La ministre Laforest à Saint-Élie-de-Caxton: «Il y a une perception qu’il faut changer»

Accompagnée du député de Maskinongé, Simon Allaire, la ministre Andrée Laforest a rencontré les élus de Saint-Élie-de-Caxton, jeudi.

SAINT-ÉLIE-DE-CAXTON — Le climat particulier qui englobe Saint-Élie-de-Caxton depuis plusieurs mois est vraisemblablement une question de perceptions, selon la ministre Andrée Laforest.


La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation se dit rassurée par ce qu’elle a entendu lors de sa rencontre avec les élus de Saint-Élie, jeudi. Pendant quelque deux heures, elle a écouté le maire Robert Gauthier ainsi que les conseillères Claudette Caron, Francine Buisson, Lucie Hamelin et Christina Béland afin de comprendre ce qui se passe dans cette localité marquée par le départ de cinq conseillers, de 15 employés municipaux et de quatre bénévoles depuis l’élection de 2017 et par certaines critiques sur la gestion des affaires municipales.

Au sortir de la rencontre, c’est une ministre tout sourire qui s’est adressée aux médias en voulant se faire rassurante pour les habitants de Saint-Élie. Selon Mme Laforest, la nature des discussions avec les élus l’incite à croire que les choses vont changer avec l’arrivée de deux nouveaux conseillers à la suite d’une élection partielle qui aura lieu à l’automne. Ses propos laissent entendre que Saint-Élie est loin d’être envahie par les problèmes.

«Ça a été une très belle rencontre. J’ai entendu des projets intéressants, les gens veulent avancer. Les élus ont hâte de passer à autre chose. Il y a une perception qu’il faut changer. Avec les nouveaux élus, on va changer cette perception.»

Simon Allaire, député de Maskinongé, semble lui aussi rassuré par la rencontre avec les élus de Saint-Élie.

«J’ai senti des gens très à l’aise de discuter avec nous. Ce sont des gens passionnés, dynamiques, qui ont le désir de faire avancer la municipalité. (Saint-Élie), c’est un moteur économique important. Il faut arrêter de jouer avec les perceptions», déclare M. Allaire qui croit que la démission de cinq conseillers a pu contribuer à cette perception.

Une pétition de quelque 1000 signatures a pourtant été remise à Mme Laforest en novembre par des citoyens qui désiraient une intervention plus pointue du gouvernement dans les affaires municipales. L’instigatrice de cette pétition, Nicole Garceau, se réjouissait de la visite de Mme Laforest à Saint-Élie, mais aurait aimé que cette dernière rencontre aussi des gens qui ont quitté leur poste en raison notamment de harcèlement psychologique et d’un climat toxique, affirme-t-elle dans un courriel.

Robert Gauthier, maire de Saint-Élie-de-Caxton.

Rappelant les différentes interventions menées par le gouvernement au cours des derniers mois, Mme Laforest déclare avoir obtenu toutes les informations recherchées en discutant avec les élus. Elle raconte que des gens ont pu quitter leur poste pour des raisons particulières ou des questions de santé. Mais elle n’ose pas qualifier le climat municipal de «toxique».

«Ce n’est pas ce que j’ai vu ici. Je suis très confiante. On a un député sur place, Saint-Élie est très bien encadrée, bien structurée, mais il faut changer la perception. Et si des gens pensent que ça ne va pas bien, qui se questionnent encore, présentez-vous. Il y a deux postes ouverts. Vous allez voir que c’est un conseil qui travaille très fort.»

Robert Gauthier tient le même discours qu’Andrée Laforest. Le maire a déclaré jeudi ce qu’il répète depuis plusieurs mois malgré des opinions contraires: les choses vont bien.

«On gère bien, on respecte nos codes d’éthique, on respecte toutes les procédures gouvernementales. Il n’y a rien qui va mal, contrairement à ce que certaines personnes voudraient laisser entendre. Et ceux qui ont encore des doutes, présentez-vous et venez siéger au conseil.»

S’il n’y a rien qui va mal, comme le raconte M. Gauthier, Saint-Élie a tout de même reçu la visite de la ministre des Affaires municipales qui tenait à comprendre ce qui se passe.

«Il y a juste un Saint-Élie-de-Caxton dans tout le Québec. Ça vaut la peine que la ministre vienne! On est exceptionnel. Avec une notoriété de ce type-là pour une municipalité de 2000 habitants, c’est normal que la ministre se fasse poser des questions, c’est normal qu’elle dise: je vais aller voir. Elle veut savoir ce qui se passe. Elle est venue, on a échangé. À Saint-Élie, ça fonctionne bien. Le climat est bon au conseil. On a un bon groupe qui prend de bonnes décisions. La ministre a été à même de le constater. C’est positif, le climat. Je pense qu’il n’y a plus de raison de se questionner. Si des gens se questionnent, présentez-vous. Venez siéger avec nous. Ce que je dis aux gens est d’arrêter de partir toutes sortes de rumeurs, de dire toutes sortes de choses. Venez travailler avec nous.»

La conseillère Francine Buisson avance elle aussi que le conseil n’a pas de contrôle sur la perception que peuvent avoir des citoyens face à la vie municipale de Saint-Élie.

Francine Buisson, conseillère municipale.

«Il n’y a pas de problème. Pour les départs, il y a de multiples raisons. Chaque personne a ses raisons, ses priorités. Il faut travailler dans le respect. Il y a des différends et c’est normal. Mais ça travaille dans le respect à Saint-Élie.»

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation affectera une ressource à Saint-Élie afin notamment d’accompagner la Municipalité pour la tenue de l’élection partielle visant à compléter le conseil.