L’ancien député néodémocrate s’est rendu dans l’espace du Centre d’événements et de congrès interactifs (CECi) dans lequel sa successeure bloquiste a décidé d’établir son bureau de circonscription afin de s’entretenir avec elle des différents dossiers touchant le comté sur lesquels il a travaillé au cours des deux derniers mandats. Il s’agissait en quelque sorte d’une passation verbale d’informations, un exercice facultatif auquel les nouveaux et anciens élus ne sont pas tenus de s’astreindre. Il n’existe en effet aucune réglementation en ce sens.
Malgré sa défaite, M. Aubin a accepté de rencontrer Mme Charbonneau, tout comme l’avait fait la semaine dernière son ancienne collègue dans Berthier-Maskinongé, Ruth Ellen Brosseau, avec le député élu, le bloquiste Yves Perron. Par contre, des rumeurs ont circulé au cours des derniers jours à l’effet que Mme Charbonneau se faisait tirer l’oreille pour rencontrer son prédécesseur, sous prétexte qu’elle avait été très occupée depuis son élection. À en croire leurs commentaires, leur entretien semble néanmoins avoir été courtois.
«La façon de faire à la Chambre des communes, c’est que l’on doit respecter des règles de confidentialité. Il n’y a donc pas de transmission de papiers. C’est une transmission orale que l’on a fait M. Aubin et moi. Nous avons parlé des dossiers qui sont prioritaires pour Trois-Rivières. Les canaux de communication vont être ouverts. M. Aubin a assuré qu’il allait collaborer avec nous dans le futur», a indiqué la députée alors qu’elle rencontrait les représentants des médias avec M. Aubin après leur rencontre.
Ce dernier a d’ailleurs tenu à ajouter que la transmission de dossiers citoyens est strictement défendue.
«On avait déposé un projet de loi néodémocrate qui demandait, moyennant l’ajout d’une procuration au dossier citoyen, qu’on puisse le transmettre au député nouvellement élu. Le projet de loi n’est jamais passé, car les libéraux et les conservateurs se sont liés pour dire non merci. Malheureusement, je suis tenu, et là on parle des dossiers citoyens, à transmettre le vide le plus absolu, exactement le même que j’ai reçu lors de mon arrivée en 2011», a-t-il expliqué.
Cependant, les dossiers citoyens existent encore dans les serveurs informatiques de la fonction publique fédérale. Mais ils ont dû être effacés des ordinateurs dont se servaient les employés du bureau de circonscription de M. Aubin.
«Évidemment, lorsque les ordinateurs seront réactivés dans les bureaux de Mme Charbonneau et que le contact se fera avec la fonction publique, ils seront disponibles. Il n’y a aucun dossier qui recule, mais elle ou un membre de son équipe devra en reprendre connaissance», a poursuivi M. Aubin avant de préciser qu’il avait tout de même discuté avec la députée des façons de faire dans les dossiers citoyens ainsi que des principales préoccupations dans Trois-Rivières.
«Il y a beaucoup de dossiers d’immigration, d’assurance emploi et avec l’agence du revenu, notamment ce qui touche aux aînés», a-t-il énuméré.
Déménager pour être plus près des citoyens
Lorsqu’il avait été élu en 2011, Robert Aubin avait décidé de reprendre les bureaux qu’occupait la députée défaite, la bloquiste Paule Brunelle. Dans Berthier-Maskinongé, Yves Perron a récemment pris la même décision en implantant son quartier général de circonscription dans les mêmes locaux qu’avait choisis Ruth Ellen Brosseau.
Mme Charbonneau tenait quant à elle à déménager ses bureaux à un endroit qu’elle juge central et plus facile d’accès, d’où le choix du CECi.
«Ça aurait peut-être été plus simple, mais je veux marquer un nouveau départ. [...] Les meubles et les ordinateurs arriveront dans les prochains jours. Ça se fera très rapidement», a-t-elle assuré.
En ce qui concerne le fait que la rencontre n’a pas eu lieu plus tôt, la députée élue se défend d’avoir fait preuve de laxisme.
«J’ai rencontré des collègues lors du congrès du Parti québécois en fin de semaine qui n’ont même pas encore fait de transition. Nous, nous faisons le plus rapidement possible», a-t-elle indiqué.
En ce qui concerne la décision de Mme Charbonneau de ne pas reprendre son bureau de la rue Bonaventure, M. Aubin a fait remarquer qu’un nouvel élu a le droit d’installer ses bureaux où il le veut.