Un Centre des sciences pour remplacer l’Observatoire de Champlain

On aperçoit ici le futur édifice tel qu’illustré par la firme Beauchesne Architecture Design.

TROIS-RIVIÈRES — C’est la fin pour l’Observatoire de Champlain. Les équipements d’une quarantaine d’années sont devenus tout simplement trop désuets pour être sauvés. Le terrain, propriété de la Fondation du Cégep de Trois-Rivières, sera éventuellement libéré à une date encore indéterminée pour permettre des projets de développement par la municipalité.


C’est loin d’être une mauvaise nouvelle, toutefois. Le Nouvelliste a en effet appris que le Cégep de Trois-Rivières entend construire, à la place, un Centre des sciences qui pourrait faire pâlir l’étoile du mont Mégantic. Ce projet rallie entre autres l’UQTR, l’Institut Périmètre de physique théorique, la MRC des Chenaux et le parc de la rivière Batiscan puisque c’est là que sera construite cette infrastructure aux retombées à la fois éducatives, touristiques et économiques.

Le directeur général du Cégep de Trois-Rivières, Louis Gendron, a confirmé les informations obtenues par Le Nouvelliste et indique qu’il s’agit d’un projet de 11,3 M$ qui générera des retombées de 3,2 M$ ainsi que des retombées «durables», dit-il, c’est-à-dire à long terme à cause de ses implications touristiques, économiques et éducatives.

Le Cégep veut profiter des réinvestissements massifs en économie que souhaite réaliser Québec pour faire accepter son projet et obtenir du financement. «On a des ambitions élevées», confie-t-il. «C’est un beau projet de relance économique», souligne le directeur.

Le plan préliminaire présenté par Beauchesne Architecture Design.

Le bâtiment de 10 000 pieds carrés contiendra non pas un, mais deux télescopes, un réservé au public et l’autre à de la recherche scientifique, de même qu’un planétarium et un robot manège Kuka, du matériel spécialisé, une classe, une salle d’appareils et un espace bureau.

Si le financement est au rendez-vous, «on pourrait avoir une première pelletée de terre au printemps prochain et être capable de regarder les étoiles à l’automne 2022», prévoit M. Gendron.

Le directeur reconnaît qu’il n’a pas encore de lettre confirmant le financement souhaité, mais que des approches ont été faites auprès de Québec et d’Ottawa. «Je n’ai que des intérêts positifs», dit-il. Il précise que les échanges qui ont eu lieu, jusqu’à présent, avec les gouvernements ont «bien résonné». «Dans le cadre actuel où l’on veut relancer l’économie et le tourisme, on en a grandement besoin», fait-il valoir.

En partant, ce projet est assuré d’obtenir de l’achalandage. Le parc de la rivière Batiscan reçoit en effet plus de 50 000 visiteurs par année, un nombre qui s’accroîtra avec la présence de la nouvelle infrastructure.

Voici de quoi aurait l’air l’entrée de ce bâtiment pour le moins futuriste avec ses caractéristiques évoquant notamment la planète Saturne et ses anneaux.

Avec le projet de Centre des sciences, on créerait un maillage assez unique entre la science, la culture, l’éducation, le tourisme, les sports, les loisirs et le développement économique, souligne à grands traits M. Gendron. «Ce n’est pas un jouet pour le Cégep», précise-t-il.

Le directeur indique que le centre sera à la fine pointe de la technologie et pourra intéresser autant le grand public que les écoles, les astronomes amateurs et les scientifiques. Le télescope actuel de 16 pouces (406 mm) qui se trouve à Champlain sera remplacé par deux télescopes Cassegrain f/3,8.

«Notre télescope serait le deuxième plus grand accessible au public au Québec en terme de taille», précise Simon Lévesque, directeur adjoint à l’innovation au Cégep. Celui du mont Mégantic qui est accessible au public est en effet de 610 mm tandis que celui du Cégep sera de 600 mm», précise-t-il.

Le Centre des sciences comprendrait donc deux observatoires (télescopes et dômes), un planétarium, des manèges pédagogiques, le tout logé dans le site de villégiature avec camping du parc de la Batiscan alors que l’Astrolab du mont Mégantic, lui, n’a que l’observatoire et le site de villégiature-camping, le Planétarium Rio Tinto de Montréal ne comprend qu’un planétarium et le Cosmodôme de Laval, que des manèges pédagogiques, précise Simon Lévesque.

Louis Gendron, directeur général du Cégep de Trois-Rivières.

«On veut créer un lieu où les gens vont prolonger d’une journée leurs activités au parc», explique Louis Gendron. Les astronomes amateurs vont se déplacer dans cet espace-là. L’Université pourra venir travailler avec nous sur des projets. On veut créer une destination pour l’ensemble du Québec», explique-t-il. Des partenariats sont aussi à prévoir avec le milieu scolaire. «Même s’il ne fait pas beau, on peut faire passer des choses dans le planétarium et faire des activités de sensibilisation avec les élèves, le jour et intéresser les jeunes à la robotique. Ce n’est pas un observatoire 2.0, mais un centre de sciences qui, en plus, aura la vocation d’observatoire scientifique», explique le directeur général.

Louis Gendron précise que des études de terrain ont été réalisées. «Des scientifiques nous ont donné des avis sur la hauteur, l’orientation géographique et les arbres pour qu’ils ne cachent pas la vue éventuellement. «C’est vrai que dans le parc de la Mauricie ça aurait été encore plus sombre», reconnaît-il, mais l’accessibilité commençait à être moins grande.» Or, le Cégep veut la visite des écoles et que les gens se rendent au centre même en hiver.

À lire aussi

«Un produit d'appel extraordinaire»