Au garage Yves Gauthier de Trois-Rivières, le carnet de rendez-vous est plein jusqu’à la mi-décembre pour la pose des pneus d’hiver.

TROIS-RIVIÈRES — La région était sur un pied d’alerte, lundi, en attente de la première bordée de neige de la saison, qui devrait laisser derrière elle entre 10 et 20 centimètres au sol tout dépendant des secteurs. La neige avait d’ailleurs commencé à tomber en soirée lundi et devrait continuer au cours de la journée de mardi.


Environnement Canada estime que Trois-Rivières et les environs devraient recevoir de 10 à 15 centimètres lundi soir et pendant la nuit et de deux à quatre centimètres au cours de la journée de mardi. Comme le système devrait passer plus au sud, les précipitations devraient être plus abondantes au Centre-du-Québec. Par contre, La Tuque et la Haute-Mauricie ne devraient recevoir qu’une dizaine de centimètres au total. Des vents pouvant atteindre 40 km/h et qui causeront de la poudrerie sont attendus dans certains secteurs.

En raison du temps plutôt froid prévu pour les prochains jours, cette neige devrait rester au sol un bon moment, prévoit Alexandre Parent, météorologue à Environnement Canada.



«On n’attend pas de réchauffement avant le 20 novembre. La neige devrait donc rester pendant une dizaine de jours», estime-t-il.

Comme c’est le cas presque tous les ans, l’annonce de la première bordée a entraîné un certain branle-bas. Pendant que les automobilistes se ruaient chez les garagistes dans l’espoir de trouver un rendez-vous pour faire poser leurs pneus d’hiver, la Ville de Trois-Rivières était déjà à pied d’oeuvre pour assurer le déneigement de cette première tempête de l’hiver.

D’ailleurs, bien que le règlement en vigueur à la Ville interdit le stationnement sur rue la nuit à compter du 15 novembre, l’administration municipale a fait savoir, par le biais de ses différentes plate-formes, que le règlement était en vigueur pour la nuit de lundi à mardi, entre 1 h et 7 h du matin dans les différentes zones.

«On sollicite évidemment l’appui de la population pour nous permettre de rendre les opérations de déneigement efficaces», note le porte-parole de la Ville, Guillaume Cholette-Janson. Ce dernier rappelle que dans des conditions idéales, la Ville et ses différents contracteurs sont en mesure d’effectuer le déneigement d’une telle bordée en un temps approximatif de 48 heures.



Sur les 19 zones de déneigement de la ville de Trois-Rivières, 14 sont effectuées par des contracteurs et cinq par les employés municipaux. Une très grande partie du secteur Cap-de-la-Madeleine est désormais déneigée en régie, une décision qui a notamment été confirmée le mois dernier par le conseil municipal, devant l’explosion des coûts des contrats de déneigement. Au total, ce sont 930 kilomètres de rues, 264 kilomètres de trottoirs de même que 4867 bornes d’incendie qui sont déneigés sur le territoire.

La Ville de Shawinigan a pris la même décision. Elle demandait donc à ses citoyens de stationner leur véhicule dans la rue pendant la nuit du côté des numéros civiques pairs et du côté des habitations s’il y a un terre-plein ou un îlot.

Pneus

Le téléphone n’a pas dérougi dans la plupart des garages mécaniques et entreprises qui offrent le changement de pneus, lundi. Des centaines d’automobilistes n’ayant pas encore chaussé leurs voitures de pneus d’hiver tentaient tant bien que mal de trouver le moindre petit rendez-vous possible.

«Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être un réceptionniste», a lancé à la blague Jonathan Dupuis, directeur du Centre automobile du Canadian Tire de la rue Barkoff dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. Malgré le nombre très élevé d’appels téléphoniques, les équipes travaillaient fort pour honorer tous les rendez-vous du jour. «Présentement, on a environ deux semaines d’attente pour avoir un rendez-vous», mentionne M. Dupuis.

À l’Entrepôt du Pneu, le service sans rendez-vous a connu un succès monstre, lundi. À 10 h 30 lundi matin, les places étaient déjà toutes prises à la succursale de la rue Charbonneau à Trois-Rivières jusqu’à la fermeture, prévue pour 17 h 30. «C’est vraiment exceptionnel aujourd’hui. D’habitude, on comble toutes nos places, mais plus vers le milieu ou la fin de l’après-midi. Mais si tôt dans la journée, c’est exceptionnel», confirme le gérant Marc-André Boulay. En temps normal, cette succursale peut effectuer 160 rendez-vous dans une journée, mais les trois succursales combinées, soit celle de Trois-Rivières-Ouest, Cap-de-la-Madeleine et Shawinigan, accueillent 500 véhicules par jour.

Au garage Yves Gauthier de Trois-Rivières, le carnet de rendez-vous est plein jusqu’à la mi-décembre, confirme Ginette Lahaie, co-propriétaire. «Le téléphone n’arrête pas aujourd’hui. Quand on peut en temps normal, on essaie d’accommoder les gens, mais présentement c’est difficile parce que c’est vraiment complet», constate-t-elle. Même son de cloche au Garage Levasseur, qui constate que peu de clients ont pris leur rendez-vous plus d’avance en raison du devancement au 1er décembre pour la pose des pneus d’hiver. «L’an prochain, j’ai l’intention de sensibiliser nos clients encore davantage de prendre les rendez-vous plus tôt», mentionne le propriétaire du garage, Richard Levasseur.



Toitures

Les forts vents qui ont balayé la région il y a une dizaine de jours ont laissé bien des dégâts derrière eux, dont plusieurs toitures qui ont été endommagées. À l’approche de cette bordée de neige hâtive, plusieurs entrepreneurs étaient affairés à tenter de répondre à tous les clients, lundi.

«On tente de répondre à toutes les demandes. On a travaillé vendredi, samedi et dimanche pour ça», mentionne Patrick Casault, propriétaire de Toitures Pat Casault, qui constate qu’avec une bordée de 15 centimètres, les réparations aux toitures peuvent devenir plus complexes, spécialement sur certains types de couvertures. Néanmoins, le travail s’est poursuivi toute la journée pour tenter de satisfaire le plus de clients possible.

Même chose pour l’entreprise Construction Grégor, qui mettait les bouchées doubles pour satisfaire tous ceux ayant eu des dommages lors de cette tempête peu habituelle. «On essaie le plus possible de mettre tout le monde étanche avant la neige», signale le contracteur Frédéric L’Heureux, précisant que la demande avait été très forte à la suite des grands vents.

Collectes de feuilles

Cette bordée de neige hâtive force également les villes à accélérer la cadence afin de compléter les opérations de ramassage de feuilles mortes. À Shawinigan, l’entreprise chargée de cette collecte a éprouvé des difficultés à respecter les termes du contrat, a fait savoir le service des communications de la Ville, si bien que le ramassage a connu un retard. La Ville a donc fait appel à un nouvel entrepreneur qui prendra le relais cette semaine pour s’ajouter aux opérations en cours.

À Trois-Rivières, la collecte doit se poursuivre jusqu’au 29 novembre, mais pourrait avoir été complétée avant cette date, confirme Guillaume Cholette-Janson. Étant donné les chutes de neige, il rappelle toutefois aux citoyens de laisser les sacs sur les terrains et non de les déposer dans la rue pour éviter de nuire aux opérations de déneigement.

Les canons à neige en fonction à Vallée du Parc

Alors que plusieurs appréhendaient cette première bordée, d’autres l’accueillent à bras ouverts. C’est le cas de la direction de la station de ski Vallée du Parc, qui a d’ailleurs déjà démarré une trentaine de ses canons à neige et espère lancer la saison très bientôt.