C’est un détail qui n’en est pas un parce qu’il témoigne d’une volonté réelle de l’auteur et éditeur sherbrookois de publier des histoires dans lesquelles les enfants peuvent se reconnaître. Ceux issus des communautés immigrantes autant que les autres.
« Pour chaque album, maintenant, on y pense », résume celui qui a été enseignant au primaire pendant 35 ans avant de cofonder avec France Leduc, en 2016, sa maison d’édition. Le catalogue de celle-ci compte maintenant près d’une cinquantaine de titres signés par des auteurs d’ici et d’ailleurs. Ses albums rayonnent au pays, mais aussi à l’étranger.
Le souci de publier des histoires qui permettent à tous de se rêver et de se projeter est né dans le décor bouquin d’un salon du livre.
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Une enseignante qui faisait halte au kiosque des Éditions D’eux a raconté comment, dans sa classe composée d’élèves issus des communautés immigrantes, les enfants ne se reconnaissaient pas dans les pages des albums jeunesse. Parce que les livres dans lesquels on les présentait étaient toujours reliés à une problématique X ou à un épisode historique. On ne les montrait à peu près jamais dans un contexte quotidien.
La discussion a eu l’effet d’un électrochoc. D’autant plus que c’est un fait reconnu : la fiction littéraire fouette notre fibre empathique et dépose en soi bien plus qu’une histoire racontée.
« Ça m’a vraiment allumé sur ma responsabilité d’éditeur de représenter tous les enfants et non pas juste une frange d’entre eux. Les histoires comme celles de Rosa Parks doivent être contées, il doit y avoir des livres là-dessus, bien sûr. Il faut qu’on se souvienne des problèmes qu’il y a eus, qu’on les expose dans les livres, mais c’est important qu’on voit aussi les personnages issus de minorités culturelles vivre des situations courantes, il faut montrer cette vie normale, la représenter dans les œuvres. »