète. «Il est impératif que les conditions de travail et les salaires des travailleurs des différents réseaux publics s’améliorent. Il en va de l’avenir des services à la population», constate Caroline Senneville. 

Contre-proposition de la CSN

«Le Premier ministre l’a répété à plusieurs reprises: pour réussir à attirer de nouvelles personnes, ça prend de meilleurs salaires. Nous sommes d’accord avec M. Legault sur ce point; un coup de barre est nécessaire. Certains salaires du secteur public ne permettent même pas de vivre décemment. C’est pourquoi nous insistons sur la nécessité de hausser davantage la rémunération de celles et ceux qui gagnent moins. L’augmentation en montant fixe permet de répondre à ce besoin », souligne Caroline Senneville.

Dans sa contre-proposition, la CSN revendique des salaires supérieurs à l’inflation pour les travailleuses et travailleurs du secteur public et une attention particulière envers celles et ceux qui ont les salaires les plus bas. En chiffres, cette revendication correspond à des augmentations salariales de 2$ l’heure en 2020 et de 0,75$ l’heure ou 2,2% (selon ce qui est le plus avantageux pour la travailleuse ou le travailleur), en 2021 et en 2022, alors que le gouvernement offre 5% sur trois ans. 

La CSN rappelle que le personnel du secteur public accuse un retard de rémunération globale de 6,2% par rapport à l’ensemble des travailleuses et travailleurs québécois et de 13,4%, si on s’en tient uniquement aux salaires.  

Agir maintenant

Pour l’organisation syndicale, qui représente 150 000 travailleuses et travailleurs dans les services à la population, le gouvernement doit agir maintenant. «Nous ne pouvons pas attendre la prochaine négociation pour réparer les pots cassés. Nous devons le faire maintenant afin d’être en mesure de traverser la crise actuelle», conclut Caroline Senneville.