C'est Joseph-Diogène Garneau qui a jeté les bases de ce qu'est devenu aujourd'hui le complexe funéraire qui porte son nom, en 1919.
«C'était un visionnaire, mais aussi un gars qui était près des gens. Souvent, ceux-ci n'avaient pas les moyens de le payer pour ses services, alors ce n'était pas rare qu'il ramène à la maison des poules ou des lapins, que les gens lui donnaient en guise de paiement. L'entreprise a toujours gardé cette chaleur humaine qui nous définit», estime Ronny Bourgeois, directeur général du Complexe funéraire J. D. Garneau.
Comme autre exemple de l'implication des anciens propriétaires de l'entreprise, M. Bourgeois évoque celui de J.-Robert Garneau, qui a repris les rênes après le décès de ses parents, en 1961. M. Garneau fils s'est impliqué au sein de la Corporation des thanatologues du Québec (CTQ), alors nouvellement créée, notamment au traitement des plaintes du public.
Son fils Pierre, aujourd'hui directeur de funérailles pour l'entreprise, a manifestement suivi les traces de son père, s'impliquant lui aussi dans la section mauricienne de la CTQ, qu'il a présidée dans les années 90. Il s'est notamment battu pour faire cesser la pratique de faire du porte-à-porte pour vendre des pré-arrangements funéraires.
«Si on avait embarqué dans ce bateau-là, les gens auraient été bombardés de téléphones et on aurait passé pour des vautours. Les pré-arrangements, ce n'est pas mauvais, mais à condition que la personne le veuille et soit apte à prendre cette décision», soutient-il.
L'implication de la famille Garneau se poursuit encore aujourd'hui, alors que les dirigeants de l'entreprise sont impliqués auprès de plusieurs organismes de la région et de causes sociales. De nombreux bâtiments appartenant à J.D. Garneau ont d'ailleurs été cédés à des organismes communautaires lorsque l'entreprise a pris la décision d'affaires de regrouper ses services sous un seul toit, le Complexe funéraire situé sur la rue Saint-Laurent, dans le secteur de Cap-de-la-Madeleine.
Constante adaptation
S'il n'est aujourd'hui plus possible de payer des funérailles en volaille ou en gibier, le Complexe funéraire J.D. Garneau se targue d'être à l'écoute des gens et de tout faire pour s'adapter à leur demande, même lorsqu'elles sortent du cadre auquel sont habitués les thanatologues.
«Ça fait 20 ans que je travaille dans le domaine funéraire et j'ai vu arriver des changements très grands. Aujourd'hui, on fait des cérémonies dans les arénas pour les joueurs de hockey et dans les aéroports pour les pilotes. On écoute ce que veulent les gens et on les accompagne pour personnaliser les funérailles, tant que ça reste dans le cadre des lois», soutient M. Bourgeois.
Selon ce dernier, le rachat de l'entreprise par le géant canadien Arbor Memorial, en 1997, facilite sa capacité à s'adapter aux demandes de ses clients. «C'est une grosse compagnie qui a beaucoup de ressources, ça permet aux gens d'avoir accès à tout ce qu'il y a sur le marché», souligne-t-il.
Malgré cette évolution des rites, les responsables du Complexe funéraire J.D. Garneau constatent que certains aspects des funérailles demeurent toujours aussi important qu'auparavant, comme le fait de voir le défunt une dernière fois avant de lui dire adieu. Dans le cas des incinérations, l'entreprise offre d'ailleurs à la famille et aux proches du défunt la possibilité de le voir même s'il n'est pas exposé, une occasion dont ils profitent souvent.
«C'est important pour les gens de voir le défunt, croit Pierre Garneau. Sinon, c'est comme s'il leur manquait un élément pour bien vivre leur deuil.»