Professeure au Département de management de l’UQTR, Louise Cadieux propose une approche revisitée du parcours du repreneur. Le premier « passage obligé », l’arrimage, consiste en une analyse du contexte, notamment à l’égard des ressources, du temps, des besoins et des compétences nécessaires pour l’orientation stratégique. « C’est ici que le repreneur évalue ce qui est à sa portée pour rendre le projet réalisable », mentionne-t-elle.
La phase suivante, l’appropriation, renvoie à la question de la cohérence du projet. « À cette étape, le repreneur s’applique à comprendre d’où il part dans l’acquisition de l’entreprise. Il porte un jugement sur ce qui fait la réussite de celle-ci, poursuit Mme Cadieux. Une réflexion s’amorce, laquelle vise à mieux cerner la force de l’entreprise et la façon dont il peut l’utiliser dans sa planification stratégique. Le repreneur a toujours le choix de faire marche arrière. »
Après les fiançailles, le mariage!
Le projet est-il mené dans la collaboration et la volonté de réussir ? L’étape de la turbulence s’ouvre avec le marqueur que constitue le contrat psychologique. « Après les fiançailles, c’est le moment du mariage et ici, on ne recule plus ! lance la professeure. On vit une série de changements qui peuvent s’étaler sur plusieurs années. En plus du transfert de propriété, on procède à la transmission des savoirs implicites, des connaissances et du leadership. »
Le passage à la dernière phase du processus commence lorsque le repreneur a les deux mains sur le volant. « À l’étape de la post-reprise, on se pose la question que voici : est-ce que la pérennité de la PME est assurée ? Le repreneur est dorénavant complètement responsable de toutes ses décisions », termine Louise Cadieux, qui sera panéliste lors d’un webinaire présenté par le CTEQ le 16 juin sur le thème de la planification du projet d’achat d’entreprise.
À propos du CTEQ
Créé en 2015, le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) coordonne les démarches des cédants (propriétaires d’une entreprise à vendre) et des repreneurs (acheteurs potentiels) sur l’ensemble du territoire québécois. À toutes les étapes du processus de transfert ou de reprise d’une entreprise, ses conseillers proposent un accompagnement neutre et confidentiel.
Entrevue et rédaction: Johanne Martin