«C’est une exposition de rêve pour nous, de commenter la directrice des arts visuels à la Ville de Trois-Rivières et du centre d’exposition Raymond-Lasnier, Marie-Andrée Levasseur. On peut dire qu’il est une superstar des arts visuels au Québec à l’heure actuelle. Je dirais que c’est sans doute mon plus gros coup en carrière. Au Centre, on a une liste des artistes que nous rêvons de présenter chez-nous et il y figure en bonne place. Le problème, c’est que souvent, on n’ose même pas faire une demande auprès d’artistes de son calibre. Nous, on a osé, et il a accepté.»
«Comme on travaille notre programmation avec deux années d’avance, c’est en 2018, alors qu’on préparait la saison actuelle qu’on a approché la galerie Simon Blais qui le représente à Montréal et c’est depuis cet été-là que je sais qu’on va le présenter. C’était devenu pénible de garder le secret! Ça démontre qu’avec la direction artistique qu’on a prise, nous avons acquis assez de notoriété et de prestige pour pouvoir se permettre d’avoir accès à des artistes majeurs.»
Ce sera une exposition inédite du peintre qui offrira un survol de ses réalisations avec des oeuvres choisies parmi les différentes époques et séries de l’artiste.
«Insolente, brutale et même provocante, cette exposition ne laisse pas les visiteurs indifférents, indique la commissaire de l’exposition Anne-Catherine Léonard. Ceux-ci devront donc accepter de ne pas tout comprendre face à ce que l’artiste propose dans sa démarche. Accepter d’être déstabilisés et parfois même heurtés.»
«Marc Séguin est un peintre très ancré dans le présent et l’actualité. Il a des points de vue mais n’impose pas sa vision. Il peut bousculer mais le visiteur peut en retirer ce qui lui plaît. Séguin aime ouvrir les horizons et nous faire voir les choses d’une autre façon que celle à laquelle nous sommes habitués», dit pour sa part Marie-Andrée Levasseur.
«On connaît le fil conducteur de l’exposition, poursuit-elle, mais c’est la commissaire qui va choisir les œuvres. Le contenu ira bien sûr dans le sens de ce que Séguin a envie d’exprimer. Ce qui est très intéressant pour nous, c’est qu’on puisse donner accès aux œuvres d’un artiste de cette envergure au public d’ici sans qu’il ait à se rendre à Montréal ou Québec. Ce sera un événement vraiment exceptionnel.»
On retrouve de ses tableaux au Musée d’art contemporain de Montréal, au Musée des beaux-arts de Montréal ainsi qu’au Musée national des beaux-arts du Québec. La popularité de son travail l’a fait entrer dans la culture populaire et les cinéphiles auront peut-être remarqué que les toiles qui sont au centre de l’intrigue du très populaire film Il pleuvait des oiseaux sont de lui.
L’artiste s’adonne non seulement à la peinture et à la gravure mais il est aussi écrivain et cinéaste. On lui doit notamment le documentaire La ferme et son état (2017) ainsi que le long métrage Stealing Alice (2016) de même que quatre romans et un recueil de poésie.
«Son côté multidisciplinaire nous ouvre beaucoup de possibilités pour monter toute une programmation complémentaire à l’exposition proprement dite. On va la développer pour qu’elle puisse toucher tout le monde: il va y avoir des activités pour les enfants, pour la famille, on va avoir des projections, on va faire des liens avec la littérature, etc. Disons que cet aspect-là de l’exposition va se définir au cours des prochaines semaines.»