«On veut être les pionniers»: le programme agroalimentaire de l’école Louis-de-France fait des petits

C’était le Festival des récoltes, vendredi, à l’école Louis-de-France.

Trois-Rivières — Le programme agroalimentaire de l’école Louis-de-France fera des petits. Via un organisme à but non lucratif, ce programme sera offert à d’autres écoles primaires du Québec dès 2020. Et l’an prochain sera aussi occupé à cette école qui verra naître une serre et une classe extérieure sur ses terrains.


Ce projet innovateur a pris forme il y a trois ans. Les quelque 400 élèves de cette école primaire du secteur de Saint-Louis-de-France sont appelés à cultiver leurs propres légumes à l’école pour ensuite les transformer et les déguster. Le gouvernement a reconnu l’esprit d’initiative de ce projet et a fourni en mai dernier une subvention de 649 000 $ pour assurer sa pérennité.

Agrécoles est l’OBNL chargé d’accompagner les écoles à intégrer l’agroalimentaire à la vie scolaire. Selon Julia Grenier, l’organisme passera les prochains mois à travailler sur les ateliers à fournir aux autres écoles pour que celles-ci emboîtent le pas.

«Il y a déjà plusieurs écoles intéressées, on reçoit plusieurs demandes déjà. On se donne un an pour les aider concrètement. On veut être les pionniers et on veut qu’Agrécoles soit la référence en matière d’agroalimentaire dans les écoles.»

L’OBNL utilisera la subvention gouvernementale pour ériger une serre et une classe extérieure au cours de 2020. Le but est que les jeunes soient le plus souvent à l’extérieur afin de transformer les aliments, mentionne Mme Grenier.

«On veut former les citoyens, qu’ils soient reconnectés avec la terre, qu’ils apprennent différemment et qu’ils développent des consciences environnementales. Ça se passe à l’école et on doit les sortir dehors pour que ça fonctionne.

Cette annonce d’Agrécoles a été effectuée vendredi matin, alors que l’école Louis-de-France tenait son Festival des récoltes. Les enfants ont pu manger différents plats composés très majoritairement à partir des récoltes des 24 jardins qui ont produit notamment des carottes, des poivrons, de l’ail, des betteraves et du céleri mauve. Il y avait même des brownies aux haricots noirs au menu.

Selon Mme Grenier, ce sont quelque 150 kg de légumes qui ont été utilisés vendredi. Les enfants ont pu ainsi goûter le fruit de leur travail des derniers mois.

«Ils ont semé, récolté et transformé. Et ensuite, ils peuvent déguster. C’est la chaîne complète de l’alimentation»

Maryse Côté, directrice de l’institution d’enseignement, rappelle que ce programme permet aux jeunes non seulement de découvrir le monde agroalimentaire en se mettant les deux mains dans la terre, mais de développer un sentiment d’appartenance à leur école.

«L’objectif est de sensibiliser les enfants aux saines habitudes de vie, à l’approvisionnement local et à s’approvisionner soi-même. Les enfants adorent ça!»

Charles Cournoyer et Benjamin Dubé avaient des mines réjouies lorsqu’ils parlaient de ce programme à leur école. Les deux élèves ont appris de nouvelles sortes de légumes et que certaines fleurs étaient comestibles.

«La première année, on avait planté moins de légumes. On en plante de plus en plus et on en mange de plus en plus», raconte Benjamin Dubé.

Questionné à savoir ce qu’il avait le plus hâte de manger, Charles Cournoyer a eu une réponse claire.

«Les brownies!»