Lundi, il a annoncé un don de 2000 $ aux organismes d’aide alimentaire de sa région. Le Centre d’action bénévole de Grand-Mère, l’Armée du Salut et le Centre Roland-Bertrand se partageront cette somme.
«Cet argent servira à bonifier les paniers, avec l’achat de fruits et légumes frais, de viande et d’œufs», précise Marie-Pier Drouin, directrice de la Corporation de développement communautaire du Centre-de-la-Mauricie.
«On regarde ce qui se passe et on essaye d’aider la société», explique M. Lessard. «Nous faisons notre part et nous voulons inciter les autres à faire pareil.»
En effet, l’homme d’affaires souhaite que d’autres entreprises suivent cet exemple. Il s’attend à des lendemains difficiles à Shawinigan, de sorte que les organismes d’aide alimentaire seront sans doute très sollicités au cours des prochains mois.
«Pour les entreprises qui peuvent le faire, c’est un coup de main important», croit-il. «Mais il faut être conscient qu’en situation de crise, ce n’est pas à la portée de tout le monde de faire des dons. Nous incitons d’autres employeurs de la région à donner, surtout ceux qui n’ont pas arrêté durant la COVID.»
Le fabricant de composantes de pièces aéronautiques n’est lui-même pas épargné par la crise. Depuis la pause économique décrétée le 24 mars, une vingtaine d’employés en ingénierie, soit environ le quart des effectifs totaux, sont demeurés en poste grâce au télétravail.
«Les activités sont au ralenti. Disons que nous avons plus de dépenses que d’entrées de fonds!», reconnaît M. Lessard. «À Grand-Mère, nous avons rouvert depuis deux semaines. Bell Helicopter a été désigné service essentiel. Nous avons donc demandé au gouvernement si nous pouvions ouvrir à Grand-Mère. Mais nos usines du Mexique et des États-Unis sont fermées.»
Delastek a donc pu augmenter un peu la cadence grâce à des livraisons chez deux clients. Une dizaine d’employés supplémentaires ont ainsi pu être rappelés au travail depuis deux semaines, ce qui n’a pas dissipé tous les questionnements.
«On ne sait pas quand l’aéronautique va repartir», mentionne M. Lessard. «On attend de voir comment l’industrie va redémarrer. Dans les avions, tout le monde est collé. Les gens vont sûrement avoir peur de voyager en avion. Comment pourra-t-on ramener ça? On prend notre mal en patience: on est tous dans le même bateau!»
Le maintien des activités à effectifs réduits laisse néanmoins présager que Delastek pourra sortir des blocs de départ lorsque le signal sera donné, même si M. Lessard convient que ses inventaires sont élevés.
En attendant, il s’offre une profonde réflexion sur l’avenir de l’entreprise, un luxe qu’il peut moins se permettre habituellement dans l’effervescence du quotidien.
«Des choses vont changer» prévoit-il. «Nos façons de faire, nos inventaires... Nous travaillons sur l’usine 4.0, sans papier. Nous avons profité de la crise pour mettre l’accent sur ces choses-là, pour avancer ça plus rapidement.»
«Nous avons un paquet de projets», termine M. Lessard. «On veut regarder comment on peut diversifier Delastek. Nous avons le temps de réfléchir sur notre avenir. Nous allons essayer d’en ressortir plus fort.»