Réunis à l’Hôtel Delta Trois-Rivières, dans le cadre de leur 107e Congrès ordinaire, des présidents et coordonnateurs aux affaires externes des Cégeps des quatre coins du Québec ont ainsi livré leur message respectif devant une vingtaine de personnes présentes pour l’occasion. Investir la totalité des 400 millions de dollars versés par Ottawa dans son programme d’aide financière aux études, c’est donc la demande qui est faite de la part de la FECQ au gouvernement provincial, alors que la prestation canadienne d’urgence pour les étudiants tire à sa fin.
«On interpelle directement la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann, car depuis le mois d’avril dernier, les sommes ont été annoncées au niveau fédéral, mais au Québec, on tarde à rassurer et à sécuriser la population étudiante. La rentrée arrive, l’été est passé, c’est donc le moment de rassurer la population étudiante collégiale et leur dire que vous êtes là pour les aider», a martelé la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Noémie Veilleux.
Rappelons qu’en avril dernier, le gouvernement fédéral annonçait une série de mesures pour venir en aide aux étudiants touchés par la pandémie, dont un montant additionnel de 400 millions de dollars. Toutefois, au Québec, puisque le gouvernement provincial a son propre programme d’aide financière aux études, cela lui donne en théorie la possibilité de l’investir ou non dans son programme.
«Le Programme de prêts et bourses est un programme d’un peu plus d’un milliard de dollars et le 400 millions sont un investissement ponctuel. Ce montant est donc un investissement qui a été fait en raison de la crise sanitaire pour l’année scolaire 2020-2021. Il doit entre autres servir à élargir l’accessibilité aux programmes, tout dépendant des paramètres dans lesquels on l’investit», explique Noémie Veilleux.
Une aide attendue
Pour la FECQ, il est minuit moins une pour que le gouvernement agisse en la matière, alors que plusieurs étudiants vivent selon eux d’importantes difficultés financières et même de la détresse psychologique.
«Les étudiants vivent une situation de détresse psychologique en raison de l’inconnu. Il y a eu beaucoup de difficultés cet hiver chez plusieurs personnes pour terminer les sessions et en ce moment, de ce qui est annoncé, il n’y a pas vraiment d’amélioration. Donc même si le ministère et les cégeps travaillent à améliorer les conditions d’études, les étudiants sont encore dans le néant. Il y a donc un flou autour des modalités de la rentrée et il est nécessaire d’éclaircir les mesures le plus rapidement possible.»
Et dans le pire des scénarios, estime la FECQ, certains pourraient même être tentés de quitter définitivement les études collégiales si l’aide financière n’est pas au rendez-vous. «L’inquiétude est là en ce moment chez nos étudiants. Certains attendent des nouvelles avant d’abandonner leurs cours, mais oui, il y a eu du décrochage scolaire depuis le début de la pandémie, car certaines personnes ne veulent pas suivre des cours à distance. D’ailleurs, au niveau pancanadien, un sondage a été fait et on entrevoit qu’une personne sur trois va décrocher», soutient Mme Veilleux.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/JK24U37VNFCKTEGBQMGATVNI4Y.jpg)
«Le décrochage scolaire est un enjeu important, surtout avec la COVID qui est présente, car ça rajoute un stress qui est très grand chez les étudiants qui ne pourront pas pour la plupart continuer à étudier s’ils doivent aller travailler pour avoir un revenu. D’ailleurs, en raison de la fermeture des commerces le dimanche pendant la pandémie, plusieurs étudiants ont perdu une grosse portion de leur budget en général, puisqu’il leur restait qu’une journée de fin de semaine pour travailler et ils devaient faire leurs cours à distance la semaine», souligne pour sa part Julien Hébert, coordonnateur aux affaires externes sortant de l’Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Victoriaville.