Spectacle de magie, visite d’un perroquet, quiz d’expressions typiquement françaises et québécoises, feux d’artifice, voilà quelques-unes des activités qui attendaient les dizaines de festifs au resto-bar le Chack de Trois-Rivières. Ceux-ci ont pu prendre part à ces différents jeux en dégustant repas et boissons en bordure de la rivière Saint-Maurice.
«Cela fait maintenant plus de 15 mois que je travaille à la mise sur pied de cet événement. J’ai fait des rencontres un peu partout et je suis allée moi-même vers les gens pour les mettre au courant de ce déploiement et les inviter à venir passer la soirée ici. Après tout, ça n’arrive qu’une fois par an», a fait savoir l’organisatrice des célébrations et fondatrice de l’organisme Sur les routes du français, Patricia Trinquet.
Sans grande surprise, c’est dans une ambiance des plus joyeuses que les célébrations se sont déroulées. Venus d’un peu partout à travers la province, les Français comme les Québécois ont pu échanger entre eux et prendre une pause plaisir après la période mouvementée qu’ils ont vécue ces derniers mois.
«C’est vraiment chouette. Le fait d’avoir ce rassemblement ici à Trois-Rivières, où réside la deuxième communauté française en importance de l’Est-du-Québec, est très spécial. Je pense que la France et le Québec sont des pays très proches et que c’est donc important pour nous de fêter notre nation en compagnie de nos amis québécois», a souligné le conseiller consulaire français pour la troisième circonscription du Canada (l’Est-du-Québec), Amaury Sainjon.
L’organisatrice croit d’ailleurs qu’il était primordial de ne pas célébrer cet événement uniquement à Montréal et à Québec en 2020, comme ce fut le cas lors des années précédentes.
«Depuis des années, il y a de plus en plus de Français qui s’installent à Trois-Rivières. Ce serait donc dommage de ne pas célébrer le 14 juillet ici également. De plus, l’idée est non seulement de permettre aux immigrants de célébrer l’anniversaire de leur pays natal, mais également de les aider à s’intégrer à Trois-Rivières», a-t-elle indiqué.
Alors que la moitié du financement des festivités a été assurée par l’organisme à but non lucratif Sur les routes du français, l’autre 50 % est provenu directement du gouvernement de la République française, par l’intermédiaire du consulat de ce pays, situé à Québec.
Des Québécois pour fêter la France
Considérant la nature de cet événement, il aurait été facile de croire que seuls les immigrants français pouvaient se rendre au Maïkan Aventure afin de commémorer la prise de la Bastille. Toutefois, réserver son déploiement à ses compatriotes était loin d’être l’objectif de Mme Trinquet.
«Les Français qui ont participé à l’événement ont décidé de quitter leur pays natal pour s’installer ici. Il était donc naturel et nécessaire pour nous d’intégrer les Québécois avec nous. De plus, l’objectif principal de notre déploiement est d’illustrer à quel point le partage de ces deux cultures peut être beau et enrichissant. C’est ce que j’espère laisser dans la tête des personnes qui sont venues», a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, pour un immigrant français, intégrer une culture comme celle de la Belle Province serait relativement facile à faire, à condition que le nouvel arrivant fasse preuve d’ouverture d’esprit et accepte de faire un peu de place au Québec dans son mode de vie.
«Un effort d’intégration est certainement nécessaire. Il ne faut pas que le Français arrive en conquérant, pensant que le simple fait de partager une langue suffit pour un mariage parfait entre les deux cultures. Cependant, du moment qu’il y a une certaine volonté de s’intégrer, la cohabitation entre les deux philosophies se fait très bien», a exprimé Amaury Sainjon.
Un 14 juillet sécuritaire
COVID-19 oblige, l’instigatrice de cette célébration a dû se creuser longuement la tête afin de trouver une façon sécuritaire, mais toujours amusante de souligner la fête nationale de la France. Ainsi, en plus d’avoir dû se laver les mains à leur arrivée, les gens ont été forcés de respecter en tout temps les mesures de distanciation sociale mises en place par la Direction nationale de santé publique.
De plus, quelques familles de migrants ont été forcées de demeurer à la maison pour célébrer, puisque le nombre de personnes pouvant être présentes au restaurant avait été limité.
Après avoir vu cette première édition trifluvienne de la fête nationale française être couronnée de succès, Patricia Trinquet espère voir son événement devenir annuel.